Pont-Audemer, Harfleur, Louviers, Neufchâtel, villes secondaires de la région de Rouen
La Haute-Normandie actuelle possédait, à la fin du Moyen Âge, tout un semis de petites villes qui relayaient dans la province l'influence de la métropole rouennaise. Fortement touchées par la guerre de Cent Ans et l'occupation anglaise (1417-1450), ces bourgades ont retrouvé une vie plus tranquille après la reconquête de la Normandie par Charles VII (1449-1450). Une accalmie durable suit, en effet, cette période troublée, consolidée par divers privilèges royaux. Les sources conservées à Pont-Audemer, Harfleur, Louviers et Neufchâtel, plus nombreuses après 1450, permettent l'étude de l'univers citadin et celle des caractères communs aux petites villes normandes. Celles-ci entrent alors dans une nouvelle étape de leur existence, temps qui se poursuit jusqu'aux guerres de Religion : elles connaissent un lent repeuplement, profitent de la croissance de l'activité économique, sont marquées par la multiplication des métiers ; soutenues par une active volonté royale et quelques faveurs fiscales, elles donnent aussi une vigueur nouvelle à leurs institutions municipales et voient la modification de leur paysage urbain, dont quelques constructions (églises, fortifications, maisons particulières) ont subsisté jusqu'à nos jours.Bruno Sintic est docteur en histoire médiévale. Il enseigne actuellement au lycée Jeanne-d'Arc à Rouen.
Appuyée sur une reconstitution parcellaire d'un espace d'environ sept hectares et sur l'abondante documentation rouennaise, cette étude d'histoire urbaine médiévale porte sur trois paroisses de la ville de Rouen voisines de la cathédrale : les paroisses de Saint-Lô, Notre-Dame-la-Ronde et Saint-Herbland, aux derniers siècles du Moyen Âge. Après une évocation des différentes phases de l'urbanisation de la capitale normande et de ses répercussions sur le secteur étudié, l'auteur s'attache à faire revivre l'habitat et le cadre de vie de ces Rouennais de la fin du Moyen Âge, puis se consacre à l'étude du marché immobilier et enfin à l'évocation des habitants, à leurs activités et à ce que les sources laissent entrevoir de leur existence.Philippe Cailleux, titulaire d'un diplôme d'architecture et d'un doctorat d'histoire, enseigne au collège Saint-Louis de Louviers depuis 1980. Chargé de cours en histoire médiévale à l'université de Rouen de 1998 à 2000, il est chercheur associé au Groupe de recherche d'histoire (GRHis, université de Rouen).
Le Havre colonial évoque en général le temps du commerce triangulaire. Paradoxalement, l'imaginaire local garde moins de traces des relations plus récentes du Havre avec l'Empire français, de la conquête des années 1880 aux Indépendances de 1960. Le livre explore trois domaines : les échanges maritimes, les entreprises travaillant avec les colonies, les chemins de l'idée coloniale au Havre. Comparé à Marseille ou à Bordeaux, le port du Havre a joué un rôle original dans la captation des produits chers, café, cacao, coton, bois exotiques. Les archives nous révèlent un port avant tout africain et malgache qui prend le relais du Havre antillais. Le prosélytisme des élites, la sociabilité coloniale, l'identité de "port impérial" ont connu leur apogée dans les années 1930. Pourtant, plus colonial que colonisateur, Le Havre n'a pas vécu les indépendances comme un drame.