Et si la course à pied, libérée de tout esprit de compétition et de dépassement de soi, pouvait être vue comme un simple moment propice au plaisir et à l'émerveillement? Comme une rupturesensible dans la marche des jours, une rencontre poétique avec la terre, le temps et les mots? Déroulé à petite foulée, ce bref essai s'y emploie. Arpentant les sentiers des forêts neuchâteloises etles rayons d'une bibliothèque où voisinent Philippe Jaccottet, Marcel Proust ou encore Daniel de Roulet, Cours toujours rappelle aussi, avec légèreté, que la curiosité est une belle qualité.
Entre cultures festives et nuisances sonores à Genève
" Après 10 jours d'hospitalisation, la victime vit avec une balle dans les fesses ", titre un quotidien suisse, à propos d'une fusillade à la sortie d'une discothèque de Genève. Le tireur est un riverain de l'établissement; exaspéré par les bruits d'une rixe aux portes du lieu en question, il a sorti son fusil de chasse pour mettre un terme aux nuisances.Espace-temps de la ville où cultures festives et nuisances sonores se trouvent en tension,la nuit est telle un baril de poudre, explosant à chacun des heurts entre riverains, tenanciers d'établissements publics, artistes, musiciens et noctambules.Cet ouvrage revient sur l'histoire récente de la construction d'une politique de la nuit à Genève. Il montre comment celles-ci s'inspirent d'expériences conduites dans d'autres villes suisses ou étrangères pour répondre aux problèmes publics nocturnes. Si les politiques urbaines de la nuit ne sont pas chose nouvelle, leur multiplication récente au sein d'échanges mondialisés est un phénomène inédit allant fortement croissant. L'enjeu majeur est de permettre à la nuit de demeurer cet espace-temps de rencontre, de sociabilité, de liberté dans lequel nous expérimentons et construisons nos relations et identités en tous genres. Un objectif qui ne saura être atteint sans initiatives innovantes, entre autres en termes de protection, d'égalité et d'accessibilité.
Depuis 1971, les femmes suisses ont investi les arènes politiques. Si leur proportion au sein des instances parlementaires et gouvernementales n'a cessé d'augmenter, la parité entre femmes et hommes en politique n'a toujours pas été atteinte. Cet ouvrage dresse un bilan de la présence et de la représentation des femmes en politique en Suisse, avec un regard rétrospectif sur les cinquante dernières années, tout en s'interrogeant quant aux défis qui restent à relever.Dix contributions écrites par des personnes de divers horizons – académique, militant, des bureaux de l'égalité – composent cet ouvrage collectif. L'étude des difficultés d'accès des femmes aux plus hautes instances de la politique nationale retrace les luttes passées et encore présentes pour contourner nombre d'obstacles structurels enracinés dans une culture politique et sociale fortement androcentrée. Collectivement, mais aussi parfois en suivant des chemins individuels particuliers, les femmes ont réussi à pénétrer le bastion masculin du monde politique. C'est grâce à une multitude de stratégies et de tactiques, soutenues par les actions des Bureaux de l'égalité et par de nombreuses associations, mouvements, et collectifs, que les femmes ont réussi à faire imposer leur voix et qu'elles continueront à le faire.
Quel est le point commun entre un Juif allemand au temps du nazisme et un Noir sud-africain durant l'apartheid? Dès leur conception, l'un et l'autre sont marqués pour la vie et le jour de leur naissance coïncide avec celui de leur condamnation. Le Juif parce qu'il n'est pas " aryen " et le Noir parce qu'il n'est pas Blanc. Telle est la loi de l'État raciste!Cette discrimination raciale était le fruit d'un travail minutieux auquel se consacraient avec enthousiasme des milliers de juristes. Rien n'était laissé au hasard et les juges n'étaient pas les moins empressés à sévir contre les victimes de cette ségrégation.En Allemagne, un tribunal a jugé " qu'un Juif s'apprêtant à avoir des rapports avec une femme allemande ne peut se contenter des allégations de celle-ci sur sa prétendue ascendance juive. Il doit s'employer à obtenir des preuves écrites et satisfaisantes de son statut ".En Afrique du Sud, un juge devant lequel comparaissait une femme venant du Transkei qui séjournait illégalement au Cap et qui plaidait qu'elle allait mourir de faim dans ce bantoustan misérable, lui rétorqua: " Vous mourrez de faim au Cap. Vous pouvez aussi bien le faire chez vous! "Alors que le virus du racisme continue à distiller son poison un peu partout dans le monde, ce récit documentaire relate deux expériences historiques d'État raciste,en s'attachant plus particulièrement au rôle des juristes. Appliqué sans réflexion critique, par conformisme ou simple routine, le positivisme juridique recèle un piège qui peut se révéler mortel pour ses victimes auxquelles est refusé ce qu'on nomme justement le secours de la loi. Se souvenir des errements du passé peut aider les faiseurs de lois et ceux qui les appliquent à déjouer ce traquenard.
Pendant un quart de siècle, Tim Guldimann est intervenu dans des conflits à l'étranger en qualité de médiateur et d'ambassadeur. Au moment de quitter la carrière diplomatique, il dresse un bilan sans complaisance de ses expériences et il analyse sans fard les défis auxquels notre pays est confronté.Diplomate atypique, Tim Guldimann joua un rôle de négociateur pendant la guerre de Tchétchénie entre indépendantistes et pro-russes. En Croatie, puis au Kosovo, il assuma des mandats délicats pour le compte de l'OSCE et de l'ONU. En 2014, au plus fort de la crise ukrainienne, il assista le conseiller fédéral Didier Burkhalter, président en exercice de l'OSCE, pour nouer le dialogue entre le Kremlin et les autorités de Kiev. En poste pendant cinq ans à Téhéran, il fut chargé de la défense des intérêts américains en Iran. Il est un observateur privilégié de la scène proche-orientale. Finalement, de 2010 à 2015, il a représenté la Suisse en Allemagne.Dans ce livre-entretien, Tim Guldimann aborde les thèmes les plus controversés de la politique intérieure et extérieure suisse: le refus d'admettre que nous sommes un pays d'immigration, le dilemme européen entre un bilatéralisme discriminant et une adhésion pour l'instant irréaliste, une politique étrangère entravée par le dogme de la neutralité, la démocratie directe et l'idéologie de la souveraineté illimitée du peuple, le déclin du plurilinguisme par le mépris alémanique des langues nationales, etc. Citoyen engagé et homme de gauche, il revendique une totale liberté d'opinion et son appartenance à la mouvance sociale-libérale.
Histoire d'un site contaminé et de son assainissement à la frontière franco-suisse
Pendant 15 ans (1961 – 1976), les fleurons bâlois de l'industrie pharmaceutique suisse ont déposé quelque 114.000 tonnes de déchets chimiques dans une ancienne glaisière de Bonfol, en Ajoie. Sur la ligne de partage des eaux du Rhin et du Rhône, à un jet de pierre de la frontière française. En fûts et en vrac. Sans inventaire. Le marchandage qui a accompagné l'exploitation de cette décharge fut entaché d'envies et de cupidité, de tromperies, de suspicions, de rivalités. La fosse comblée, les déchets toxiques furent recouverts de terre et de végétation. Les chimistes croyaient que la nature encaisserait le choc et qu'une chape de discrétion ferait oublier leur méfait. Ils se sont trompés. Pendant 25 ans, de 1976 à 2000, la polémique rebondit périodiquement. Odeurs nauséabondes et pollutions suscitèrent protestations et pétitions. Les tentatives de colmater les brèches furent vouées à l'échec.En 2000, le gouvernement jurassien obtient que la chimie bâloise élimine cette bombe à retardement. Devisés à 380 millions de francs, les travaux d'excavation et d'incinération ont commencé au printemps 2010. Ils dureront six ans. Ce livre retrace l'histoire de cette décharge au moyen de témoignages et de documents dont certains étaient jusqu'à présent secrets. Il démontre que le chantier de Bonfol est appelé à devenir un exemple d'assainissement définitif de dépotoirs dangereux. Ils sont des milliers en Suisse et dans le monde qui empoisonnent la planète.