Créateurs de richesse, d'innovation, d'emplois, au cœur d'enjeux de réindustrialisation, économiques voire géopolitiques, les systèmes technologiques à risques industriels majeurs s'inscrivent dans un environnement social et naturel qu'ils modifient et menacent ; un environnement qui les menace désormais en retour. Ainsi, le réchauffement climatique et les événements extrêmes associés sont les faces les plus visibles de ces nouveaux risques, quand l'acceptabilité sociale des implantations industrielles se pose aussi de manière renouvelée. Territoire, crise, travail, lois, normes, organisations, entreprises et État sont aux premiers plans des interrogations abordées de manière plurielle dans cet ouvrage (géographie, histoire, sociologie, ergonomie, droit, science politique). En s'appuyant sur les connaissances acquises, dont il propose un bilan interdisciplinaire, ces analyses ouvrent de nouvelles voies d'investigation et d'action.
Face aux bouleversements climatiques et aux enjeux géopolitiques de l'énergie, l'exploitation des sources renouvelables emporte de nombreuses convictions. Plébiscitée par les acteurs politiques, investie par de grands groupes industriels, soutenue par l'opinion publique, elle est toutefois aussi la cible de vives critiques. Les éoliennes, en particulier, suscitent des réactions hostiles. Qu'elles visent des projets localisés ou l'option technologique en soi, ces mobilisations invitent à interroger ce qui pousse à s'engager contre ce qui est pourtant présenté comme l'avenir énergétique. Les outils de la sociologie des mouvements sociaux et de la construction des problèmes publics permettent de comprendre les modes d'action, les échafaudages argumentatifs ainsi que les propriétés sociales des opposants. Sur la base d'une enquête de plusieurs années, l'auteure s'attache autant à décrire un mouvement social en cours de construction que les divers obstacles qui pèsent sur la reconnaissance institutionnelle de ce que leurs détracteurs considèrent comme un "problème éolien".
Les "potagers", au sens large de cultures alimentaires mises en œuvre par des citoyens, figurent dans une grande variété de mouvements, d'initiatives et de mobilisations citoyennes, au caractère contestataire plus ou moins affirmé. Débordant aujourd'hui largement le cadre d'usages privés au sein de l'économie domestique, potagers et agricultures urbaines symbolisent la réinvention du quotidien et des modes de subsistance dans les villes. On peut y voir également une re-politisation de l'alimentation et des approvisionnements urbains. L'institutionnalisation de ces mouvements pose toutefois question: lorsque les gouvernements des villes s'en saisissent, est-ce pour favoriser l'écologisation des modes de vie ou de nouvelles modalités du contrôle social? Cet ouvrage s'attache à rendre compte de la multiplicité des formes de militantisme qui recourent aux cultures nourricières, en soutenant l'idée que se jouent, dans ces rapports d'opposition plus ou moins marqués, des "conflits d'urbanité" et des enjeux démocratiques et sociaux plus larges.
Gérer l'environnement... un tel projet peut sembler bien ambitieux, voire illusoire, au regard de la diversité, de l'ampleur et de la complexité des enjeux. Il s'agit pourtant d'un défi incontournable. Pour le relever, il est indispensable de comprendre finement les liens qui se tissent, au sein des territoires, entre les multiples objets d'environnement "en mal de gestion" et les acteurs concernés à un titre ou à un autre par leur devenir. C'est ce à quoi contribue cet ouvrage. À l'aide du concept de situation de gestion environnementale, il propose un éclairage original et pluridisciplinaire sur une variété de problématiques. Il y est question aussi bien de l'eau que de la faune sauvage, des sols, du vent, de la forêt, des espèces invasives… Pour analyser ces situations, l'ouvrage aborde successivement les questions de territoires et de temporalités, de conflictualité, d'outillage gestionnaire et de qualification technique des "états d'environnement".
Qu'elle soit smart ou knowledge, la ville du futur avec ses atouts et ses promesses est déjà là. Caractérisée par l'innovation écologique et urbaine, elle a comme finalité le bien-être commun. Le concept de ville éco-soutenable se fait route. Une ville que nous construisons progressivement en transformant nos espaces, nos pratiques et nos représentations, et en innovant dans de domaines aussi variés que les transports, les mobilités, l'énergie, le cadre bâti, l'environnement, le patrimoine urbain, etc.Les articles publiés dans cet ouvrage, issus du Séminaire International de Recherche, IDEX SUPER de Sorbonne Universités, coordonné par Patrizia Ingallina, proposent une approche transversale et internationale de toutes ces thématiques. Le principe d'innovation écologique y apparaît en filigrane. La préface de Sébastien Maire interroge la notion de résilience. Les postfaces de Klaus Kunzmann sur la smart city et de Francisco Javier Carrillo, sur les marchés de la connaissance, clôturent l'ouvrage.
La question de l'énergie s'impose comme un des enjeux majeurs du XXIe siècle! Le concept de transition énergétique s'inscrit plus que jamais au cœur des politiques publiques, déclinées ensuite au niveau plus infra des territoires. Toutes ces questions d'ordre environnemental, technique ou sociétal suscitent des prises de position tranchées et des controverses d'ampleur, comme si les problèmes soulevés appartenaient à l'instantané d'une contemporanéité agitée. Or, il apparaît que les phases de mutation liée à l'émergence de nouvelles énergies ont été récurrentes depuis le XVIIIe siècle, se heurtant parfois à des verrous technologiques, des impasses, des défiances. Malgré tout, des filières énergétiques se sont peu à peu imposées à l'existant générant des ascendances techniques et de nouveaux usages. Les actes de ces 6es Journées d'Histoire Industrielle ont pour ambition de s'interroger sur ces dynamiques comme sur ces échecs rappelant en somme qu'aucun système ne reste figé.
La performativité des discours sur l'espace urbain
L'urbanisme se nourrit de discours, de récits, d'idéologies, de théories et de doctrines. Les discours officiels, les argumentaires marchands et civiques affectent la production et la transformation de l'espace urbain.Introduit par Sharon Zukin, cet ouvrage collectif essaye de montrer comment les discours des usagers, des décideurs et des concepteurs de la ville mettent en scène l'urbanisme au quotidien. Ils fabriquent le passé et le futur des villes, notamment des stéréotypes spatiaux inspirant la gentrification des quartiers anciens; des archétypes architecturaux accompagnant la rénovation des ensembles de logements sociaux; des modèles idéaux d'habiter durables et écologiques. Dans une perspective interdisciplinaire, des sociologues, des géographes, des anthropologues, des linguistes et des architectes urbanistes montrent par des exemples de terrain comment le récit urbanistique se structure aujourd'hui.
Comment vit-on dans une ville industrielle? Quelle perception les habitants ont-ils des industries Seveso qui leur apportent à la fois emplois, risques et nuisances? Comment les acteurs locaux et notamment les pouvoirs publics gèrent-ils ce voisinage délicat entre industries et zones résidentielles? Voici quelques questions auxquelles les auteurs de ce livre, s'appuyant sur dix années de recherche dans l'agglomération de Dunkerque, tentent de répondre.La ville, détruite à près de 80% lors de la Seconde Guerre mondiale, est devenue au cours des décennies qui ont suivi un pôle important de production sidérurgique et pétrochimique. Aujourd'hui, malgré la fermeture des chantiers navals et de quelques autres sites, sa zone industrialo-portuaire abrite 14 sites Seveso seuil haut. C'est tout ce rapport entre activités industrielles dangereuses et polluantes d'un côté et vie urbaine de l'autre que ce livre analyse. En se donnant pour objectif, au-delà du seul cas de Dunkerque, d'éclairer les situations urbaines similaires.
L'intégration des ports dans les villes contemporaines
Comprendre ce qui se joue dans la relation renouvelée des villes à leurs ports de plaisance : telle est l'ambition de cet ouvrage qui réunit des chercheurs en sciences sociales et praticiens de plusieurs pays européens.En croisant leurs regards disciplinaires et leurs approches, les auteurs pointent des terrains portuaires originaux et des expériences urbaines précises dont ils questionnent la valeur d'exemplarité et d'inspiration. Ce faisant, ils entendent saisir ce qui s'est joué d'un point de vue historique et anthropologique autour de l'invention et du développement de la plaisance dans les villes portuaires, les enjeux juridiques, politiques, sociaux, culturels ou spatiaux d'aménagement des relations entre les ports de plaisance et les villes qui les abritent, enfin les dynamiques socio-économiques et spatiales à l'œuvre sur ces territoires singuliers et actuellement en pleine recomposition.
La ville et le territoire sont confrontés, en tant que construits sociaux, à des transformations rapides qui posent la question des mécanismes de résilience, des nouvelles formes d'action et du rôle des acteurs, publics ou privés, qui prennent en compte les bouleversements en cours. Ainsi, la créativité et l'innovation se trouvent au cœur de la réflexion urbaine et territoriale.L'ouvrage se structure autour de trois grands champs de réflexion: d'abord celui de l'innovation, de la culture, et de la formation en relation avec le développement territorial; ensuite l'environnement, vu comme un bien public, notamment grâce à sa gestion, sa protection et la participation citoyenne; et enfin la gouvernance, la planification et le projet urbain vus à travers le prisme des pratiques, expériences et mobilisations.
L'économie de la connaissance et de la créativité représente un enjeu majeur pour les villes européennes marquées par la révolution industrielle et les mutations du XXe siècle. Comment Lille Métropole, laboratoire du renouveau urbain, relève-t-elle ce défi ? De la bifurcation métropolitaine des années 1990 à la capitale européenne de la culture en 2004, toute une série de projets urbains ont métamorphosé l'agglomération lilloise. Comment transformer l'essai pour répondre aux nouvelles exigences d'une économie de la connaissance qui articule désormais innovation technologique, culture et créativité ? De nouveaux lieux (learning centers, FabLabs, friches artistiques…) favorisent la rencontre entre des milieux intellectuels et sociaux différents. De nouveaux liens se créent autour de projets artistiques, économiques ou universitaires. La métropole créative qui émerge de ces expériences parvient-elle à articuler les enjeux de compétitivité, du vivre ensemble et de l'équité territoriale ?
L'ampleur des changements environnementaux est aujourd'hui bien établie. Face à cette situation inédite dans l'histoire de l'humanité, quels " cadres " et catégories mobiliser pour penser ces bouleversements et guider l'action ? La mise en évidence de l'origine humaine de ces changements et la critique du dualisme Nature/Culture ont conduit à souligner les limites d'approches strictement scientifiques et techniques. C'est pourquoi le présent guide propose un état inédit et original des savoirs des Lettres et Sciences Humaines et Sociales sur la nature. Il rassemble les travaux de spécialistes (civilisation, ethnologie, géographie, histoire, littérature, philosophie, psychologie, sociologie, science politique, urbanisme…) afin de montrer comment l'idée de nature, dans les défis qu'elle adresse aux sociétés contemporaines, reconfigure les cadres de pensée, les disciplines et leurs objets pour produire de nouveaux champs de questionnements et de pratiques qui marquent l'émergence des Humanités environnementales.