et l'affirmation d'une science nouvelle en Angleterre
En étudiant The Advancement of Learning (1605), anti-encyclopédie qui prône le progrès, et la galaxie des œuvres manuscrites qui l'entourent, cet ouvrage cherche à expliquer l'affirmation d'une nouvelle philosophie de la nature par Francis Bacon. Quatre causalités principales ont ainsi été dégagées. La première est un amour profond de la Vérité que Bacon manifesta dès avant son adolescence. La seconde est sa formation à la logique d'Aristote à l'université de Cambridge. La troisième est l'expérience de l'empirisme que fit Bacon en fréquentant le botaniste John Gerard, qui l'amena à s'intéresser aussi à la physique, la chimie et la pharmacologie. Enfin, en ayant une connaissance étendue des Bibles latines et anglaises de la Renaissance, Bacon accultura la Bible et y trouva en particulier une justification de la philosophie de la nature au service de l'homme. Notre étude remet en question l'interprétation de Bacon qui prédomine en France depuis l'Encyclopédie. Il n'est pas né " au milieu de la nuit la plus profonde ", c'est-à-dire dans un milieu (hélas) chrétien dont il se serait enfin dégagé pour parvenir à la lumière de la raison.En fait, il construisit un monde de la raison scientifique à côté de la foi chrétienne, certes autonome, mais avec l'aide intellectuelle et la bénédiction de cette dernière. Pour finir, l'ouvrage aborde les limites de la science baconienne: l'absence de mathématisation et l'utilisation sans issue de l'induction pour définir des concepts.
Au fil des siècles la figure du pirate, du flibustier ou du corsaire a imprimé sa marque dans l'imaginaire, au point d'exercer une sorte de fascination, offrant ainsi un modèle de choix aux auteurs de fiction. Les romans qui s'inspirent de ces brigands, de leurs péripéties pleines de hasards, fortunes ou périls, de leur chasse à l'or et aux trésors, font rêver et vibrer lecteurs et spectateurs depuis des siècles. De leur côté, les historiens attestent du caractère cruel et sauvage de ces " pirates "; ils démontrent à quel point leur quotidien était infâme, insalubre et honteux.Ce cahier tend à rendre compte de ces amalgames paradoxaux qui n'ont cessé d'exister, en se fondant sur des études de littéraires et d'historiens des idées ainsi que sur des expériences d'aventuriers, dans la période historique du XVIe au XVIIIe siècle, âge d'or de la flibuste.
La période de la Renaissance aux Lumières fut marquée par les voyages et les découvertes tant territoriales, qu'éditoriales et techniques. Étudier le témoignage du 15e au 18e siècle invite à explorer commentaires et analyses, mais aussi valeurs et institutions, changements épistémiques et réactions dogmatiques, hésitations doctrinales et modifications du goût, spéculations et rêveries, recours à la cognition ou à l'émotion… Plus que les faits et les théories, l'objet du propos est l'activité du témoin et l'acte de témoigner.
Areopagitica: for the Liberty of Unlicens'd Printing (1645), The Tenure of Kings and Magistrates (1649)
L'auteur, spécialiste de Milton, s'attache ici au versant en prose de son œuvre à l'occasion de l'hommage qui lui est rendu par le programme de l'agrégation d'anglais 2008-2009. Par-delà les deux œuvres au programme, ce volume interroge la pensée, la personnalité politique, mais aussi la complexité, les paradoxes et les contradictions de l'écrivain.
Le recueil réunit une dizaine d'étudiants et de chercheurs autour d'un questionnement rhétorique et sémantique contextualisé : dessiner le portrait multiple d'une période littéraire (1713 – 1788) à travers les figures de Robert Challe, Alain-René Lesage, l'abbé Prévost, Denis Diderot, Jean-Jacques Rousseau et Louis-Sébastien Mercier.