Entre 1957 et la fin de sa vie, l'artiste situationniste et membre du groupe Spur HP Zimmer détourne des centaines de cartes postales. Mêlant l'art d'avant-garde au kitsch le plus grotesque, ces oeuvres convoquent la pensée de Nietzsche pour critiquer la société du spectacle, sans renoncer à une vision hédoniste de la politique et de la vie. Savants et enjoués, les détournements de Zimmer cherchent à affirmer de nouvelles valeurs, transformant le kitsch en une arme redoutable contre le bon gout bourgeois. Les cartes postales détournées, conservées dans les archives del'artiste, sont publiées pour la première fois dans leur intégralité, et complétées par un essai inédit. Von 1957 bis zu seinem Lebensende "détournierte" der situationistische Ku¨nstler HP Zimmer, der Mitglied der Gruppe Spur war, hunderte von Postkarten. In einer Mischung aus avantgardistischer Kunst und besonders groteskem Kitsch knu¨pfen diese Werke an das Denken Nietzsches an, um die Gesellschaft des Spektakels zu kritisieren, ohne dabei von einer hedonistischen Vision von Politik und Leben abzulassen. Gekonnt und spielerisch wollen Zimmers Détournements neue Werte affirmieren und den Kitsch in eine Waffe gegen den gutbu¨rgerlichen Geschmack umwandeln. Die in dem Archiv des Ku¨nstlers bewahrten "détournierten" Postkarten erscheinen zum ersten Mal in ihrer Gesamtheit und werden durch einen unveröffentlichten Essay ergänzt.
Tubulures de l'industrie chimique et grands pylônes électriques, pales de turbines et torchères pétrolières…La grande industrie moderne respire une beauté particulière, inquiétante et fascinante. Peu de peintres pourtant s'en sont saisis. Aucun, en tous cas, autant que Reynold Arnould (1919-1980), qui a transfiguré cette industrie dans des toiles d'apparence abstraite à l'occasion d'une grande exposition au musée des Arts décoratifs en 1959.Artiste typique de la génération d'après-guerre, Reynold Arnould a dirigé les musées du Havre de 1952 à 1965 et inauguré en 1961 dans cette ville le premier musée de conception moderne en France. André Malraux l'appela en 1965 à la direction des Galeries nationales du Grand-Palais. Mais cette brillante carrière de conservateur ne doit pas occulter son oeuvre picturale, inlassablement poursuivie pendant cinquante ans, dont les toiles industrielles sont une composante majeure.La première partie de cet ouvrage décline le thème de l'industrie chez Reynold Arnould, depuis ses portraits d'automobiles de 1955 jusqu'à ses oeuvres murales des années 1960-1970. La seconde partie éclaire cette peinture par le récit de la jeunesse de cet artiste, de sa rencontre avec le peintre et écrivain mondain Jacques-Émile Blanche en 1934 à sa nomination au Havre en 1952. À travers ce cas singulier: jeune prodige, premier Prix de Rome à vingt ans, professeur de beauxarts dans une université du Texas de 1949 à 1952, c'est aussi un pan d'histoire sociale de la peinture du XXe siècle qui est ainsi mis à jour.