Ce livre se penche sur le travail invisible, sur la face cachée de l'événement spectaculaire qu'est la Fête des Vignerons, qui ne se produit qu'une fois par génération.Alors que l'attention du public, des médias et du monde de la recherche porte principalement sur la partie visible du spectacle, sa charge symbolique et la part de créativité artistique qu'il exhibe, il s'agit ici de s'intéresser aux travailleuses et aux travailleurs de l'ombre – professionnel·le·s et bénévoles – et aux défis auxquels ils et elles se confrontent pour que le spectacle soit pure fête, art et tradition. Leur travail est considérable, suppose compétence et engagement de leur part, mais aussi créativité et innovation. Il se réduit rarement à de la pure et simple exécution ; au contraire, il demande des compétences, de la débrouille, et même parfois du génie, tout en gardant bien l'esprit de la fête et sa singularité pour façonner l'infrastructure qui convient.L'ouvrage enquête sur les arcanes du spectacle en portant l'attention au travail d'organisation et de façonnage des infrastructures.
Dévoilant les étapes de la création de Salle d'attente du metteur en scène polonais Krystian Lupa, ce livre est un travail collectif sur l'élaboration de ce spectacle monté au Théâtre de Vidy à Lausanne.Adaptation de Catégorie 3.1 de l'auteur suédois Lars Norén, Salle d'attente est le fruit d'une rencontre entre le scénographe et pédagogue polonais, l'un des plus importants de la mise en scène contemporaine, et une quinzaine de jeunes comédiens et comédiennes sortis d'écoles de théâtre suisses et françaises. Rapidement, ce projet scénique devient à la fois une création théâtrale et un processus de transmission du savoir sur le jeu d'acteur.Ce livre revient sur la genèse de ce projet et restitue cette métamorphose au travers d'un récit polyphonique. Il propose à la fois les témoignages de cette équipe de création, des analyses de ce spectacle, ainsi qu'un regard plus large sur le travail de Krystian Lupa, donnant à voir des échanges de savoirs entre différentes générations et nationalités d'artistes. Il s'adresse aux professionnel·le·s, aux étudiants et étudiantes des écoles de théâtre et des universités, mais également aux spectateurs et spectatrices qui souhaitent lire des témoignages d'une grande force et une réflexion critique consacrée à ce spectacle.Des extraits du spectacle Salle d'attente sont accessibles sur: [www.antipodes.ch/librairie/salle-d-attente-de-krystian-lupa-703-detail].
Ce livre étudie le processus de création de La Suisse s'interroge, série de cinq courts-métrages réalisée par Henry Brandt dans le cadre de l'Exposition nationale de 1964.La Suisse s'interroge rencontra un succès dont l'écho se répercuta jusque dans la presse internationale, mais fut l'objet d'une forme de censure. En effet, si la direction de l'Exposition de 1964 espérait ouvrir les yeux des citoyens sur les problèmes rencontrés par la Suisse, la manifestation nationale devait néanmoins insuffler un sentiment de fierté patriotique. Henry Brandt reçut pour mission de conscientiser sans faire scandale: les scénarios des courts-métrages furent maintes fois remaniés. Parmi les thématiques écartées se trouvaient le divorce, le suicide ou la "peur des idées audacieuses et nouvelles". La question de l'immigration provoqua également des débats houleux.Chefs-d'œuvre méconnus, ces cinq courts-métrages dénoncent avec audace des problèmes à l'actualité brûlante.Ce livre, qui en retrace l'étonnante genèse, intéressera autant les historiens et les sociologues que toute personne qui se plairait à "remettre en question notre monde".
Le travail policier est depuis longtemps l'objet de récits et d'images qui ont durablement influencé notre imaginaire. Cette puissance narrative acquise fait aujourd'hui de l'univers policier l'un des arrière-plans préférés des médias.À partir de ce constat, cet ouvrage se propose d'explorer comment des représentations de la police sont produites et circulent dans, et entre, les champs du divertissement et de l'information, mais également comment l'institution policière s'est elle-même constituée en pourvoyeuse et en gardienne de son "image publique". Plus que jamais, le monde réel et le monde médiatique de la police coexistent et se confrontent, car les corps de police sont devenus des producteurs actifs d'images et de discours sur leurs propres actions.Par un double mouvement, "médiatiser la police" et "policer les médias", ce livre étudie l'imaginaire social sur la police, sa diffusion dans les médias de masse (télévision, presse, affiches, espaces muséaux…) ainsi que le travail communicationnel des polices modernes.
Que devient le héros lorsque celui-ci est une femme ou que devient une femme lorsqu'elle devient héros?Lara Croft et ses Uzi, Beatrix Kiddo et son Katana ou encore Lisbeth Salander et son Q.I. hors norme: les personnages féminins semblent de mieux en mieux armés pour faire face à l'adversité. Projetées dans ce rôle traditionnellement masculin de moteur de l'intrigue, les femmes entrent de plus en plus dans une logique d'héroïsation.Elles se battent dans les pages d'un roman, entre les photogrammes d'un film, les cases d'un manga ou parmi des pixels et sont ici discutées par des auteur·e·s de différentes disciplines que ce soit l'histoire, la sociologie ou les études Genre. Ces diverses contributions nous aident à découvrir quelles sont les normes et les signes de leur féminité et de leur héroïcité. Qu'est-ce qu'une femme et qu'est-ce qu'un comportement héroïque dans nos fictions? Comment ces deux modèles se combinent-ils dans les industries culturelles contemporaines ?Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration internationale. Il débute par un petit essai sur la figure du " héros féminin " dans la fiction qui est suivi par quatorze articles portant chacun sur un personnage particulier. Ainsi plus qu'un panorama des " nouvelles héroïnes ", notre livre propose une réflexion sur l'agencement du masculin et du féminin dans nos mythes contemporains.
Le journal télévisé, les mémoires collectives et l'écriture de l'histoire
De nombreux ouvrages portent sur l'histoire de et à la télévision. En revanche, la question de l'importance de ce média en tant qu'acteur spécifique de l'histoire ou en tant que constructeur des mémoires collectives reste souvent en suspens.Cet ouvrage s'intéresse au lien qu'entretient le journal télévisé avec l'histoire, la mémoire et l'historiographie. Ancré dans une apparente démarche d'actualité, le journal télévisé est également la plateforme d'une expérience du temps présent historique. Les images de la chute du mur de Berlin et du 11 Septembre 2001 en sont des exemples.L'analyse de ces deux événements et de leur commémoration montre que le journal télévisé intervient dans la construction des mémoires collectives et révèle également que la télévision s'insinue parfois dans le déroulement même de l'événement, devenant ainsi un acteur de l'histoire en cours.De plus, les années 1990 sont marquées par de profonds changements sur les plans politique et médiatique. L'essor des nouvelles technologies permet au journal télévisé de proposer un direct encore plus performant. C'est ainsi que le 11 Septembre 2001 présente l'apogée tragique d'une évolution qui a commencé avec la chute du communisme. La télévision est prise en otage et raconte ainsi une tout autre histoire.
Consommée au quotidien, la photographie de presse fait partie de notre paysage visuel depuis bien plus d'un siècle. Si elle a été rejointe par d'autres formes de mise en image de la réalité, sa fonction ne s'est pas estompée. La photographie de presse a même gagné en considération: des prix prestigieux lui sont consacrés chaque année et certains de ceux qui étaient autrefois considérés comme de simples artisans jouissent désormais d'une renommée internationale.La plupart des auteurs de cet ouvrage entament leur réflexion à partir de cet objet ultime qu'est le magazine illustré (ou quelquefois la presse quotidienne, désormais illustrée elle aussi). Ils ne se limitent pas à en questionner les qualités formelles et artistiques, mais considèrent en priorité la photographie de presse comme un objet symbolique, socialement inscrit, qui permet de questionner ce qui est montrable et de quelle manière ce qui est montrable est effectivement montré.Cet ouvrage explore également les terrains dans lesquels l'image de presse est réinvestie par d'autres usages, qui la distancient de son usage premier en l'introduisant au musée ou dans une exposition d'art.
Si la télévision a souvent été étudiée dans son contenu ou en tant que médium de masse, elle a plus rarement été l'objet d'une histoire de ses dispositifs compris en tant qu'agencements entre une représentation, un appareillage et un (télé)spectateur. Réunissant des contributions de spécialistes des études télévisuelles et cinématographiques, cet ouvrage propose de parcourir l'histoire de certains dispositifs télé-visuels fonctionnant sur le principe générique d'une transmission à distance de données, d'images et/ou de sons. Les études rassemblées ici s'intéressent autant aux machines fictives du 19e siècle, qu'au dispositif "standard" de l'appareil électronique à usage privé, en passant par les nombreuses variantes utopiques et actualisées. La télévision est donc déclinée autant à travers ses réceptions critiques et ses fantasmatiques que via les technologies qui la mettent en jeu, à savoir du Téléphonoscope à YouTube. Participant à une archéologie de l'audiovision, ce collectif prend en considération un ensemble aussi large que possible de dispositifs télé-visuels dont la télévision ou le cinéma ne seraient qu'une des manifestations possibles, ni plus, ni moins emblématiques de cette audiovision.Ce livre publie pour la première en fois en français des études en partie inédites de Stefan Andriopoulos, Christina Bartz, Brigit Schneider, Jeffrey Sconce, Lynn Spigel, William Uricchio et Siegfried Zielinski. Des chercheurs et chercheuses suisses, français et belge complètent des contributions couvrant ainsi l'histoire du télévisuel en Suisse, France, Allemagne et États-Unis.
Au 20e siècle, les guerres ont produit des représentations de toutes sortes : de la littérature à la sculpture, en passant par la gravure, la peinture, la photographie, le cinéma, l'affiche, le dessin animé, la bande dessinée ou la caricature. Plus de guerres possibles sans "images en guerres" impliquant toutes les nations, belligérantes ou neutres. Ainsi, à une époque où la propagande connaît une révolution médiatique, la circulation des représentations fait de la Suisse un observatoire privilégié dans cette géographie culturelle.L'historiographie la plus récente tend à aborder dans un même continuum temporel Première et Seconde Guerre mondiales. Par ailleurs, la notion devenue centrale de "cultures de guerre" renvoie aussi bien à la formation et à l'évolution des opinions publiques, à la construction des imaginaires sociaux liés au conflit qu'à la gestion individuelle et collective de la souffrance et de la mort. Les deux guerres mondiales ont à la fois instrumenté et miné le caractère "objectif", des images dites documentaires - les reproductions photographiques en premier lieu. Leur instrumentalisation a instillé une certaine défiance, voire un rejet radical face aux différentes formes de conditionnement visuel. Plus fondamentalement, les deux conflits mondiaux ont introduit une crise de la "représentation". Les techniques et les codes visuels qui prévalaient jusqu'alors ne pouvaient en effet plus rendre compte de la spécificité de la guerre moderne, caractérisée par la violence souvent statique des tranchées, par l'horreur inédite de l'univers concentrationnaire ou les visions stupéfiantes des champignons atomiques. Ces images nouvelles ont remodelé notre imaginaire et contribué à nourrir des mémoires de la guerre qui se sont employées à légitimer ou stigmatiser certains acteurs politiques ou sociaux une fois la paix revenue. Indiscutablement, ces représentations ont influencé notre histoire de manière décisive.
Du bonimenteur à la voix-over propose une réflexion historique et théorique sur la place et la fonction conférées à la voix, manifestation sonore foncièrement humaine, au sein du medium machinique qu'est le cinématographe. En s'interrogeant sur la pratique de l'accompagnement verbal effectué lors des projections "muettes" par un locuteur live (le "bonimenteur") à l'époque du cinéma des premiers temps, cet ouvrage rend compte des spécificités de l'oralité du cinéma parlé, et confronte la médiation qui s'opère au sein de ce dispositif aux principes de la voix enregistrée. À travers l'examen de la voix-over, l'ouvrage traite non seulement de la matérialité de la voix et de son enregistrement, mais aussi des relations qui s'instaurent entre les mots et les images. En proposant une typologie des modes de synchronisation et en s'interrogeant sur la façon dont la signification est produite grâce à l'interaction du verbal et de l'iconique, il fournit des instruments utiles à l'analyse de films. Cette dernière n'est d'ailleurs pas négligée, puisque certains films singuliers du point de vue du régime vocal font l'objet d'études approfondies qui viennent nourrir la théorie, à l'instar du "Roman d'un tricheur" (Guitry), de "La Fiancée de Frankenstein" (Whale), de "Lola Montès" (Ophuls) ou d'"Hiroshima mon amour" (Resnais).
Phobies sociales dans le cinéma fantastique américain
L'ouvrage contient une série d'études sur les représentations dans le cinéma fantastique américain, associant l'analyse des films à l'histoire culturelle. Cette cinématographie joue un rôle essentiel dans la constitution des imaginaires culturels à une échelle mondiale, tout en renvoyant à des traditions iconographiques et sociales proprement américaines. L'ouvrage discute d'une part la thèse traditionnelle selon laquelle les figures monstrueuses des films d'horreur ou de science-fiction signaleraient le refoulement de cauchemars collectifs. Il souligne d'autre part l'importance de certains modes de discours exprimant une vision paranoïaque de l'emprise sociale des pouvoirs politiques ou scientifiques, comme la technophobie ou le populisme. De King Kong aux X Men, ce livre considère de nombreux films mettant en scène les mutations physiques, les invasions extraterrestres, les catastrophes, l'univers des cyborgs ou encore les agressions de fantômes ou de morts-vivants.
Les productions des pays autoritaires et leur impact en Suisse
Véhicule idéal de propagande, le cinéma est exploité par les régimes autoritaires qui accèdent au pouvoir dans l'Europe de l'entre-deux-guerres. Cette " mise au pas " n'est pas toujours le fruit d'une coercition, et elle ne se traduit pas forcément par la production de films lourdement idéologiques au didactisme fastidieux. Elle peut se baser sur la rencontre de plusieurs intérêts : idéologique certes, mais également de rentabilité car le public doit être au rendez-vous. Produits commerciaux et non seulement pamphlets politiques, ces films circulent aussi en Suisse.