En liant les questions de la migration et de la mobilité, cet ouvrage met l'accent sur la complexité d'un arrimage identitaire qui s'associe à des décalages.L'étranger nous échappe autant qu'il nous hante. On comprend dans les histoires de ceux qui vivent entre deux cultures, qui partagent des héritages mal conciliables ou qui vivent d'une combinatoire imprévue, l'écart que la personne vit en rapport d'elle-même, les transformations qui l'affectent, les chances qu'elle peut avoir mais aussi les obstacles qui la déroutent. Pour une part, le présent ouvrage traite, à partir de romans, de l'exil qu'il faut pouvoir supporter pour composer avec une identité toujours troublée. D'autres contributions renvoient à des pratiques marquées par une altération.On peut, pour traiter d'un thème, s'intéresser à des logiques, à des systèmes et privilégier des théories. On peut, parce que l'on traite d'une question dont le sens n'est pas préalablement connu, rendre compte de détails, décrire des pratiques et analyser des récits. C'est cette deuxième voie qui est ici mise en œuvre. A distance des savoirs répétés, les textes réunis dans cet ouvrage disent les difficultés d'un monde contemporain à articuler la personne à un monde collectif. Ce qui se met alors en question, ce n'est pas seulement la liaison de ces deux pôles, mais ces polarités et les tensions qui les animent.
La mémoire des migrations forcées au XXe siècle de populations depuis ou vers la Turquie n'a été que très peu étudiée – excepté pour les Arméniens et les Grecs. Cet ouvrage propose de réparer cet oubli en interrogeant sur la façon dont ces événements traumatiques ont pu être relatés et transmis de génération en génération. À partir d'enquêtes de terrains ou d'enquêtes diachroniques à travers la littérature, il donne la parole aux exilés qui expriment les violences subies et la perte douloureuse de leur " patrie ", leur terre d'exil n'étant que leur " nouveau pays ".
Pourquoi l'immigration représente-t-elle un défi majeur pour les sociétés d'accueil ? Sans doute parce qu'elle y exerce une fonction de miroir et qu'elle y est le plus souvent vécue en termes d'atout ou de danger. L'intégration des nouveaux arrivants constitue dès lors un enjeu crucial pour le futur des sociétés occidentales et de leurs composantes territoriales.Un tel enjeu est en bien des points similaire au Québec et en France, mais ses traductions pratiques montrent deux modes hautement singuliers d'action publique : ici, une immigration choisie, une politique interculturelle et des services particuliers offerts aux immigrants ; là, une immigration subie, un modèle républicain d'intégration et des services généraux à la population.La Rencontre Champlain-Montaigne de 2008 a permis de croiser les regards de part et d'autre de l'Atlantique. Cet ouvrage présente le fruit de ce riche dialogue franco-québécois, en forme de partage d'expériences et d'analyses entre chercheurs, responsables institutionnels, représentants de communautés et militants.