Mise en prose du Roman de la Violette de Gerbert de Montreuil
Roman captivant de la littérature chevaleresque du Moyen Âge, issu de l'aire culturelle du Nord, l'Histoire de Gérard de Nevers, rédigée vers la moitié du XVe siècle, constitue la réécriture en prose en milieu bourguignon du Roman de la Violette de Gerbert de Montreuil (1227-1229). Elle nous a été transmise par deux manuscrits ayant appartenu à Philippe le Bon (Bruxelles, KBR, 9631 et Paris, BnF fr. 24378), puis par deux éditions parisiennes du XVIe siècle (Hémon Le Fèvre, 1520 ; Philippe Le Noir, 1526).Le texte de Gerbert de Montreuil n'est pas seulement l'objet d'un dérimage, mais il est mis au goût du jour, tant dans la description de la vie courtoise que par la réorganisation du texte en chapitres et la modernisation de la langue, du vocabulaire et des techniques littéraires.L'Histoire de Gérard de Nevers a joui d'une grande vogue au XVIIIe siècle, avec les adaptations du comte de Tressan (1780) et du Marquis de Paulmy (1780), avant de connaître d'autres avatars dans la bibliothèque bleue ou à l'opéra (comme source du livret de l'Euryanthe de Carl Maria Von Weber).La présente édition, qui prend pour base le manuscrit de Bruxelles illustré par le " Maître de Wavrin ", est assortie d'une description des manuscrits et des imprimés, de l'étude de leur filiation, d'une analyse linguistique détaillée, d'un glossaire et d'un index des noms propres.
Edité pour la première fois d'après le ms. God. 50 (BML), Messire Gilles de Chin qui mêle fiction littéraire et réalité historique est considéré comme le premier roman historico-biographique. Réalisé sur papier, particularité de l'atelier lillois, le ms.est aux armes du bibliophile Jean de Wavrin et illustré par son miniaturiste : le "maître de Wavrin". Sa présence dans l'inventaire de la Librairie de Bourgogne (1467) atteste du goût de Philippe le Bon et de son entourage pour les valeurs chevaleresques d'un Moyen Âge finissant.Témoin de l'évolution des genres littéraires : le poème de Gautier de Tournai (ms. Arsenal n° 3140). L'étude constate les suppressions, développements …Quant au ms. BR n°10237, minute du God. 50, étape vers le texte accompli, il révèle la postériorité de l'installation des rubriques, le choix du nom des protagonistes et soulève l'intéressante question du destinataire. Sa comparaison avec le ms. lillois, montre les fautes, mais aussi la rébellion face au modèle, le copiste supprimant ou conservant l'emploi des phénomènes linguistiques régionaux. L'examen de l'hypotexte révèle que la mise en prose, plus qu'une simple modernisation du langage est au service d'une visée politiqueUn glossaire facilite la compréhension du texte et un index des noms propres permet de cerner les rapports entre la géographie et l'histoire locale.Le CD-ROM du ms., est précieux au point de vue paléographique et iconographique pour les lecteurs, lettrés, étudiants ou chercheurs.
Inédit jusqu'à présent, le Livre des amours du chastellain de Coucy et de la dame de Fayel date du XVe siècle. Conservé dans un manuscrit unique de la bibliothèque Municipale de Lille (fonds Godefroy 50) cette oeuvre fut exécutée avant 1467 dans le scriptorium de Jean de Wavrin et se trouvait à cette date, dans la bibliothèque de Philippe le Bon. Notre roman représente la mise en prose d'un roman en vers, le Roman du châtelain de Coucy et de la dame de Fayel, composé à l'époque de Philippe le Bel par un certain Jakemes. Il illustre la légende du Coeur mangé, histoire d'amour et de mort, dans laquelle un mari trompé fait manger à sa femme le coeur de son amant. Sous des formes variées, de nombreux récits ont illustrés cette légende que l'Inde a connue elle aussi: deux contes français des XIIe et XIIIe siècles, le lai de Guiron et le lai d'Inauguré, une nouvelle de Boccace (la 9e de la IVe journée du Décaméron), une nouvelle française du XVIe s. (La 7e des Contes amoureux de Jeanne Flore). Le Livre des amours du chastellain de Coucy et de la dame de Fayel est enrichi de 40 remarquables aquarelles, au trait alerte et humoristique. Ces témoignages iconographiques de première importance pour l'art de la miniature dans le Nord à cette époque sont reproduits dans la présente édition. Il s'inscrit enfin dans le contexte du mécenat culturel émanant de Philippe Le Bon.Le Livre des amours du chastellain de Coucy et de la dame de Fayel constitue donc un élément original - et jusqu'ici méconnu - du patrimoine régional.