Consacrer un Cahier au " Domaine antique " dans l'œuvre de Larbaud s'imposait. Des spécialistes de l'écrivain, de l'histoire et de la littérature de l'Antiquité évoquent ici la solide culture de Larbaud dans ce domaine, la richesse de sa bibliothèque latine et grecque et son intérêt constant pour les auteurs anciens qu'il ne cessera jamais de lire et qui occuperont une place importante dans ses œuvres.
Les points forts :Le premier intérêt de l'ouvrage est de mettre en valeur les relations entre l'éditeur et l'auteur. L'histoire de l'amitié entre Larbaud et Royère est en même temps un territoire de ressentiments et d'espiègles
Voici la première partie de l'abondante correspondance échangée entre Valery Larbaud et Jean Royère. Les lettres suivantes paraîtront dans le prochain Cahier. Celles-ci évoquent la vie mouvementée de La Phalange, la revue fondée en 1906 par Jean Royère. Tout en défendant les valeurs symbolistes, celui-ci accueillit dans ses pages poètes et prosateurs d'horizons divers assurant ainsi l'éclectisme et l'ouverture de la revue. Cet échange offre un panorama de la vie littéraire particulièrement riche en ce début du 20ème siècle, témoigne du foisonnement des revues et de leurs rivalités. Il nous fait assister également à l'entrée de Larbaud en littérature, comme romancier et comme critique.
Cette correspondance entre Larbaud, écrivain confirmé et apprécié des lecteurs italiens, et un jeune journaliste italo-suisse, chroniqueur pour des périodiques italiens et français, met en valeur l'importance des revues pour les relations de la France avec l'Italie. Cet échange nous éclaire aussi sur l'histoire de {Violettes de Parme}, cette œuvre inaboutie de Larbaud, sur ses modifications, ses fragments publiés et ses ébauches inédites.
Pour Larbaud, la critique était " la grande école seconde ", inséparable de l'oeuvre de l'écrivain. L'ampleur de son activité de critique justifiait que l'on consacrât un second Cahier à ce domaine qui ne se limite pas, pour lui, à des écrits théoriques. Les articles ici rassemblés démontrent, à partir d'écrits plus intimes - poésie, journal, correspondances - que sa curiosité, son prosélytisme et son désir de nouveauté sont toujours à l'oeuvre, quelle que soit la nature de ses écrits.
Larbaud consacra beaucoup de son temps au service d'autres écrivains, à la découverte d'auteurs inconnus : ces articles et des exposés plus théoriques élaborent sa conception de la critique. Mais son immense curiosité de lecteur lui permet d'exercer sa faculté critique, quelques exemples le montrent ici, dans tous les domaines de son activité d'écrivain : préfaces, collaboration à des revues, correspondances et même ouvrages d'imagination.
Parallèlement à la parution chez Gallimard du Journal intégral de Larbaud, ce volume propose d'en aborder quelques aspects, tel qu'il se présente actuellement. La représentation de l'enfance, les réactions de Larbaud aux publications et à la vie littéraire contemporaines, son travail de traducteur, une analyse des variations de son écriture dans ce Journal, son traitement personnel du mythe dans une de ses nouvelles, font apparaître son éthique d'écrivain et la fonction de ses notes intimes dans la genèse de ses œuvres.
Du journal intime fictif au monologue intérieur, Larbaud s'est efforcé de trouver la forme d'écriture qui lui permettrait d'exprimer l'intériorité et de rompre avec le récit romanesque " objectif ", qu'il jugeait inapte à cette entreprise. Si ses recherches et ses tentatives sont analysées dans certains articles recueillis dans ce volume, il était nécessaire, par l'étude d'œuvres de la fin du 20e siècle à nos jours, d'examiner à quel avenir était promise cette forme, que Larbaud revendiquait " d'avant-garde ", et quelles modifications elle a subies.