L'ouvrage propose les résultats du dialogue entre historiens français et chercheurs venus d'Allemagne, de Belgique, d'Espagne, de Grande-Bretagne, d'Italie et du Québec qui confrontent leurs travaux sur les classes moyennes. Ils disent l'importance de prendre en compte la spécificité des histoires nationales, et aussi l'intérêt de souligner les convergences. Cet essai d'histoire comparative fait le point sur les apports bibliographiques les plus récents.
L'ouvrage propose une étude des représentations des classes moyennes dans le discours des partis politiques. Si ces classes sont au cœur du débat politique de cette époque, c'est qu'elles représentent un enjeu électoral important en même temps qu'elles reflètent la composition socio-professionnelle des partis politiques. Et le discours politique à leur égard manifeste un enjeu idéologique qui oppose les partis attachés au libéralisme à ceux plus favorables à l'État-Providence qui n'est autre qu'un aménagement de la démocratie libérale. L'auteur nous convie donc à une réflexion sur les rapports du politique au social, sur les conservatismes et la modernité du discours politique et de leurs conséquences sur les choix des acteurs de la IVe République.
La professionnalisation est une mutation diffuse qui touche l'ensemble des activités humaines dans les sociétés développées. Le terme couvre des significations différentes mais qui interfèrent. La professionnalisation c'est d'abord l'évolution d'une pratique qui obéit à des règles de plus en plus strictes, de mieux en mieux codifiées. Le professionnel s'oppose à l'amateur, ce qui implique le passage d'une polyvalence mal circonscrite à une spécialisation exigeante et pointue. Œuvre d'historiens, le livre se veut une description de la genèse de la professionnalisation, forcément multiforme.
Ces textes se veulent exploratoires. La plus grande liberté a été laissée aux auteurs pour qu'ils disent comment ils ont rencontré les classes moyennes, dans leurs recherches très diverses. Cette rencontre est le point de départ d'une réflexion collective qui privilégiera certains thèmes et en délaissera d'autres. Au sommaire : I - À la recherche des classes moyennes, H. Bonin, "Banquiers et classes moyennes" ; C. Bouneau, "Les ingénieurs de production et les techniciens qualifiés de l'industrie électrique en France depuis la fin du 19e siècle" ; P. Chassaigne, "Naissance d'un groupe social : les forces de police dans l'Angleterre du 19e siècle" ; J.-P. Jourdan, "À la recherche d'une classe moyenne dans les rangs de la fonction publique : le cas du 19e siècle" ; I. Lescent-Giles, "Les classes moyennes britanniques au 19e siècle : problèmes et interprétations" ; G. Pervillé, "Pour une histoire de l'UNEF et des associations générales d'étudiants. II - Culture et comportements individuels et collectifs : V. Adoumié, "Les classes moyennes et l'Église, depuis les années trente, à partir de l'exemple landais" ; B. Angleraud, "Le petit boutiquier comme acteur social : approche à partir des sociabilités de quartier au 19e siècle" ; A. Fernandez, "Classes moyennes et municipalisme, 1900-1940 ?" ; P. Guillaume, "L'émergence des professions intellectuelles" ; S. Guillaume, "Le petit et le moyen patronat à travers la CGPME" ; M. Lassere, "Les classes moyennes et leur dernière demeure au 19e siècle" ; G. Le Beguec, "Le moment de l'alerte fiscale : la Ligue des Contribuables, 1899-1914" ; F. Taliano-des-Garets, "Classes moyennes et phénomène festivalier en France dans les années soixante à travers quelques exemple régionaux : Avignon, Bordeaux, Nancy".