Souvent premiers employeurs des villes où ils sont installés, objets de débats politiques et de mobilisations citoyennes, en particulier au moment des regroupements, fusions et désaffections d'établissements ou encore en période de crise sanitaire, les hôpitaux sont au centre de la vie économique, sociale et politique mais aussi culturelle des cités.Cet ouvrage cherche précisément à mettre en évidence l'ancienneté de l'emprise urbaine des hôpitaux ainsi que celle des liens entretenus entre ces espaces d'assistance et, de plus en plus, de soins, avec les sociétés urbaines du Moyen Âge à nos jours et souligne le rôle important joué, à travers les siècles, par l'hôpital dans la vie de la cité.
De la création du service de santé militaire aux conflits contemporains
L'importance des hôpitaux s'est affirmée au long des siècles, particulièrement en périodes de difficultés économiques et sociales. Les établissements hospitaliers, publics ou privés, ont notamment joué un rôle décisif en temps de guerre lorsqu'ils devenaient des structures indispensables pour l'accueil des blessés.Ce volume, qui bénéficie de l'apport de nombreux spécialistes de différentes disciplines, étudie les rapports entre hôpitaux, médecine et blessés en temps de guerre, de la création du service de santé des armées, en 1708, jusqu'aux conflits contemporains avec une attention particulière portée à la première guerre mondiale. Il envisage aussi les transferts des innovations thérapeutiques et les changements organisationnels qui en ont découlé pour les périodes de paix.
Quelle place occupent l'art et la culture dans l'évolution des espaces urbains? Cet ouvrage explore les reconversions et les réappropriations des friches industrielles par les milieux artistiques, en lien ou non avec des instances locales. En s'appuyant sur une dizaine de lieux européens où des pratiques artistiques ont investi des bâtiments industriels laissés à l'abandon, cet ouvrage est à la fois une histoire des " friches culturelles " depuis les années 1970 et une réflexion sur les modalités des réappropriations par les acteurs de la culture, ainsi que par les architectes, les publics et les personnes habitant à proximité; il aborde enfin la question du patrimoine et de la patrimonialisation en relation avec la nouvelle destinée des espaces. Ces reterritorialisations de la production culturelle qui enrichissent les territoires ont des caractéristiques communes: " génie du lieu ", intervention architecturale minimale, laboratoire d'expérimentation culturelle et d'échanges, hybridation entre le passé industriel et l'activité artistique contemporaine. Les difficultés des reconversions ne sont pas pour autant oubliées: les contradictions entre les types d'activités, inégalement valorisées, l'attitude des publics, ou plus encore le défi que représente la durabilité de ces nouveaux lieux culturels.
Aucune ville française n'a payé plus cher que Le Havre sa délivrance: près de 10 000 tonnes de bombes larguées en une semaine par ses libérateurs, plus de 2 000 morts, une ville détruite à plus de 80%. Plus de sept décennies plus tard, la plaie n'est pas totalement refermée. Comprendre ce qui a longtemps semble incompréhensible: voilà le pari que tente cet ouvrage collectif, travail d'un groupe d'historiens français, anglais, allemands et américains, en présentant les dernières recherches sur les bombardements et, surtout, en replaçant ceux-ci dans leur contexte. Contexte local d'abord, avec une analyse du rôle de la municipalité et des entreprises havraises pendant l'Occupation ou encore de la présence des Allies en 1944-1946. Contexte régional, avec la prise en compte des bombardements sur Rouen et de la bataille de Normandie. Contexte national, avec une étude du vécu et de la mémoire des bombardements dans d'autres villes françaises comme Nantes, Lyon ou Marseille. Contexte international enfin, avec la place des bombardements dans la stratégie anglo-américaine, mais aussi les représentations de la guerre aérienne et les interrogations qu'elle a engendrées dans les villes européennes.Bombardements 1944 est l'ouvrage-clé qui permet, au-delà des mythes, de comprendre des événements parmi les plus douloureux de notre histoire de Havrais, de Normands, de Français, d'Européens.
Histoire, mémoires et patrimoines de deux régions européennes
Au sortir de la seconde guerre mondiale, le territoire normand et le Land de Basse-Saxe, dont les principales villes ont été sinistrées (Le Havre, Rouen, Caen, Hanovre, Osnabrück, Brunswick. . .), sont confrontés à des défis de reconstruction qui dépassent la seule question de la reconstitution du parc immobilier et des orientations architecturales. Les implications politiques, sociales mais aussi identitaires des choix opérés dans l'après-guerre connaissent des prolongements jusqu'à nos jours, ajoutant à l'histoire des destructions et des reconstructions une dimension patrimoniale et mémorielle.Cet ouvrage franco-allemand et pluridisciplinaire, qui s'inscrit dans la continuité des recherches européennes récentes tout en s'appuyant sur la coopération entre la région Haute-Normandie et le Land de Basse-Saxe, place au coeur de ses approches la représentation de l'espace urbain et son évolution. Abondamment illustré, il s'adresse tant à la communauté scientique qu'à un large public soucieux de connaître et de s'approprier ce patrimoine aux multiples facettes.
La vieillesse et ses prises en charge de la fin du XVIIIe siècle à nos jours
" Près de trois siècles de vieillesse observée, analysée, située. Trois siècles qui ont vu émerger les grands parents, au XVIIIe avec Greuze qui les peint, et au XIXe, avec Hugo qui les magnifie, pour, de nos jours, les faire osciller entre ceux qui aident et ceux qui sont aidés. Trois siècles qui ont regardé la pauvreté des vieux devenus incapables de travailler et tombés à charge de leurs proches et, à défaut, de la charité publique puis de l'assistance et en fin de la solidarité. Trois siècles qui ont vu la naissance des seniors, retraités actifs et, dit l'année 2012, solidaires des autres générations : l'entraide équitable et symétrique va-t-elle supplanter la relation nécessaire mais asymétrique de l'aide ? [. . .]Le très grand intérêt et l'originalité [de ce volume] consistent à savoir osciller harmonieusement entre le local et le global, entre l'enracinement régional et la vision nationale, voire internationale. Ces travaux viennent de disciplines, de spécialités diverses, comme est diverse la société elle-même. L'accent est mis sur l'apport de la société à l'accompagnement de la vieillesse, grâce à des politiques sociales qui traversent les républiques et les gouvernements. De la généralisation des pensions de retraite qui fait reculer la pauvreté des vieillards, au développement de la gériatrie qui apprend à les soigner, à la modernisation de la gérontologie qui permet de mieux accueillir et accompagner, l'ouvrage met en valeur ce que la société fait pour ses anciens, même si, encore et toujours il y a plus et mieux à faire. "Extrait de la préface de Geneviève Laroque (†), présidente de la Fondation nationale de gérontologie.
Quelles sources les chercheurs mobilisent-ils pour approcher la complexité du " fait esclavagiste " issu de la traite transatlantique ?Que tirent les historiens de leur retour vers des sources d'archives utilisées par leurs prédécesseurs et de l'entrée d'instruments méthodologiques novateurs dans ce champ de la recherche pour lequel on observe un regain d'intérêt ?Que peuvent apporter la peinture, le cinéma ou l'étude de l'imaginaire visuel à la connaissance de l'impact de l'esclavage dans les sociétés depuis plus de trois siècles ?Telles sont les principales questions qui constituent l'aiguillon de Figures d'esclaves, un ouvrage dans lequel quinze historiens, sociologues, anglicistes, anthropologues et spécialistes de littérature se sont réunis dans le but de présenter des études inédites.La publication de cet ouvrage s'inscrit dans le cadre du programme de recherche financé par la région Haute-Normandie : " La Haute-Normandie : une tradition d'ouverture sur le monde ".Ouvrage dirigé par Éric SaunierAvec les contributions d'Harry-Pascal Bannais, Sylvie Barot, Jacques de Cauna, Prosper Eve, Richard Flamein, Bernard Gainot, Brigitte Kowalski, Nick Nesbitt, Érick Noël, Claire Parfait, Thomas Raffin, Frédéric Regent, Marie-Jeanne Rossignol, Philippe Vitale et Anne Wicke.
Les Antiquitez du Havre de Grâce, longtemps connues sous le nom de Mémoire du Havre, sont sans doute l'un des principaux textes relatifs à l'histoire du Havre. L'édition proposée ici, qui tient compte de l'ensemble des manuscrits disponibles et fournit tous les éléments d'éclaircissement nécessaires est en outre une étude approfondie et originale sur la naissance de ce texte et sur ses auteurs.
Aboutissement de plusieurs décennies de recherche, l'ouvrage envisage divers cheminements de la " République sociale ". Son sous-titre " Culture politique, patrimoine et protection sociale aux 19e et 20e siècles " donne l'orientation générale des études qui sont à l'origine de ce livre abondamment illustré.Il est d'abord porté une attention particulière à la diffusion de la quantification comme critère de modernité. Les rapports entre culture et politique sont envisagés à partir d'exemples tirés de l'édition et de la littérature, de la correspondance égyptologique de Paul Guieysse et de l'approche historiographique du constituant Jacques-Guillaume Thouret. Les enjeux de la protection sociale sont évoqués par le biais de l'étude de quelques acteurs individuels (Wilfred Monod, Jules Siegfried, Richard Waddington...) et collectifs (la franc-maçonnerie, les médecins normands). L'approche historique du patrimoine de la protection sociale, effectuée sous différents angles, permet de relier les traces du passé aux questions d'actualité.
Viva Cité est un festival des arts de la rue qui anime Sotteville-lès-Rouen depuis bientôt vingt ans. Qui sont ses publics ? Qu'y font-ils ? Qu'y voient-ils ? Qu'y vivent-ils ? Si la rue est le lieu du bien commun, comment un festival comme Viva Cité y fabrique-t-il du lien pendant un temps de création partagé? La parole étant donnée aux spectateurs de cette manifestation, il s'agit d'interroger cet événement par les récits qu'il engendre, dans sa capacité à transformer (réellement ou symboliquement) temps et espaces, à modifier les modalités de réception des spectacles. Ce festival, qui mobilise l'agglomération rouennaise, constitue aussi un vaste " théâtre " où se mettent en scène des rêves de société, où la mixité sociale serait re-créée, où le monde commun serait plus juste et plus équitable. Autant d'éléments réflexifs qui donnent à lire cette manifestation comme un tout artistique, social et politique où chacun témoigne, à sa façon, non seulement de ce qui fonde la vie collective mais aussi, à travers la proximité de l'art, de l'invention de soi. Les propos recueillis proposent une définition implicite du théâtre de rue qui souligne la nécessité de l'effervescence dans la constitution du social et qu'incarne la fête, expression de la vitalité.
L'hôpital et ses alternatives du Moyen Âge à nos jours
Durant des siècles, les hôpitaux ont été principalement des centres d'accueil et d'hébergement pour pèlerins et malades indigents. Cependant, progressivement, ils se sont affirmés comme des centres de soins, devenant même des points d'ancrage essentiels des nouvelles avancées thérapeutiques. L'histoire pluriséculaire des hôpitaux contribue également à leur donner une dimension patrimoniale qui les met au cœur des démarches identitaires propres à notre époque. En même temps, l'hospitalo-centrisme en matière de soins peut donner lieu à de fortes critiques qui ont suscité, depuis longtemps, l'apparition d'alternatives ou de complémentarités à l'hospitalisation.Cet ouvrage, aux approches pluridisciplinaires, cherche à en donner des traductions diversifiées à partir des contributions présentées lors d'une rencontre organisée à Fécamp en janvier 2006. À l'occasion du transfert de l'hôpital de cette cité, qui fut le siège d'une abbaye renommée, ont ainsi été abordés les liens étroits qui existent depuis le Moyen Âge entre les hôpitaux, la médecine et la société environnante.