Depuis près de 50 ans l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes fait l'objet d'un intérêt particulier des politiques publiques françaises sous l'impulsion du droit international et du droit européen mais la résorption des inégalités peine à se réaliser. La volonté de porter un regard pluridisciplinaire sur la situation française et étrangère a été l'élément conducteur d'un colloque sur " Les politiques publiques en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes " qui s'est tenu les 14 et 15 novembre 2019 à l'Université de Bordeaux. Cette rencontre entre chercheur.e.s en droit, sociologie, sciences de gestion, ainsi que des acteurs et actrices engagé.e.s. dans la réduction des inégalités a contribué à une analyse des politiques publiques nationales tout en intégrant une perspective comparative transnationale. Cet ouvrage restitue la richesse des contributions en offrant aux lectrices et lecteurs une synthèse des différentes approches de l'égalité professionnelle: de sa définition aux politiques mobilisées, jusqu'aux moyens et aux acteurs qui participent à leur mise en place. Les cinq sections du livre proposent un regard sur la mobilisation des institutions dans la déclinaison du dialogue social, en considérant les outils et les expériences des acteurs dans la construction et l'application des politiques publiques sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
A Bordeaux, les enfants abandonnés ne sont pas la seule catégorie d'enfants pour laquelle des mesures seront mises en place après la Révolution. Les enfants pauvres, surtout les filles, sont placées dans des orphelinats, les enfants auteurs de délits sont incarcérés: les garçons au pénitencier Saint-Jean et les filles au pénitencier Sainte Philomène, les jeunes filles prostituées sont accueillies à la Miséricorde et soignées au dispensaire Saint-Jean, les enfants sourds-muets sont placés à l'Institut National des Sourds-muets de Bordeaux, les jeunes filles épileptiques sont reçues à l'hospice Notre-Dame de Bonne-Espérance et enfin et surtout, on assiste à la mise en place progressive d'une instruction primaire pour tous les enfants y compris ceux de la classe indigente et les filles.Ainsi voit-on se tisser un ensemble de dispositifs montrant comment l'enfance envahit la sphère du politique avec une double conséquence: à la fois introduire des catégories dans le champ de l'enfance et à la fois institutionnaliser des établissements pour pallier les difficultés présentées par certains enfants dans la perspective d'une meilleure intégration sociale. Peut-on qualifier ces mesures de discrimination positive?La position de ces enfants qui seront plus tard qualifiés d'anormaux, d'inadaptés puis finalement de handicapés, les situe à la marge des mécanismes ordinaires de socialisation où s'exercent de façon antagoniste et dialectique des forces d'exclusion et des forces d'intégration. C'est pourquoi nous les qualifions d'enfants en marge.
Quel est le rôle de la ville dans la lutte contre les discriminations? Les mouvements Black Live Matters ou les manifestations contre le harcèlement sexiste ont bien montré que la ville est un théâtre de représentations et d'actions discriminantes. Les villes, pour de nombreuses raisons politiques, civiques ou humaines, ont un rôle central à jouer dans cette promotion de l'égalité. A travers plusieurs contributions, ce livre se propose d'éclairer quatre grandes thématiques. Premièrement, celle des quartiers (dits) prioritaires et des inégalités subies par leurs habitant.e.s: quelle prise en compte de ces quartiers? Puis, dans un contexte post-confinement, quel accès à la santé pour ces territoires? Deuxièmement, celle de la prise en compte du racisme à l'échelle municipale à partir de deux " cas " municipaux. Troisièmement, celle des stigmatisations dans la ville: de quelles manières les municipalités peuvent-elles s'engager dans une ville vivable pour les minorités de genre et de sexualité, ou bien encore pour les personnes en situation de handicap psychique? Quatrièmement, celle de la précarité et du logement: comment faire glisser la question du sans-abrisme du côté de la discrimination? Pour conclure ce livre, des diagnostics seront posés, l'un en matière de prévention et de lutte contre les discriminations au logement au regard de villes " Airbnbisées ", l'autre sous forme d'échanges entre élu.e.s en charge de la lutte contre les discriminations dans différentes villes: Bordeaux, Paris, et Lille. A la lecture de ces pages il s'avère qu'inoculer plus activement encore le principe de non-discrimination dans l'horizon des politiques municipales et métropolitaines doit devenir une priorité.
L'ouvrage analyse une vaste fresque au cœur des transformations de l'Etat, des régions et des secteurs d'activité, en s'engageant dans un dialogue interdisciplinaire.Il contribue à la compréhension des dynamiques territoriales contemporaines de l'économie sociale et solidaire, à travers deux secteurs d'activité (insertion par l'activité économique, aide à domicile). Il montre que cette construction territoriale s'inscrit dans le temps long et qu'elle obéit tout à la fois à des logiques sectorielles, culturelles et institutionnelles. Les études de cas approfondies (les deux versants du Pays basque) permettent de donner une consistance sociale et politique inédite à des processus qui restent parfois assez désincarnés. La dimension comparative constitue un apport original du travail. Ce travail compare certes deux territoires frontaliers, mais dont les formes d'institutionnalisation et de structuration restent relativement étanches, s'agissant du social, sous influence de régimes d'Etat providence distincts. La comparaison, déployée selon une méthodologie similaire des deux côtés, force à mettre en discussion des modèles différents de territorialisation des politiques publiques.La thématique peut être considérée d'importance majeure en matière politique et socioéconomique, dans un contexte de crise sociale et économique, de détérioration des régimes d'Etat providence et de resserrement des politiques publiques. L'approche fine (une centaine d'entretiens), à partir de controverses sur les valeurs, conduit à se distinguer d'autres travaux postulant une certaine naturalisation de l'ancrage de l'ESS dans les territoires, et elle vient questionner la notion d'innovation sociale.
Poursuivant ses recherches historiques sur l'aide sociale à l'enfance à Bordeaux, après le sort réservé aux enfants exposés sous l'Ancien Régime puis aux orphelins enfants de la patrie sous la Révolution, Bernard Allemandou présente ce qui va advenir pour ces enfants abandonnés durant la période allant de 1811 à la chute de l'Empire en 1870.A l'examen des documents conservés aux archives municipales de Bordeaux et départementale de la Gironde est-il justifié de parler comme l'on fait certains contemporains de massacre de ces enfants ou au contraire de mesures de sauvetage ? Pourquoi a-t-on appelé ces enfants des " bourdeaux " ?Ce qui va caractériser ces enfants, c'est d'être des enfants de la misère, entendu comme des enfants dont les parents sont dans la misère à l'image de la plus grande partie de la population à cette époque, question sociale qui s'inscrit au cœur de tous les régimes politiques qui se sont succédés en 80 ans : trois monarchies constitutionnelles, deux républiques éphémères et deux empires.A cette histoire vient s'ajouter et s'articuler celle des enfants en marge qui est présentée dans le volume suivant, l'ensemble de ces deux volumes dressant un panorama complet des dispositifs créés à Bordeaux en faveur de l'enfance durant toute cette première moitié de XIXe siècle.
Alors que l'espérance de vie ne cesse de croître dans la population générale et qu'un nombre de plus en plus important de nos aînés découvrent le continent encore largement méconnu du " 4ème âge ", l'étude du vieillissement mérite d'être abordée dans toutes ses dimensions et sa complexité. L'ouvrage que nous proposons vient démontrer l'intérêt de confronter, dans ce domaine, des expériences, des positions théoriques, des méthodologies, des pratiques culturelles variées pour redynamiser un champ symbolique qui ne piège pas que les plus âgés dans des représentations stérilisantes, mais constitue aussi un risque pour chacun de nous dans son désir de " bien vieillir ".