Depuis sa création en 1821, l'École des chartes, vouée à la formation des conservateurs d'archives, de bibliothèques et de musées, entretient avec l'Asie un rapport singulier. Ses anciens élèves, qu'ils aient été chercheurs, diplomates ou administrateurs, l'ont nourri de leur curiosité, dans le contexte de la présence coloniale en Indochine et en Inde. L'un d'eux, Louis Finot, en créant l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) à la fin du XIXe siècle, illustrait la force d'attraction du continent asiatique et de ses cultures sur cet établissement de formation et de recherche original.Les auteurs de ce volume richement illustré posent les jalons de cette aventure intellectuelle ininterrompue, de l'indianiste et philologue Eugène Burnouf, issu de la première promotion de l'École des chartes, à Georges Bataille, en passant par le consul explorateur Charles-Eudes Bonin. Tous montrent la diversité des approches disciplinaires unies par une méthode commune, où la critique des sources prime. L'Indochine fut le laboratoire le plus fécond de la rencontre entre les Chartes et l'EFEO, faite de collecte, de conservation, d'inventaire, d'édition et d'étude de sources écrites et monumentales. L'histoire récente a enfin reconfiguré le dialogue original de ces deux institutions avec l'Asie autour de nouveaux enjeux et de nouvelles ambitions, dont témoigne en particulier l'attention mutuelle accordée au patrimoine archivistique.
Alors que les aspects astronomiques et mathématiques des calendriers employés par les grandes civilisations sont relativement bien connus, le calendrier entendu comme objet, utilisé au quotidien pour " habiter le temps ", le prévoir et le maîtriser, omniprésent dans les espaces privés et publics des sociétés anciennes, a été peu étudié pour lui-même. L'enjeu est ici de partir de sa matérialité, de son illustration, de son contenu ou encore de ses remplois, voire de ses usages détournés, qui trahissent autant d'appropriations, avant que l'introduction à des dates variées de la xylographie et de l'imprimerie n'accompagne de nouveaux usages et de nouvelles manipulations.Fruit d'une recherche collective menée par l'École des hautes études en sciences sociales, l'École française d'Extrême-Orient et l'École nationale des chartes, le présent volume embrasse de larges horizons culturels et géographiques et permet de scruter et de confronter l'exceptionnelle diversité de ces objets. Les cycles calendaires manuscrits ou gravés produits dans l'Europe antique et médiévale entrent ainsi en résonance avec les calendriers retrouvés dans les tombes et grottes de Chine réalisés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Xe siècle après notre ère, ou encore avec ceux qui furent conçus au Japon du VIIIe au XVe siècle et plus tardivement en Asie du Sud et du Sud-Est.
Ouvrages publiés par les chanoines réguliers de saint Augustin de la Congrégation de France (1624-1800)
La Bibliographie génovéfaine forme, avec la Prosopographie génovéfaine publiée en 2008, un matériau exceptionnel pour l'histoire de la Congrégation de France (1624-1790). À travers plus de 3 000 notices et un appareillage riche, cet ouvrage de Nicolas Petit, conservateur durant dix-sept ans à la Réserve de la bibliothèque Sainte-Geneviève, met en lumière la diversité des écrits produits par les génovéfains. Hommes d'Église, auteurs de textes (décrets, circulaires, statuts...) qui retracent la vie de la congrégation et son administration, ce sont aussi de véritables hommes de lettres ou de sciences dont les écrits sont réédités et traduits, tels Louis-Pierre Anquetil ou Alexandre-Guy Pingré.