Les représentations franco-italiennes du handicap dans la littérature de jeunesse
Qui sont les personnages avec un handicap dans les livres destinés aux plus petits? Quels sont leurs caractéristiques physiques, leurs traits de personnalité, leur environnement familial ou amical? Quels enfants, quelles soeurs ou quels frères, quels parents, quels amis sont mis en scène, et quels sont leurs liens et relations?En partant de l'approche théorique des représentations sociales du handicap, cet ouvrage analyse les portraits des personnages rencontrés dans les albums et courts romans de la décennie 1995-2005. Il dévoile les multiples facettes et l'hétérogénéité de ces représentations, et montre combien le type de handicap apparaît comme une caractéristique discriminante de ces héroïnes et héros. Il met également en exergue la dimension culturelle des représentations, grâce à la comparaison des livres français et des livres italiens.À travers cet ouvrage, c'est la vision du handicap que les adultes souhaitent transmettre aux enfants qui est décryptée, reflétant un état des représentations sociales d'une société donnée.L'autrice, Laurence Joselin est docteure en psychologie, ingénieure de recherche au Grhapes/INSHEA.
De la gymnastique médicale à l'éducation physique scolaire
Pour contribuer à une meilleure représentation des espaces de pratiques physiques et sportives, nous avons souhaité remonter aux sources. Avec ce livre, nous voulons décrire et comprendre la constitution d'une pratique de l'activité physique pour les enfants et adolescents déficients intellectuels. Il s'agit de repérer et analyser la façon dont se sont constitués et agencés les savoirs: " L'épistémologue doit donc trier les documents recueillis par l'historien. Il doit les juger du point de vue de la raison et même du point de vue de la raison évoluée " (Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique).Nous voulons comprendre le présent par une étude du passé essentiellement critique.
Chacun veut développer ses possibles dans une amélioration de soi-même. Aucun plan providentiel ou architecture globale, mais chacun(e) veut se redesigner, devient l'architecte de son intérieur, le corps vivant. Cette différence existe pourtant entre ce qui est incompatible, c'est-à-dire non viable, et ce qui est compatible par la vitalité du vivant à se réorganiser pour stabiliser une nouvelle structure. Cette nouvelle viabilité peut entamer la représentation du vivable et de la dignité humaine telle qu'elle a été définie en fonction des possibilités techniques d'un moment de l'histoire humaine. L'impossible existe-il encore dans cette recherche d'activation avec la création transhumaine d'une biologie synthétique? Les limites du handicap sont-elles techniques, morales ou ontologiques?
De l'art de prévenir et de corriger les difformités du corps à celui de faire parler et entendre
Depuis la fin du XVIIIe siècle, le devenir des enfants sourds est apparu comme un enjeu de société. Il s'est agi d'instaurer une véritable " orthopédie ", au sens que Nicolas Audry donne à ce mot dès 1741, soit " l'art de prévenir et de corriger, dans les enfants, les difformités du corps ". Désinvestir les gestes pour mieux investir la voix: pendant près d'un siècle, les techniques de démutisation occupent une place envahissante dans l'emploi du temps de l'écolier sourd. Cette orthopédie que nous avons qualifiée " d'oraliste " appliquée dans les Institutions de Paris et de Bordeaux à partir des années 1820, connaît son apogée au début du XXe siècle.Interroger l'histoire de l'éducation des enfants sourds, c'est mettre en évidence la farouche volonté de notre société de faire de la personne sourde une personne entendante. C'est aussi montrer que cette histoire épouse celle de la Langue des Signes Française (LSF) et sa résilience. C'est enfin découvrir qu'au regard de l'histoire du corps du jeune sourd, le sport scolaire silencieux est devenu le porte-drapeau d'une recherche d'une réduction du désavantage social. Le sport silencieux se présente alors comme un contre-modèle à l'infirmité, à l'image de malade ou de dégénéré dont le jeune sourd fut affublé.