Le parti socialiste et la fédération de l'éducation nationale de 1971 à 1992
Pourquoi le Parti socialiste, longtemps qualifié de " parti d'enseignants ", rencontret-il des tensions répétées avec ce milieu professionnel depuis la fin des années 1990?Cet ouvrage, tiré d'une thèse soutenue en 2013, analyse les racines de cette crise. Ilétudie l'alliance entre ce parti et la principale organisation syndicale des personnelséducatifs jusqu'en 1992, la Fédération de l'Éducation nationale. Ce lien a constituéun facteur central de la proximité entre les enseignants et les socialistes. Il a aussi étéune des causes de leur éloignement progressif des années 1970 au début des années1990. L'ouvrage s'appuie sur des sources en grande partie inédites et une approcheinterdisciplinaire, liant histoire, sciences de l'éducation et science politique.
La naissance tumultueuse de la Ve République a fait l'objet de nombreux travaux historiques qui insistent fondamentalement sur la crise du 13 mai 1958 et ses conséquences ainsi que sur l'élaboration de la Constitution et le référendum de confirmation. Mais dans la mise en place des nouvelles institutions, il est une séquence importante peu étudiée : les premières élections législatives de novembre 1958.Ces élections peuvent-elles être qualifiées de " rupture " ? En quoi participent-elles à la recomposition du système partisan français tant des points de vue du régime électoral, du renouvellement du personnel que des forces politiques ? Ces élections confirment-elles ou infirment-elles l'idée si souvent véhiculée et admise de la rupture opérée par l'avènement de la Ve République ? L'originalité de ce travail tient à sa nature et à sa problématique. Il s'agit d'une approche historique avec les outils et la méthodologie utilisés par les historiens alors que jusqu'ici, le terrain était très largement occupé par la science politique et la sociologie électorale.Ce livre, à travers ces différentes approches, permet de comprendre l'influence de ces élections législatives sur le remodelage du paysage politique français.
La gauche non communiste et la modernisation des campagnes françaises
Ce livre est le premier sur les rapports entre gauche non communiste et la modernisation des campagnes. Cette période est caractérisée par de profondes transformations du monde agricole et par la diminution de la population française dans les campagnes. La gauche non communiste - SFIO, Parti Radical-socialiste, PSA, PSU, Divers gauche et FGDS - qui tient des présidences de Conseils généraux et participe à des gouvernements sous la IVe République est embarrassée par la modernisation des campagnes qui a des effets sur son électorat. Le contraste entre l'idéologie de la gauche non communiste et la réalité du monde rural provoque une série de " rendez-vous manqués " qui permettent au gaullisme d'incarner la modernité tandis que la gauche non communiste tient le rôle de garante de la tradition.La richesse de l'ouvrage tient à son analyse multiscalaire et à la variété des sources exploitées qui recréent un panorama précis et complexe des relations entre monde rural et partis de gauche. L'auteur ne s'en tient pas là et invite le lecteur à une véritable réflexion sur l'évolution de la société des Trente Glorieuses.
Le livre est le fruit d'une enquête de cinq ans menée par une équipe de vingt-cinq universitaires et vacataires. L'étude a porté sur les conseillers municipaux de vingt villes moyennes de France, élus entre 1919 et 1995 : tous ont fait l'objet d'une fiche de renseignements, dont certaines caractéristiques ont été codées, âge, sexe, lieu de naissance, appartenance socioprofessionnelle, orientation politique… L'exploitation informatique de ces indications a permis de dégager et de mettre en relation toutes ces données, puis d'insister sur la carrière des conseillers, sur le nombre de mandats qu'ils ont effectués, de même que sur le profil des maires et leur longévité politique. Des " lois de l'édilité " sont ainsi apparues, qui montrent qu'au-delà des tendances politiques, c'est la fonction elle-même qui semble structurer un modèle. À cette étude quantitative s'adjoignent cinq approches qualitatives qui concernent deux grandes familles politiques (les socialistes et les gaullistes) et plusieurs villes (Reims, Meaux et Dunkerque). Au-delà des informations statistiques, c'est la pratique locale de la vie politique et sociale qui est mise en avant. Le travail sans précédent dans la recherche scientifique française s'adresse aussi bien aux historiens, aux sociologues et aux politologues, mais aussi bien entendu aux élus ainsi qu'au public intéressé par la vie politique.
L'ouvrage a pour ambition de combler une lacune de l'historiographie politique et sociale du 20e siècle : le petit et moyen patronat et ses rapports avec les pouvoirs publics n'ont pas fait l'objet de nombreuses études de recherche comme les grandes entreprises. En effet, dans une historiographie marquée par la prégnance du marxisme, le petit et moyen patronat n'a pas sa place dans une société de classes, où il est considéré comme l'une des catégories les plus réactionnaires du patronat. L'approche libérale, qui insiste sur la diversité du patronat, ne considère pas non plus les PME comme l'élément moteur des "Trente Glorieuses". La Confédération générale des petites et moyennes entreprises créée par Léon Gingembre en 1945, avant même la naissance du CNPF en 1946, s'est attachée à forger une identité PME, solidaire des classes moyennes indépendantes et distincte du grand patronat. Ce n'est qu'à la fin des années 1980 que l'image des PME dans la nation française et auprès des pouvoirs publics devient positive. Les crises économiques de la fin du 20e siècle l'expliquent. Les représentations de la PME contemporaine sont multiples et diverses. Elles vont de la PME innovante et créatrice d'emplois à la petite entreprise commerciale en difficulté repliée sur l'hexagone. La PME devient un enjeu politique majeur au cœur des contradictions de la société civile tiraillée entre modernité et archaïsme.
Quel est le rôle de la résistance dans la vie politique française sous la IVe République? Qu'en est-il de la survivance des idéaux des résistants après la guerre ? Y a-t-il une scission entre le gaullisme de guerre et le gaullisme politique ? Toutes ces questions sont au centre de ce volume collectif réalisé par des spécialistes de l'histoire française contemporaine. Il s'agit également d'examiner dans quelle mesure le mouvement de la résistance a eu une influence sur la vie politique en France, tant du point de vue idéologique que du personnel engagé dans la vie politique. L'une des études est d'ailleurs consacrée au lien entre carrière politique et engagement dans la lutte contre l'ennemi. Enfin, l'intérêt des chercheurs s'est porté sur une possible filiation entre la résistance et quelques grands mouvements politiques comme le RPR, le Parti communiste ou le Mouvement républicain populaire.