Ce volume regroupe les principaux essais de critique et d'esthétique publiés par Joseph Addison dans le Spectator (1711-1712, 1714). Sur le ton de familiarité propre à ce quotidien dont l'influence sur tout le siècle fut considérable, ces essais constituent un véritable manifeste pour une révolution culturelle paisible, visant à promouvoir une culture pour le plus grand nombre, affranchie des principes formalistes et entropiques d'une culture de cour devenue anachronique. La redéfinition rigoureuse de catégories et de notions jusqu'alors considérées comme allant de soi va de pair avec un basculement décisif de la perspective critique de l'auteur vers le lecteur, jetant les fondements de l'esthétique " affective " et romantique de la fin du siècle. La traduction est celle de la version française du Spectator, parue dès 1714-1726 sous le titre Le Spectateur, ou le Socrate français, collationnée avec les éditions ultérieures et notamment avec celle, définitive, de 1755.
L'objet principal de ce livre est d'interroger les rapports existants entre document photographique et œuvre d'art. Il examine aussi la situation particulière créée par la reconnaissance des arts primitifs. La divergence sur ces deux sujets des analyses de Walter Benjamin et de Carl Einstein est au centre de nos intérêts. Cependant, leurs différences d'appréciation ne sont pas considérées pour elles-mêmes, ou du seul point de vue de chacun de ces auteurs. Elles s'interpénètrent à nos yeux comme le font les plans d'un tableau du cubisme analytique. On a seulement voulu ici délimiter un problème. En quoi le document photographique fournit-il une reproduction significative, mais indépendamment de la signification présumée de ce qu'il montre. On se demande ensuite dans quels cas la reproduction d'une oeuvre d'art constitue un "document", de quelque façon que nous l'envisagions, parmi le grand nombre de ceux qui encombrent l'imagerie contemporaine.