En 1977, aux États-Unis, l'éditeur de la revue satirique The National Lampoon – quelque part entre Actuel et Hara-Kiri – lance Heavy Metal, une édition américaine de la mythique revue française de science-fiction Métal Hurlant. Très proches initialement, ces deux revues vont diverger à la fois sur le plan des contenus et de la fortune commerciale. Métal Hurlant disparaît en 1987, malgré quelques soubresauts depuis, tandis que Heavy Metal continue de paraître à ce jour. Chacune des deux revues a profondément marqué son pays et cet ouvrage s'efforce d'en trouver les raisons.Au-delà des témoignages, des histoires orales et écrites existantes (en particulier Métal Hurlant 1975-1987. La machine à rêver en 2005), l'ambition de cet essai est de revenir sur la nature des échanges transatlantiques qui ont permis la création de Heavy Metal et d'écrire l'histoire de cette revue. Il cherche aussi à expliquer l'impact qu'a eu le magazine aux États-Unis en transposant d'un bloc des styles et des normes venus de la bande dessinée francophone.
Jacques Spitz (1896-1963), " père égaré " de la science-fiction française, est également l'auteur d'une précieuse oeuvre romanesque, d'un imposant journal personnel et d'une production toujours inédite. Voici la vision globale d'une figure trop longtemps tenue dans une injuste méconnaissance aussi bien par le grand public que par l'université. Appuyé sur un solide travail de dépouillement et de recherches, Jacques Spitz, le mythe de l'humain propose des perspectives fécondes sur l'histoire de l'anticipation et de la science-fiction en France et, plus largement, celle du roman moderne; il explore l'oeuvre depuis les premiers poèmes jusqu'aux romans fantastiques. Il offre des aperçus révélateurs sur son journal intime en plus de fournir un portrait de l'homme et de replacer l'écrivain dans le contexte littéraire où s'est construit son rapport trouble au genre qui allait devenir la science-fiction. Deux nouvelles de science-fiction inédites complètent cette singulière page d'histoire littéraire.
Michel Jeury est considéré comme un des plus grands écrivains français de science-fiction et de littérature régionaliste. Entre 2009 et 2015, il s'est laissé tenter par l'écriture de ses souvenirs littéraires, réalisant ainsi une ambition autobiographique laissée en friche durant sa longue carrière d'auteur. Ces carnets chronolytiques inédits, réunis et présentés par Natacha Vas-Deyres et Richard Comabllot, offrent une vision plurielle des années 1970. Cet ouvrage entend apporter un éclairage précis pour deux lectorats différents sur "l'énigme Jeury" c'est-à-dire la coexistence de deux carrières littéraires, constituées par la science-fiction dans les années 1970 et 1980 et la littérature générale à partir des années 1990. Témoignages précieux des milieux littéraires et médiatiques fréquentés par Michel Jeury, ces fragments autobiographiques sont à l'image de l'auteur qu'il était, hanté par le temps, partagé entre sa nature d'homme de la terre et d'étonnantes visions des sociétés futures.