Hypothèses 2022 est encore un numéro atypique: par le nombre des ateliers doctoraux qui y sont publiés et par l'ampleur des articles qu'il renferme. Dédiés pour l'un aux " Marges et marginalités: des constructions socio-spatiales ", pour l'autre à " L'étude des professions: objets et méthodes ", les deux cahiers présentés ici sont issus des rencontres de l'année universitaire 2021-2022. Trois ans après, il est heureux de lire deux cahiers très réussis, par leur richesse et leur maturité propre ainsi que par leur fidélité aux principes de ces ateliers.Les coordinateurs du premier dossier rappellent que l'historiographie des marges et des marginalités s'est beaucoup nourrie de la contestation sociale, de la remise en cause de l'ordre établi si caractéristiques des années 1960, au point que " (l)a marge n'en est plus une " aujourd'hui dans les sciences sociales. Que la marge soit spatiale, sociale ou socio-économique, tous les auteurs l'analysent en tant que processus paradoxal dont la classique relation entre centre et périphérie ne peut suffire à rendre compte.Si les marges et les marginalités constituent un objet heuristique bien identifié, quelle que soit sa diversité, on ne peut en dire autant pour les professions. Aussi les coordinatrices de l'atelier soulignent-elles la dynamique qui sous-tend leur initiative, œuvrer à une " histoire des professions " qui ne soit pas la somme des nombreuses études dédiées à différents métiers ni un simple corollaire de l'histoire du travail, mais " un carrefour historiographique majeur ", à la croisée de la sociologie et de l'histoire.
" La compilation ", " La pudeur ", " Pragmatisme des autorités et constructions des normes ", " Fantasmes " : voici les quatre thèmes explorés cette année par les jeunes chercheurs de l'École doctorale d'histoire de l'université Paris 1 pour leurs journées d'études. Comme dans les livraisons précédentes d'Hypothèses, ces notions sont étudiées à travers différentes époques historiques, au prisme de sources plurielles, au sein d'espaces multiples et au croisement des disciplines des sciences humaines ; du monde sumérien à nos jours, des dialogues de Platon à l'hypertexte numérique, les auteurs expérimentent des méthodes nouvelles et s'interrogent sur la construction des savoirs historiques. Une question court en filigrane tout au long de ce volume : comment sont élaborés, discutés et mis en pratique les principes qui guident les comportements des individus ?
Les quatre séminaires des doctorants d'histoire de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne publiés ici s'inscrivent dans une double tradition des travaux de l'école doctorale : revisiter un thème d'histoire et en présenter les nouveaux enjeux méthodologiques, ainsi pour " la Cour ", " la récompense " et " la sociabilité urbaine " ; proposer le bilan provisoire d'un nouveau domaine d'études, ici " la dénonciation ". Ils adoptent, comme les précédents, une approche chronologique large. Ce volume nous conduit de la cour de Marguerite de Valois à celle du président-abbé Fulbert Youlou, des statues du bienfaiteur grec aux distinctions réservées aux officiers russes - autant de marques de récompenses -, de la sociabilité des fêtes romaines des carrefours à celle des galeries d'art du XXe siècle, de la communauté conventuelle médiévale à la société stalinienne, où dénonciation rime avec intégration des normes. Un nouveau volume qui, par l'exploitation des sources et le renouveau des méthodes, marque un pas de plus dans la fabrique de l'histoire.
Travaux de l'Ecole doctorale d'histoire de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne
" L'exotisme ", "Les acteurs et les pratiques de la justification ", " Enfermement et lieux de réclusion ", " L'empire et son espace ", voici les thèmes traités par de jeunes chercheurs en cours de thèse, dans le cadre des rencontres de l'École doctorale d'Histoire de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2006-2007. L'ensemble des articles, issus de ces séminaires suivis par un public très nombreux de doctorants et donnant lieu à des discussions animées, est publié dans ce nouveau volume d'Hypothèses, le onzième d'une plus si jeune collection. Une fois encore, cet ouvrage est le reflet d'une partie importante de la vie de l'École doctorale qui poursuit sa vocation pédagogique en encadrant les jeunes chercheurs durant tout le processus de préparation et d'exposé de travaux portant sur des thèmes qu'ils ont préalablement choisis, puis dans l'élaboration d'une version écrite. Ces textes traduisent une belle maîtrise des outils historiographiques et une audace prometteuse puisqu'ils invitent à repenser nombre d'idées et de concepts opératoires en histoire. Ces historiens de demain ont écouté leurs aînés, chercheurs confirmés, lors d'une journée intitulée " La défaite et l'histoire ". Elle est également publiée dans ce volume.
Travaux de l'École doctorale d'histoire de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Le dixième volume d'Hypothèses publie les travaux présentés lors de quatre séminaires de doctorants et des deux journées d'études qui se sont tenus dans le cadre de l'École doctorale d'histoire de l'université Paris 1 durant l'année universitaire 2005-2006." Visibilité et invisibilité ", " La mort : mythes, rites et mémoire "," Définir l'identité ", " Colonisation et Histoire ": les quatre thèmes proposés cette année par de jeunes historiens permettent à la fois de présenter des études de cas et de faire un bilan de champs historiographiques majeurs en histoire et en sciences sociales, tout en offrant des résonances avec des débats très contemporains au sein de la société française. Les deux dossiers intitulés " La rançon " et " Biens de tous, biens de personne " (une réflexion sur l'indisponibilité des biens) sont le résultat de deux journées d'échanges entre chercheurs confirmés de différentes disciplines.