Tome III : Chalain station III, 3200-2900 av. J.-C
Pour la première fois au bord d'un lac (Chalain, Jura), l'architecture des maisons néolithiques est bien conservée, ce qui permet d'en proposer une reconstitution détaillée. A partir des milliers de bois travaillés, préservés dans les couches archéologiques, c'est la forêt de la fin du 4e millénaire qui se livre, puis les techniques d'abattage et la préparation des bois d'œuvre. Mais cette forêt secondaire issue de rejets de souche, c'est aussi la couverture arborée que les cultivateurs néolithiques défrichent et cherchent à reproduire, après une ou deux années de cultures céréalières. La forêt est encore davantage, car elle a enregistré les variations de la densité de population, au travers de la progression ou de la régression des fronts de défrichements. Cet ouvrage, comme les précédents, s'inscrit dans un programme de recherche pluridisciplinaire en vue de renouveler les problématiques et d'atteindre le niveau de raisonnements globaux où toutes les tendances de la recherche peuvent ensemble proposer les liaisons par et au-delà de leurs domaines spécifiques.
Approche concernant surtout les recherches sur les débuts de la sédentarisation en Europe occidentale, qui tend à gommer les limites traditionnelles de la préhistoire et de l'ethnologie. Gérer le temps et organiser l'espace ont été les préoccupations d'un groupe de cultivateurs itinérants de 3850 à 3400 avant J.-C. Les microanalyses polliniques et la dendrochronologie sont les étalons de l'écoulement du temps. L'étude théorique des territoires, la végétation potentielle, les relations entre villages, la complémentarité entre maisons/étables/greniers... conduisent à la définition de l'espace néolithique.