Célèbre pour son intense activité bancaire, le Luxembourg présente aussi, à son échelle, un creuset des tendances et du mouvement de fond à l'œuvre au niveau européen en matière d'économie sociale et solidaire (ESS). L'ouvrage s'appuie sur une enquête qualitative menée auprès de différents acteurs porteurs de projets et de politiques publiques de l'ESS et analyse les composantes socio-économiques et socio-politiques de l'ESS luxembourgeoise. Quatre mondes de l'ESS sont identifiés : l'économie du traitement social du chômage par le travail, l'économie traditionnelle du social à visée caritative, l'entrepreneuriat social et responsable omniprésent dans les discours, et les initiatives solidaires désormais disséminées dans des projets locaux peu visibles.Respectivement sociologue et économiste à l'université de Lorraine, Melaine Cervera et Vincent Lhuillier font partie du collectif d'animation et de gestion du Réseau inter-universitaire de l'ESS (RIUESS) et sont membres fondateurs du Réseau de formation et de recherche en ESS du Grand Est (RESSOR).
Au croisement d'approches conceptuelles et empiriques, cet ouvrage contribue à éclairer la notion d'innovation sociale à partir d'enjeux et de terrains diversifiés. En neuf chapitres, il invite à des incursions à l'intérieur des organisations comme à l'interface de plusieurs organisations d'un même territoire, pour y découvrir des leviers d'innovations sociales pour une transition économique, sociale, solidaire et environnementale.De nombreuses dimensions de l'innovation sociale sont étudiées dans différents domaines et secteurs, tels que la monnaie, l'insertion, le handicap et la santé : conditions de réussite et de pérennité, moyens déployables par les collectivités territoriales pour faire émerger et accompagner des projets innovants et durables, types de collaboration entre acteurs territoriaux, moteurs de la créativité et de l'innovation dans les organisations, modalités participatives de gouvernance…La présence d'auteurs en sciences de gestion et du management, sciences économiques, sociologie, sciences de l'information et de la communication, et sciences de l'éducation et de la formation, contribue à la pluralité et la complémentarité des regards sur les innovations sociales.À l'heure où les problématiques sociales, économiques, écologiques et de gouvernance, réclament une approche holistique, les contributions réunies dans cet ouvrage peuvent inspirer chercheurs de différentes disciplines et acteurs de terrain, pour des actions systémiques, porteuses de sens pour les générations actuelles et futures.
Contraint ou délibéré, le changement devient une composante de toute organisation. Il affecte nécessairement les acteurs associatifs: dirigeants, professionnels ou bénévoles en charge d'une activité, mais aussi usagers d'un service. Pour ne pas être subi, le changement doit être expliqué, analysé et accompagné. Il est dès lors essentiel pour toutes les catégories d'acteurs du monde associatif de comprendre les logiques à l'œuvre, de saisir en particulier les représentations implicites mises en question dans le changement et de rappeler le sens au principe de chaque action.Les témoignages rassemblés dans ce volume donnent la parole à ceux qui portent ces changements au sein de leurs organisations. Engagés à des degrés divers dans la relation avec les usagers, destinataires de l'action collective, dirigeants associatifs ou encore militants bénévoles, les différents contributeurs rendent compte de trajectoires d'actions visant à transformer des situations sans perdre de vue la vision sociétale dont ces collectifs sont les porteurs.
Comment comprendre l'action publique en matière d'inclusion sociale et professionnelle? Comment en mesurer les évolutions, en évaluer les effets sur les territoires? Comment prendre en compte les besoins des personnes dites " les plus éloignées " des qualifications sociales et professionnelles ou encore " invisibles " au regard des dispositifs d'insertion; autrement dit comment œuvrer pour la participation de tous à la vie sociale et économique sur les territoires?C'est en partant de ces questionnements que les auteurs de cet ouvrage ont engagé un travail de recherche-action au sein du service insertion d'un conseil départemental dont ils présentent ici certains des résultats. La démarche adoptée, résolument interdisciplinaire, vise à comprendre aussi bien les ressorts des engagements des publics dans les dispositifs d'accompagnement qui leur sont proposés sur un territoire que les dynamiques des dispositions prises par des professionnels chargés de la mise en œuvre d'une politique publique d'insertion sociale et professionnelle à une échelle locale.Cet ouvrage proposé par le collectif PICOTE s'adresse aux chercheurs intéressés par les questions d'insertion sociale et professionnelle liées au développement des territoires. Il intéressera également les professionnels de l'accompagnement qui pourront y trouver des pistes pour repenser et enrichir leurs pratiques. Enfin, il est destiné à tous ceux qui portent la conviction que l'horizon véritablement capacitant pour l'insertion sociale et professionnelle est celui de la coconstruction de l'action publique locale avec les citoyens.
Le présent ouvrage a pour but d'analyser le niveau de mise en œuvre de l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives (AUSCOOP) au bout de dix ans suivant son entrée en vigueur. Des analyses, conclusions et recommandations des auteurs, l'on peut retenir deux principales idées. D'une part, qu'il contient des faiblesses et des incohérences qui méritent d'être corrigées à l'occasion d'une réforme. D'autre part, qu'il souffre d'un manque de communion avec l'environnement juridique global. Des deux idées, il semble que la seconde ait été plus déterminante pour la faible mise en œuvre de l'AUSCOOP. Ce manque de communion s'explique par une sorte de repli sur soi du droit OHADA, qui semble n'avoir pas construit de synergies adéquates avec les lois sectorielles et transversales.À tout considérer, il faudrait envisager, nous semble-t-il, un travail de mise en communion du droit OHADA avec les lois sectorielles et transversales. Ainsi, face à sa politique d'uniformisation du droit qui affecte la mise en œuvre cohérente et effective de l'AUSCOOP, il nous semble que l'OHADA devrait progresser vers une approche mixte harmonisation-uniformisation. En effet, si l'AUSCOOP ne définit en principe que des règles générales, c'est pour laisser implicitement compétence aux autorités nationales ou régionales de fixer les règles spéciales. Sur le plan fonctionnel, cette stratégie paraît d'autant plus appropriée que, d'un État partie à un autre, les catégories spécifiques peuvent varier.
Depuis la fin du 20e siècle, les associations et les coopératives sont perçues par une frange croissante de la population comme des acteurs susceptibles de faire face aux problèmes sociétaux et de répondre aux aspirations des habitants. La société civile, les collectivités publiques, les universités, les médias voient en elles un fondement incontournable de la nécessaire rénovation de la vie économique. Cette promotion a placé l'économie sociale et solidaire (ESS) de façon singulière face à trois défis essentiels: le défi politique, qui l'a invitée à passer de la résolution des problèmes sociaux à la conception d'une politique de développement; le défi technologique, qui l'a amenée à gérer le nouveau rapport au travail et les nouvelles sociabilités induits par l'essor des nouvelles technologies; le défi environnemental enfin, qui l'incite à devenir une économie non seulement sociale mais aussi écologique, capable de se développer sans accroître son impact sur l'environnement.Si l'ESS, en tant que mouvement, n'a pas encore répondu à ces questions, l'observation de terrain permet d'ores et déjà de dire que ses acteurs trouvent les voies qui renouvellent les champs d'activités, les organisations du travail et les modes d'exercices du pouvoir.Le propos de cet ouvrage collectif est précisément de témoigner de l'inventivité de l'économie sociale et solidaire (ESS) contemporaine face à ces attentes sociétales.
Issues du socialisme utopiste du dix-neuvième siècle, les coopératives ont constitué le modèle dominant dans le commerce en France jusqu'à la moitié du vingtième siècle, avant de péricliter avec l'avènement des commerces de grandes surfaces. Or, ce mouvement précurseur de la distribution moderne et de l'économie sociale et solidaire connaît aujourd'hui une nouvelle dynamique et semble répondre à de nombreuses attentes sociétales en termes de proximité, de solidarité, de démocratie et d'économie durable. En caractérisant les structures économiques des coopératives actuelles et en mettant en lumière la richesse et la variété d'une dynamique marquée, entre autres, par l'attachement des salariés, la création de nouvelles formes coopératives et de nouvelles entreprises, les contributions rassemblées dans ce volume rendent visible et vivante la différence coopérative face au modèle libéral dominant qui tend paradoxalement à reprendre les valeurs coopératives à son compte.