Ces dernières années, les ponts ont souvent fait parler d'eux. L'effondrement du pont Morandi en Italie, en 2018, a attiré l'attention du monde sur ces infrastructures célébrées pour leur beauté, occultant qu'elles sont fragiles et doivent être préservées. Le rapport du Sénat du 15 juin 2022, au titre évocateur de: " Sécurité des ponts: face au " chantier du siècle ", l'urgence d'une action publique plus ambitieuse ", est clair. Il souligne la nécessité de parer à une situation qui, malgré la prise de conscience permise par le premier rapport du Sénat de 2019, continue de se dégrader de manière préoccupante: vieillissement des infrastructures, sous-financement, insuffisante attention des pouvoirs publics… Même si des efforts ont été consentis par le gouvernement, cette préoccupation reste d'actualité. Le pont est une infrastructure stratégique au sein des territoires. Essentiel à la circulation des biens et des personnes, il participe depuis toujours au développement des sociétés. Ceci justifie l'attention qu'il nécessite, sur le plan technique ou politique, intéressant tant les usagers que les autorités amenées à en assurer la gestion, au nom d'enjeux contemporains. Cet ouvrage livre l'éclairage de spécialistes: historiens, juristes, ingénieurs, spécialistes du patrimoine… Tous démontrent que le pont appartient à l'histoire de l'Humanité. Il reste à ne pas oublier qu'il doit aussi faire partie de son avenir.
Depuis la rédaction de sa thèse de doctorat en 1979, Le contrôle du Parlement sur l'administration de la justice en Bretagne, Marie-Yvonne Crépin (1941-2020), professeur d'histoire du droit à l'université de Rennes I n'a cessé de s'intéresser aux décisions des parlements d'Ancien Régime. Si son principal centre d'intérêt se situe en Bretagne, ses recherches l'ont souvent conduite au-delà du territoire breton. Son infatigable dépouillement des archives judiciaires l'ont mené de l'Ancien Régime jusqu'à la seconde guerre mondiale en passant par la Révolution.Des juridictions pénales, elle a logiquement porté son attention sur les grands juristes et sur leur bibliothèque. En effet, qu'il s'agisse des institutions, des magistrats ou des criminels, sa démarche est anthropologique et sociologique. Si la recherche est érudite, la thématique très juridique, Marie-Yvonne Crépin a aussi le souci de s'approcher au plus près des individus, de la perception qu'ils ont des institutions, des circonstances qui les conduisent devant les juges et souvent sur l'échafaud.Marie-Yvonne Crépin a, pendant de nombreuses années, participé aux travaux des journées d'histoire du droit organisées à Limoges par l'Institut d'anthropologie juridique. Les PULIM, dans le cadre de la collection des Cahiers d'anthropologie juridique, ont souhaité lui rendre hommage en mettant à la disposition des chercheurs l'essentiel de ses articles.
S'inscrivant dans le champ des études sur la sortie de la Première Guerre mondiale et le retour à la paix, associant juristes et historiens, les différentes contributions de l'ouvrage, recueillies à l'issue du colloque tenu en décembre 2019 au Conseil d'État à l'occasion du centenaire de la loi du 17 avril 1919, dite " Charte des sinistrés ", enrichissent la compréhension d'un pan de la sortie de guerre encore trop méconnu. La " Charte des sinistrés " reconnaît la responsabilité sans faute de l'État français pour les destructions matérielles subies du fait de la guerre.La Première Guerre mondiale apparaît ainsi comme une étape essentielle, en France comme dans d'autres pays européens, de la socialisation des risques collectifs et de leur couverture par l'État. Les conflits juridiques et politiques entre les partisans du droit intégral à réparation laissant au sinistré la liberté d'utiliser son indemnité et ceux d'une conception sociale selon laquelle l'État pourrait orienter la reconstruction, révèlent les tensions à l'œuvre entre les conceptions individuelle et collective de la réparation.Bien loin d'une étroite question de technique juridique, la réparation des dommages de guerre soulève des enjeux politiques, économiques et moraux: quel rôle accorder à l'État? Comment assurer le redémarrage économique des régions sinistrées? Comment garantir la justice dans la prise en compte des dommages de guerre?
Professeur émérite de Sorbonne Université, Yves Sassier s'est imposé comme l'un des meilleurs spécialistes français de l'histoire du droit et des institutions au Moyen âge central, mais aussi, à la croisée des disciplines, de l'histoire de la pensée politique médiévale et de la France capétienne.Les vingt-trois contributions réunies dans le présent volume viennent faire écho à ses travaux: du monde picte à la péninsule Ibérique et à l'Italie, du Moyen Âge à nos jours, il s'agit ici d'inscrire la réflexion sur la norme juridique en regard d'autres thématiques, comme la question de la figure du prince dans les textes juridiques et politiques, la culture des cours et des écoles, ou encore les questions liées à la paix, à la diplomatie et aux frontières.
Ce volume comporte quarante articles rédigés entre 1985 et aujourd'hui. Ils concernent l'histoire des sources du droit, l'histoire du droit public et de la pensée politique, l'enseignement du droit et la place de l'histoire du droit dans cet enseignement. Deux études plus récentes, en partie inédites, portent sur l'histoire de la culture juridique.Jean-Marie Carbasse est agrégé d'histoire du droit et de droit romain. Il a enseigné dans les Universités de Perpignan, Rouen, René-Descartes (Paris V), Panthéon-Assas (Paris II) et Montpellier. Il a été recteur de l'Académie de Nice et président de la Société d'histoire du droit.
Un homme politique et un historien au coeur des guerres civiles
Caius Asinius Pollion connut le "premier triumvirat", la guerre civile entre César et Pompée, la dominatio césarienne, le "second triumvirat", l'affrontement entre Octavien et Marc Antoine et la quasi-totalité du principat d'Auguste. De tous ces événements majeurs de ce que l'on a coutume d'appeler la Révolution romaine, il ne fut pas un simple spectateur, mais l'un des principaux protagonistes. Membre de l'État-major de César au Rubicon, à Pharsale et durant la guerre intestine et correspondant de Cicéron, il a ainsi fait l'objet d'une littérature abondante.Deux parties composeront l'ouvrage: Pollion dans l'histoire; Pollion en tant qu'historien et auteur. La première section débutera avec les origines familiales d'Asinius Pollion et ses premiers pas dans l'espace public romain. Puis, nous nous intéresserons aux relations qu'il a entretenues avec Jules César. Nous examinerons ensuite son parcours après les Ides de mars et la mort de celui qui fut son premier et principal soutien politique, et nous nous attacherons à sa correspondance avec Cicéron et à son rapprochement avec Marc Antoine.La suite de notre travail le suivra entre les années 42 et 39 a.J.-C., de la Gaule cisalpine au proconsulat en Macédoine, en passant par la guerre de Pérouse et l'adoption du traité de Brindes, dans laquelle il joua un rôle de premier plan. Nous nous intéresserons parallèlement aux liens qu'il partageait avec Virgile, et à la place que ce dernier lui a réservée dans ses Bucoliques. Nous détaillerons enfin la position prise par Pollion par rapport au principat.Dans la seconde partie, nous parcourrons l'œuvre littéraire pollionienne et, surtout, ses Histoires. Pour chaque épisode de la carrière de Pollion que nous tenterons d'analyser, nous serons confrontés à une même question: dans quelle proportion les sources littéraires qui se trouvent en l'occurrence à notre disposition ont-elles été influencées, directement ou indirectement, par les Histoires écrites par l'intéressé lui-même?