Les interfaces sont apparues comme des lignes fluctuantes dans le temps et l'espace. Les dynamiques côtières, celles des écotones ou des vecteurs de maladies, celles qui président à la construction du fait urbain ressortissent de l'impermanence spatio-temporelle. D'irrémédiables ruptures ou de possibles cicatrisations. Les guerres et les catastrophes figurent parmi ces ruptures. Mais certains conflits, tels ceux de l'Afrique de l'Est, n'augurent pas de possibles résolutions durables. Des catastrophes naturelles peuvent aboutir à des mesures de relèvement et préventives efficientes, grâce à l'utilisation d'outils appropriés. Provenant de dissemblances exacerbées, atténuées ou aux formes nouvelles. Des contrastes socio-économiques entre des lieux géographiques au déterminisme physique s'estompent ou se modifient. C'est le cas dans les massifs d'Afrique de l'Est, dans la péninsule indochinoise et dans les petites îles tropicales. Les lieux touristiques sont des interfaces édifiées à partir de l'altérité. Elle y est émoussée, exploitée ou mise en scène. Sources de flux, d'échanges et de néo-constructions. Le franchissement légal ou non des frontières politiques, celui des barrières spécifiques (maladies), des hommes, des marchandises et des capitaux, naissent de l'interface. Les mécanismes, déclencheurs des migrations et leur nature, sont très divers. Ils trouvent leur source dans le contraste entre les entités en confrontation. Avec une édification en devenir. Objet de l'application de stratégies variées dans le temps et l'espace, l'interface est un système qui ne se fige pas. Le littoral en est l'un des exemples les plus probants. Les îles le sont aussi.
Véritable toit du continent africain, le Kilimandjaro, haute montagne de 5895 mètres au somment englacé, n'a cessé de fasciner les esprits des voyageurs et des missionnaires (catholiques et protestants), nourris par des représentations fondées sur l'opposition du chaud et du froid. Vecteur identitaire par l'Afrique entière, elle est une relative richesse pour l'un des pays les plus pauvres du monde : eaux abondantes, sols aux substrats volcaniques souvent fertiles, terroirs agricoles et pastorales et salubrité des terres tempérées. Très tôt, elle a été intégrée au processus de développement économique (le café notamment), et routier, au point de devenir de nos jours un passage et un carrefour important à l'échelle de l'Afrique orientale. Mais , la conservation de sa biodiversité est à l'épreuve de la forte croissance démographique et de la pression touristique qu'elle subit. L'ouvrage est à sa manière très géographique une biographie de d'un des massifs les plus splendides au monde.
9e Journées de géographie tropicale, La Rochelle, 13 et 14 sept. 2001
À partir de cas concrets provenant des zones tropicales de toute la planète, cette vaste étude examine les différents aspects de la notion de patrimoine. Le patrimoine naturel, d'abord, comprend l'ensemble des sols, flores et faunes qui, suite aux déforestations ou surexploitations, tendent à se dégrader. Le patrimoine foncier concerne les terroirs et territoires définis par l'état. Le patrimoine bâti inclut les constructions et bâtiments de l'habitat traditionnel et de l'époque coloniale. Le patrimoine culturel repose sur la mise en valeur des rites, danses et mythes fondateurs. Enfin, le patrimoine touristique concerne la valorisation des éléments précédents. Les soixante-deux articles de l'ouvrage établissent un lien entre le développement économique des pays tropicaux et la préservation de leur patrimoine.
La rapidité de la croissance démographique, commune à la grande majorité des pays tropicaux, pose des problèmes particulièrement aigus quand se conjuguent divers éléments — géographiques, historiques, culturels, géopolitiques... — contribuant à piéger des populations dynamiques sur un espace restreint et fragile. L'exemple du Rwanda, petit pays enclavé connu pour être tout à la fois un des plus pauvres, un des moins urbanisés et le plus densément peuplé d'Afrique, est à cet égard tout à fait instructif. Cas extrême peut-être par l'ampleur des contraintes et du défi démographique qu'il doit affronter, mais révélateur des situations de blocage auxquelles peuvent se trouver confrontés les systèmes paysans les plus performants et de la fragilité des régions de montagnes densément peuplées.
Dans les pays tropicaux, l'irrigation est apparue comme le palliatif à l'insuffisance ou à l'irrégularité des précipitations. Ici les exemples montrent la diversité des aménagements réalisés et leurs effets économiques et sociaux, parfois inattendus. Ils obligent à s'interroger sur les politiques menées jusque-là ou à modifier programmes et projets de développement. La rapide croissance des villes pose le problème de leur approvisionnement en eau.