Première biographie scientifique du médecin et naturaliste landais Léon Dufour (1780-1865), ce livre s'appuie sur sa riche correspondance et ses carnets personnels inédits pour retracer sa carrière d'entomologiste et de botaniste passionné de lichens. En relation épistolaire avec quelque 250 naturalistes tant français qu'étrangers, dont Bory de Saint-Vincent, Latreille, Acharius et J.-H. Fabre, élu correspondant de l'Institut en 1830, Dufour est en 1860 le premier Français à recevoir le prix Cuvier de l'Académie des sciences pour ses travaux sur l'anatomie des insectes. La même année, il est nommé président honoraire de la Société entomologique de France, après avoir entre-temps refusé à deux reprises la chaire de zoologie du Muséum national d'histoire naturelle. La reconnaissance de ses travaux par les institutions scientifiques parisiennes ne doit toutefois pas masquer les nombreuses difficultés matérielles et intellectuelles que doit surmonter un savant de province pour mener à bien ses recherches. Ce livre, qui répertorie pour la première fois l'ensemble de l'oeuvre scientifique de Léon Dufour et donne un index des genres et espèces nouveaux qu'il a décrits, met au jour la fabrique de l'entomologie au XIXe siècle.
Science et politique ont toujours été étroitement mêlées, ainsi l'astronomie depuis l'installation en France de Cassini à l'invitation de Colbert et de Louis XIV. L'astronomie française du XIXe siècle ne déroge pas à cette règle car elle met en lice de célèbres institutions comme l'Académie des sciences, le Bureau des longitudes et l'Observatoire de Paris. Des personnalités scientifiques brillantes comme Arago, Le Verrier, puis Delaunay, s'affronteront dans un contexte politique changeant de 1830 à 1871. L'échec de la guerre de 1870 conduit les gouvernements de la IIIe République à s'interroger sur la suprématie de la technologie allemande. Afin de pallier la déficience française, ils tenteront de développer l'enseignement scientifique et notamment les observatoires astronomiques, dans une optique de décentralisation.En parallèle, les astronomes parisiens se libèrent progressivement de la tutelle autoritaire d'Urbain Le Verrier et essaiment dans les observatoires de province réactivités : Toulouse, Marseille et Alger, ou nouvellement fondés : Besançon, Bordeaux et Lyon. Ce développement repose sur une profusion de textes réglementaires dès 1850. En 1878, deux décrets importants sont publiés portant l'un sur la réorganisation des observatoires astronomiques, l'autre sur la fondation de nouveaux établissements. En outre, plusieurs initiatives privées aboutissent à la fondation d'observatoires à Strasbourg, Meudon, Nice, Hendaye et au Pic du Midi de Bigorre.Cet ouvrage révèle comment les pratiques en astronomie, l'histoire et le patrimoine des observatoires et les relations entre astronomes ont influencé les recherches actuelles en astronomie et en astrophysique dans ces établissements.