Livre inscrit au programme ReLire.Rimbaud, le monde entier le connaît. Au Japon bien sûr, ce que j'avais très vite appris lors de repas avec des enseignants japonais de français, parmi Sartre, Camus, Proust, Duras. Sendai, personne ne connaît, personne ne sait que c'est une petite ville du Japon, la 11e, 1 million d'habitants, capitale du Tohoku, la région nord de l'île principale Honshu, la cité la plus importante entre Tokyo et Sapporo. Rimbaud à Sendai : inviter jusqu'à l'Extrême Orient l'homme aux semelles de devant (la formule d'Ipousteguy me semble plus musclée que l'autre) allait de soi, dans une ville inconnue comme cet Aden de jadis, un extrême auquel Rimbaud a dû songer, n'en doutons pas, dans lequel il serait arrivé pour une fin de siècle, la disparition des samouraïs, à perte. Rimbaud au Japon devenait alors imaginairement provocant. Comme le Japon chérit les anniversaires, le centenaire de la mort d'Arthur Rimbaud ne pouvait être que fêté et, aussi loin de son lieu de naissance et de mort, que théâtralisé : la géographie et le recul supplantaient la date et la commémoration, comme s'il était moins impossible de parler de ce poète depuis l'éloignement, l'étranger, l'exotique, le double, en lui présentant d'autres auteurs, ceux du cru. -Kazuhiko Aneha -Norio Awazu -Alain Buisine -Jean-Pierre Giusto -Stéphane Hirschi -Alain Jouffroy -Yasuaki Kawanabe -Jacques Perrin -Pierre-Jean Remy -Toru Sato -Takasuke Shibusawa -Jean-Luc Steinmetz -Kazunari Suzumura -Hitoshi Usami -Fuyuta Yamazaki -Hiroo Yuasa.
Tout commence à Rousseau...Pour Stendhal, le premier des révoltés romantiques, et modernes, pour celui qui dès l'enfance a été l'objecteur de son Moi et s'est dressé contre le fait de la société, Rousseau est bien le point de départ. Cette donnée souvent pressentie par la critique stendhalienne est ici analysée par Michel Crouzet, qui fait le bilan de cette dette. Disciple de l'homme singulier qui n'a enseigné au Romantique qu'à oser être soi, Stendhal a inscrit sa protestation de fond contre le social dans une opposition irréductible entre la nature et la société. Poser ce conflit, c'est aussi bien le questionner: qu'y a-t-il au fond de cette immense et durable querelle, au fond de cette "aliénation" par le social, ou du social lui-même, désavoué, expulsé du moi, identifié au Mal (le bourgeois), reconnu dans un mauvais Moi? Quel est alors le Moi de la modernité, ce Moi-Narcisse qui se perçoit à l'envers dans le miroir du social et à l'endroit dans celui de la Nature? Cet essai qui s'efforce de réfléchir la Révolte Romantique en la prenant à ses sources personnelles et philosophiques conduit à d'autres ouvrages déjà publiés sur l'Italie, la Paternité et la Raison stendhaliennes.