Psychothérapie et individualisme dans l'Inde contemporaine
Depuis le tournant libéral des années 1990, les psychothérapies sont en plein essor dans la société indienne. Ce livre, consacré au cas particulier de la psychanalyse à Delhi, décrit la façon dont cette nouvelle pratique s'insère dans les modes de vie.Pourquoi la thérapie devient-elle une pratique de plus en plus répandue ? À quel besoin cela répond-il ? Comment les structures sociales du monde indien imprègnent-elle la thérapie et quelles sont les particularités de la thérapie à l'indienne, par comparaison avec ses autres déclinaisons (européennes ou nord-américaines notamment) ? À partir d'une riche ethnographie et de nombreuses études de cas, Anne Gagnant de Weck montre en quoi l'expérience contemporaine de la thérapie reflète les tensions occasionnées par la progression – très contestée – des valeurs individualistes (d'autonomie, de choix et de bonheur personnel) dans une société de castes réputée pour sanctifier le groupe et dénier toute valeur à l'individu.En articulant ainsi une question sur le sens de la thérapie dans des vies individuelles avec une question sur la forme de son dispositif, l'autrice offre une description riche et nuancée, au prisme de l'intime, de l'univers mental de la " nouvelle classe moyenne " indienne et permet de faire progresser notre propre connaissance de la psychanalyse.
Cet ouvrage invite à découvrir – ou redécouvrir – l'une des plus grandes métropoles d'Asie, Bombay/Mumbai, à partir d'un objet d'étude original: l'art contemporain. À travers l'étude des transformations territoriales liées aux processus de la globalisation, il met en lumière la relation intime entre le district artistique et un vaste réseau d'ateliers et de travailleurs moins visibles de quartiers industriels où les œuvres sont fabriquées. L'auteure nous entraîne ainsi dans une géographie peu connue de l'art contemporain, soulignant la continuité entre un monde de l'art globalisé et des économies informelles ancrées dans des systèmes locaux.Dans la continuité des publications de la collection " De l'Orient à l'Occident ", l'ouvrage s'adresse à un lectorat curieux des questions urbaines et culturelles touchant aux sociétés contemporaines et à leurs mutations.
Au croisement de la sociologie urbaine et de la sociologie économique, cet ouvrage se focalise sur la compétition dans l'espace urbain dakarois entre différentes catégories d'acteurs : Chinois déterritorialisés évoluant dans l'activité commerciale et jeunes cordonniers et commerçants de rue locaux.Ces acteurs d'une mondialisation " par le bas ", travaillant discrètement dans l'espace public, bousculent les hiérarchies imposées par la société salariale en participant à la constitution de nouveaux ordres économiques, sociaux, établissant ainsi de nouvelles relations de pouvoir.Cette recherche invite également au dépassement des poncifs habituels sur ces acteurs économiques locaux – désignés par les expressions péjoratives " baol-baol ", " kaw-kaw " – à travers l'intérêt accordé à la variété de leurs compétences, à la diversité de leurs parcours, aux identités sociales et professionnelles.L'ouvrage s'adresse notamment aux chercheurs en sciences sociales intéressés par les formes prises par la " mondialisation non hégémonique " dans le contexte africain et par la petite production marchande urbaine et ses évolutions récentes.
How to build a Post-Western theory, based on the sociology of migration in France and in China? Where do Western and Non-Western theories converge, and how do common and situated knowledge coexist and interlock? Based on French and Chinese research experiences in the field of migration, this book highlights the proceedings of the co-production of practical knowledge which explicates the paradigm of Post-Western sociology. From an empirical standpoint, the cross-perspectives of French and Chinese researchers on the biographies of young Chinese migrants in China and young descendants of immigrants in France are confronted, with respect to five themes of migration sociology: migration and education; migration, gender and family; migration between integration and urban segregation; migration and work; migration and governance. Through this work, theoretical continuities and discontinuities between Chinese and French sociology emerge, paving the way for a Post-Western space, based on shared legacies but also on traditions and trajectories in international sociology.
This book is the first collection published in French which intends to compare different civil societies of Southeast Asia, namely those of Thailand, Burma, Cambodia, and Malaysia. On the basis of first-hand data, it combines the skills and metho
Géographie post-coloniale du tourisme domestique au Vi?t Nam
Comment devenons-nous touriste? Cet ouvrage se propose de répondre à partir du Viêt Nam, pays enregistrant un tourisme domestique significatif depuis plus de vingt ans.Les observations in situ et les matériaux biographiques explorent l'apprentissage de compétences mobilitaires et de leurs usages tactiques à des fins récréatives par des Vietnamiens de plus en plus nombreux. La gestion politique du tourisme domestique par l'État et les institutions de la mondialisation touristique complète ce travail de terrain afin de traduire les rapports complexes que ces touristes entretiennent avec les systèmes de contraintes au sein desquels ils se meuvent.La colonisation comme le socialisme sont ici compris non pas seulement comme des périodes historiques révolues, mais comme un ensemble d'institutions, de valeurs, d'acteurs et de pratiques qui aujourd'hui encore peuvent être mobilisés comme répertoire de ressources afin de construire des mobilités touristiques. C'est une vision fondamentalement décentrée de la mondialisation touristique que propose cet ouvrage. En ce sens, il permet de mieux comprendre toute la complexité avec laquelle se reconfigurent les rapports de pouvoir au sein de populations en contexte post-colonial.
Espace, travail et migration entre Java, Kuala Lumpur et Singapour
Alors qu'elle fait partie des premiers exportateurs mondiaux de main d'œuvre, l'Indonésie reste en marge de la sociologie des nouvelles migrations internationales. En proposant une socio-anthropologie des migrations de travailleurs indonésiens vers la Malaisie et Singapour, cet ouvrage montre qu'elles jouent pourtant un rôle clé dans la transformation des sociétés du Sud-Est asiatique et la globalisation des économies régionales. À partir d'une approche ethnographique, Loïs Bastide saisit ces circulations au plus proche des acteurs, sans renoncer à décrire leurs contextes sociaux, politiques, culturels et historiques. Il met ainsi en lumière des espaces transnationaux liés aux pratiques de ce " précariat globalisé ": alors que les sociétés se désenclavent sous l'effet des migrations, les existences se déroulent désormais à l'échelle transnationale. Saisir ces transformations nécessite aujourd'hui de décrire différentes manières d'habiter le transnational.
La sociologie économique s'est constituée assez rapidement en Chine, comme précipitée par les grandes transformations économiques, sociales et historiques. Elle y constitue comme en France un champ dominant où des questions théoriques et épistémologiques centrales sont posées.Dans cet ouvrage, sociologues français et chinois partagent des intérêts spécifiques et croisent pour la première fois leurs regards sur différents objets de recherche: institutions économiques et ordres productifs; gouvernements locaux, réseaux sociaux et régulations intermédiaires; dominations et résistances sur les marchés du travail; genre et travail; marchés, valeurs et conventions; confiance, échanges économiques et interactions sociales; innovation et réseaux productifs. Si, dans un premier temps, les influences de la sociologie américaine ont largement joué sur la construction des nouvelles sociologies économiques française et chinoise, ces dernières se sont progressivement autonomisées et des savoirs situés se sont élaborés. Les frontières des sociologies économiques en Chine et en France se dessinent à partir de trajectoires scientifiques spécifiques, d'une diversité de postures et des sciences de terrain; elles définissent des espaces théoriques et méthodologiques " propres " et " partagés ".Fruit d'un travail académique pionnier, cet ouvrage propose une approche croisée inédite des sociologies économiques française et chinoise.
Le Viêt-Nam est en transitions sociales, économiques, politiques et culturelles. Tout en menant des réformes auprès de ses instituitions, le pays tente d'articuler socialisme et marché en redonnant l'initiative à chacun. Sous quelles conditions et avec quels effets durables le Viêt-Nam y parvient-il? Grâce à une vision d'ensemble, historiens, anthropologues, démographes, sociologues, ethnologues, géographes et économistes réunis dans cet ouvrage nous permettent d'identifier et de comprendre les transformations de la paysannerie, les changements alimentaires et de consommation, les évolutions des politiques publiques dans le domaine de la santé et des pratiques matrimoniales, les modifications dans les façons de vivre en ville, les innovations développées par les étudiants pour trouver un emploi ou encore les efforts considérables des individus qui travaillent dans l'informel pour survivre.
Aux prises avec des tensions interethniques exacerbées à la fin des années 1960, le gouvernement malaisien a mis en place des réformes économiques orientées vers la croissance, mais dont l'objectif premier était la cohésion nationale. Or ce sont les effets massifs et durables de ces réformes qui ont forgé l'exceptionnel développement économique du pays. Au croisement d'interrogations sur la dynamique de la croissance, le développement asiatique, le poids des structures coloniales, le rôle de l'État et ses ambiguïtés, cette recherche sur les causes et les modalités du développement malaisien conduit à repenser la mondialisation. En effet, l'exemple malaisien éclaire de manière originale l'hypothèse d'un dépassement de l'État au sein d'une globalisation néolibérale : la souveraineté dont fait preuve le gouvernement malaisien sur la longue durée contraste avec la situation objective de ce petit pays dépendant de grands partenaires économiques et financiers qui sont aussi ses prescripteurs technologiques et culturels. La Malaisie révèle ainsi la possibilité politique de se frayer une voie singulière et autonome dans la mondialisation.