Très présente dans les débats publics actuels, la mondialisation est envisagée avant tout dans son sens économique de libéralisation des échanges de biens, de personnes et d'informations. Mais elle peut être pensée de manière bien plus large et sur le temps long, les contacts entre les différentes parties de la planète, qu'ils soient économiques, politiques, culturels ou religieux ayant façonné l'histoire des sociétés. L'Islam lui-même est né de ces échanges, de ces circulations, de ces mondialisations, que nous avons choisi de penser au pluriel. Le présent volume entend soulever la question de l'Islam dans les mondialisations à travers différents angles d'approche, de la circulation des savoirs et des idées à la représentation de l'autre, des enjeux financiers à la circulation de l'information, des réflexions théologiques aux idées révolutionnaires.
Des caravanes des époques médiévale et moderne aux compagnies low cost d'aujourd'hui, la pratique du pèlerinage à La Mecque a profondément changé. Du voyage d'une vie qui ne concernait qu'une petite partie des fidèles musulmans, ce pèlerinage est pleinement entré dans l'ère du capitalisme et de la mondialisation et cette mutation a également touché les innombrables pèlerinages locaux ou régionaux. Les articles réunis dans ce volume explorent les déplacements, les motivations et les dimensions économiques et politiques des pèlerinages en Islam mettant en exergue des réalités complexes et plurielles.
Évoquer les minorités en Islam, c'est penser immédiatement aux minorités religieuses non musulmanes en pays majoritairement musulman et tout particulièrement à celles qui ont bénéficié du statut de dhimmi, de "tributaire". Les contributions rassemblées dans ce recueil proposent un déplacement du regard en interrogeant la notion de "minorité" telle qu'elle est entendue dans chaque discipline scientifique: histoire, géographie, sociologie, droit, etc. Si cette notion renvoie d'emblée à des groupes en situation d'infériorité numérique par rapport à une majorité démographique, qu'elle soit religieuse, culturelle, linguistique ou sociale, elle a aussi une dimension politique. Et il arrive qu'un groupe minoritaire démographiquement, tels les alaouites en Syrie, les sunnites en Irak jusqu'à la chute de Saddam Hussein, exerce le pouvoir. Cependant, dans la majeure partie des cas, les minorités demeurent des groupes dominés, parfois discriminés, qui cherchent à faire valoir leurs droits, leur spécificité, leur idéologie, leur mode de vie. La notion renvoie alors aux questions d'identités et de résistance, tout en exprimant une volonté d'appartenance à un ensemble plus vaste, social, politique, ou religieux.Les minorités dont il est question dans ce recueil sont tout autant celles constituées par les musulmans en Europe ou en Chine que par celles présentes dans les pays d'Islam. Les minorités confessionnelles sont bien sûr abordées, mais aussi les minorités sociétales regroupées autour d'affinités politiques, idéologiques, religieuses ou de genre.
La proclamation en 2015 du califat en Irak et en Syrie, près d'un siècle après sa suppression sous Atatürk, invite à s'intéresser aux notions de pouvoir et d'autorité en Islam et à la question des rapports entre religion (dîn) et pouvoir temporel (dawla).Ce livre propose d'aborder la question des pouvoirs et autorités en Islam à travers une série de textes portant à la fois sur des notions théoriques en lien avec l'exercice de l'autorité (arts de gouverner, charia), sur des représentants de l'autorité (califes, sultans, émirs, rois, présidents, oulémas), sur les femmes et le pouvoir, et sur des expériences de contestation, voire de violence.
p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 10.0px Infini}Le regard que l'on porte habituellement sur la population musulmane de notre pays est en grande partie déterminé par les conditions historiques et les caractéristiques sociologiques de celle-ci. Or les origines de cette population, enfant non assumée de la colonisation et fille d'une immigration encore largement cantonnée aux banlieues, remontent au moins à la fin du 19e siècle.Le cycle de conférences publiques que propose l'IISMM entend restituer la diversité de ces islams de France et éclairer les enjeux et les non-dits des débats que suscite cette présence musulmane dans l'un des pays promoteurs de la laïcité.