Alors que des voix et des actions de´nonc¸ant la de´gradation environne- mentale se font entendre a` l'e´chelle globale depuis les anne´es 1960, ce livre conside`re que c'est autour de 2015 que les mobilisations envi- ronnementales en Suisse prennent un tournant socio-culturel parti- culier. La Confe´rence des Nations Unies sur le Climat (COP21) se re´unit a` Paris, le pape Franc¸ois publie l'encyclique Laudato si' comme un appel a` l'humanite´ a` conside´rer les enjeux e´cologiques, des initiatives e´cofe´ministes ainsi que des the`ses collapsologues se diffusent dans les me´dias. Ce livre pre´sente les enjeux, les analyses et les re´sultats de six ans de recherche empirique a` partir de ce tournant. Il montre la signification du changement culturel qu'il entrai^ne en Suisse et particulie`rement en Romandie. Un processus de " spiritualisation de l'e´cologie " est identifie´ et discute´ en lien avec une " e´cologisation du religieux ". L'e´quipe de recherche, compose´e de sociologues et d'anthropologues, s'est penche´e sur l'observation d'e´ve´nements publics de l'action e´cologique ainsi que la rencontre avec nombre d'acteurs et actrices de l'action e´co-spirituelle.
Que se passe-t-il au niveau de la religiosité lorsque des individus perdent tout suite à la guerre et à la migration forcée? Peut-on observer un renforcement de la religiosité, lorsque leur foi est tout ce qui leur reste? Ou, au contraire, est-ce que ces traumatismes laissent place à une désillusion et à une diminution? La recherche de terrain présentée dans ce livre traite des conséquences de la guerre et de la migration sur la religion et sur l'évolution de la religiosité. Pour répondre à ces questions, l'auteure a conduit une recherche qualitative sur le cas des Syriens réfugiés au Liban, à Beyrouth et dans trois camps de réfugiés à la Bekaa. Il n'existe aujourd'hui que peu de recherches sur les migrations dans les pays limitrophes à ceux en crise. La plupart des travaux sur l'immigration et la religion concernent des pays occidentaux. Pourtant, l'immense majorité d'individus forcés à fuir est déplacée à l'intérieur de leur pays ou dans des pays limitrophes. Ce livre permet donc de développer un aspect encore partiellement étudié en sciences sociales et en sciences des religions.
La mise en scène de l'islam dans les politiques culturelles françaises
Paris, Kuala Lumpur, New York, Doha, Berlin, Honolulu, La Chaux-de-Fonds: chacune de ces villes accueille un musée d'art islamique, et bien d'autres encore s'ajoutent à cette liste. Depuis les années 2000, et en particulier au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, de plus en plus d'institutions culturelles investissent en effet ce secteur culturel.Dans ce contexte d'" islamania " muséale internationale, ce livre se penche pour la toute première fois sur le cas de la France, à travers les exemples du Musée du Louvre et de l'Institut du monde arabe. En analysant les mises en scène de l'islam depuis les Expositions coloniales du XIXe siècle à nos jours, cet ouvrage montre qu'il est à la fois utilisé par l'État français pour gérer l'altérité islamique et le reflet de politiques publiques à l'égard de la religion musulmane. Plus largement, le traitement muséal de l'islam permet de réfléchir à la régulation du religieux, et par conséquent à la laïcité. Il illustre aussi les tensions politiques et sociales qu'entraînent la présence de l'islam en France et, par extension, la place de l'autre dans les sociétés occidentales désormais multiculturelles et globalisées.S'intéresser à l'" islam des musées " dépasse ainsi l'observation de l'histoire d'un genre artistique, cela permet de rendre compte d'une partie de notre histoire culturelle, politique, sociale et religieuse.