Les mouvements du corps et leurs représentations sont omniprésents dans les médias, l'art et la culture. Dans la diversité de ces formes, apparaissent des spécificités, des similitudes, actualisées par le développement des technologies médiatiques. Quel sens peut-on donner aux représentations du mouvement? Quels sont leurs enjeux? Comment les analyse-t-on?Croisant différentes approches analytiques issues de recherches actuelles, cet ouvrage interroge le mouvement en tant qu'expression corporelle et cherche à comprendre sa place dans la variété des médias et des médiations.
Alors que la Méthode Naturelle d'éducation physique, virile et morale du lieutenant de vaisseau Georges Hébert (1875-1957) semblait rejetée depuis les années 1960 dans les oubliettes de l'histoire du sport, un intérêt nouveau émerge autour d'elle au début du XXIe siècle pour les experts en entraînement physique militaire et sportif, autant que pour les athlètes alternatifs du "parkour", du "freerunning", du "paléo-fitness" et d'autres sports à l'état vif. Or, l'oeuvre d'Hébert n'est pas réductible à la Méthode Naturelle. L'hébertisme est un modèle d'enseignement holiste composé d'un entraînement complet, d'un apprentissage des métiers manuels courants, d'une culture mentale et morale, d'une culture intellectuelle, d'une culture esthétique et d'une initiative naturiste. D'où l'intérêt qu'elle suscita dans les milieux les plus divers depuis la vie ouvrière à la danse et au théâtre en passant par le scoutisme, l'ésotérisme chrétien, les sciences…Ce livre repose sur une analyse descriptive approfondie du principal organe de propagande hébertiste: la revue L'Éducation Physique. Il revient sur les fondements épistémologiques de l'hébertisme au moment de la redécouverte du corps à la fin du XIXe siècle et à l'époque des totalitarismes dans l'entre-deux-guerres.
Pourquoi les Américains jouent-ils à monter des taureaux furieux dans les rodéos ? Pourquoi cette technique spectaculaire, initiée et expérimentée par les vachers mexicains, est-elle devenue emblématique du cowboy et de l'impérialisme étasunien ? Que doit ce dernier à son voisin du sud, qu'il maintient par ailleurs dans une relation de dépendance économique et politique ? Et quelles sont les influences respectives de l'indigène et de l'homme blanc dans cette étonnante subversion de la tauromachie espagnole et de ses codes ?C'est en situant les choses dans leur contexte d'origine - le Mexique, laboratoire américain du métissage, de l'élevage extensif du boeuf et du cheval hispaniques - et en évitant l'argument essentialiste du " pur indien ", que Frédéric Saumade se propose de répondre à ces questions. L'auteur étudie l'ethnographie des types mexicains de jeu d'arène, auxquels il associe une danse parodique - le torito - présente dans le rituel festif de nombreux villages et communautés. Son observation de terrain est approfondie par une perspective historique : le rôle du cheval et du boeuf dans la conquête et la colonisation espagnole est abordé, mais aussi une archéologie des techniques, du rituel et des représentations animales pré-hispaniques qui révèle les étonnantes prédispositions des Méso-Américains à faire face à l'histoire moderne en intégrant dans leur propre univers les deux animaux impérialistes, et avec eux le métissage lui-même.La monte ludique du taureau, qui confond en un même mouvement cheval et boeuf, équitation et corrida, et plus généralement les catégories de la raison hispanique, est le résultat de ce tour de force de la " culture des faibles " dont les effets se sont prolongés à travers tout le continent américain, en particulier dans le très médiatique spectacle de rodéo. Au-delà du caractère exotique de l'étude de cas, Maçatl offre une réflexion générale sur les ressorts de l'impérialisme et de la diffusion des savoirs, où sont mises en valeur les capacités dynamiques des sociétés qui reçoivent l'innovation et la transforment à leur image.