Tous nos actes sont constamment exposés à se convertir en gestes, à symboliser une manière d'être, une façon de traiter autrui. Il faut entendre ici le " geste " dans la plus grande extension de ce terme : non seulement dans le sens propre (les mouvements du corps, les usages corporels) mais aussi dans l'acception figurée. Demeurer résolument exposé à un péril, tenir tête à un adversaire plus puissant, se lancer pour l'honneur dans une entreprise sans espoir, c'est " agir pour la beauté du geste ". Cet ensemble d'attitudes (de postures ou d'impostures) qu'inévitablement nous adoptons à tout instant ne requiert-il pas un art véritable, qui vienne l'évaluer, le travailler, le recomposer ?Traiter la conduite comme un art. Postuler qu'elle peut, comme le théâtre ou la musique, se déprendre des idéaux étroits, des esthétiques reçues. L'art lui-même devient alors le lieu priviligié d'une recherche visant à pourvoir la conduite quotidienne des moyens ou concepts dont elle a tant besoin de s'inspirer pour devenir moins plate, moins pauvre et moins laide.
Au fil des études, il est question du statut et des enjeux théologiques des images, de la réception des œuvres, de leurs effets de sujet et d'objet, de l'organisation du savoir qui sous-tend les productions artistiques ou encore du travail interne à la culture picturale.
Il est question ici du corps comme réalité totale et intime que les discours de la folie contournent plus qu'ils ne l'approchent, démontent plus qu'ils ne l'écoutent.
Cet ouvrage étudie la période qui va de la fin du xive siècle jusqu'au milieu du xviie siècle – le terme de Renaissance étant envisagé ici dans un sens très large. Ce volume est à la fois un retour aux sources et la démonstration que l'histoire de l'art n'a plus seulement à s'occuper de la " description des phénomènes " mais de leur " fonction et de leur signification ".