Cet ouvrage interroge la situation de l'intime dans une époque contemporaine se caractérisant par des modalités de l'interface, où des communications se produisent et des modes existentiels se transforment. Aujourd'hui les dimensions de l'intime se complexifient, se diffractent, sont mises en abîme.En même temps l'intime est ce qui reste intérieur à chacun, ce qui est le plus au-dedans dans un rapport au tout-dehors de la société. Il échappe en partie aux déterminismes, créant des lignes de fuite dans des pratiques solitaires, conjugales, artistiques, numériques, quotidiennes, invisibles; comme une révolte de l'intérieur.Il se constitue dans un pli qui contient à la fois un retrait de soi et une forme de relation aux autres. C'est à ce paradoxe que les textes des chercheurs réunis ici se sont confrontés. Ces derniers explorent le vaste chantier de l'évènement de l'intime faisant irruption dans trois régions qui ne cessent de se recouvrir; les territoires existentiels, les images sensibles et enfin les corps narratifs. Il s'agit d'indiquer ce qu'il en est des mouvements de subjectivation et d'individuation.Plusieurs régimes de l'intime sont abordés, et s'entremêlent, tantôt dans leur excroissance et éparpillement, tantôt dans leur repli et opacité. Tout un trafic des affects se créer à contrario des logiques binaires d'une séparation entre le dedans et le dehors, il se forme un espace de vie où l'on ne peut que tâtonner dans le trouble inhérent au sensible. Peut-être l'intime ne peut-il s'éprouver que dans un certain abandon de soi?L'intime appelle les résonances d'un langage pensif sollicitant une transdisciplinarité dont l'ouvrage présent se fait amplement l'écho. Il est de l'ordre d'une folle vérité à l'opposé de toutes les stratégies manipulatrices des sensibilités et fragilités. Où est donc l'intime?
Comment dire les maux? Comment mettre en mots la maladie quand on n'est pas médecin? Et pourquoi les dire? Selon que l'on est femme, homme, jeune ou plus âgé, quelles variations se font entendre sur un même thème? C'est à ces questions notamment que s'efforcent de répondre, chacun à sa façon, les auteurs de ce livre. Certains auscultent la fiction (francophone, anglophone, germanophone) ou le récit de soi, d'autres analysent le discours de leurs patients. Car c'est la transdisciplinarité qui caractérise cet ouvrage où la littérature fait écho à la vie, l'écriture à la parole. Et face à la catastrophe, au chaos, que provoque la maladie, ce qui est au cœur des récits, c'est la question du sens: signification et direction. Pourtant la douleur ne se laisse pas facilement appréhender par le langage. Certains disent même qu'elle le détruit. D'où le recours à l'image (comparaison, métaphore), à un discours oblique, voire la recherche d'un au-delà des mots, pour évoquer ce qui relève du plus intime. Ce qu'il s'agit de dire, en vérité, d'un chapitre à l'autre et chez tous les auteurs, c'est la vacillation et la transformation de son identité.