La Sibérie comme paradis
La Sibérie comme paradis entend corriger une méconnaissance regrettable de la Sibérie en prenant délibérément le contrepied (non sans un brin de provocation…) des images que les Occidentaux, et souvent les Russes eux-mêmes, associent spontanément à cette " noire Sibérie " qu'évoquait Baudelaire: vide, froid, nuit, ours, bagne, quand le monde sibérien ne se réduit pas au seul acronyme Goulag.Bien entendu, parler de la Sibérie comme terre paradisiaque – en écho à La Sibérie comme colonie, parue en 1882, du célèbre régionaliste Nikolaï Iadrintsev – ne relève pas d'une volonté de nier les conditions climatiques extrêmes de ce territoire, encore moins l'enfer carcéral qu'il a pu abriter ou le sort peu envieux qui y est encore trop souvent réservé aux peuples autochtones minoritaires. Mais il s'agit plutôt de rappeler que, paradoxalement ou non, cette terre, en raison notamment de son immensité et de son éloignement par rapport à Moscou et à Saint-Pétersbourg, a pu également être perçue, au cours des siècles, comme une terre d'asile et de refuge, comme une terre promise où ancrer des expériences sociétales nouvelles, comme une terre de liberté en rupture avec un " centre " autoritaire et prédateur, comme un véritable Eldorado en raison de ses richesses naturelles.Du jardin extraordinaire des chroniques médiévales russes au jardin écologique d'entreprises cosmétiques du début du xxie siècle, la Sibérie a inspiré les idéaux les plus divers. C'est cette " légende dorée " dont plusieurs chercheurs internationaux, un écrivain et un photographe ont souhaité rendre compte dans ce recueil.
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