En 1961, la Cinémathèque française acquérait 380 lettres d'Etienne-Jules Marey adressées - entre 1881 et 1894 - à son préparateur, Georges Demenÿ. C'est cette précieuse correspondance, actuellement conservée à la Bibliothèque du film, qui est éditée ici, avec un certain nombre de lettres trouvées dans d'autres archives. En outre, une soixantaine de lettres inédites de la période 1877-1904, dont la plupart sont adressées à Marey, figurent en annexe. Pleines de vie et très largement inédites, les 502 lettres ainsi rassemblées permettent de suivre avec précision le programme scientifique développé par Marey et Demenÿ à la station physiologique du Parc des Princes ; elles nous éclairent sur la genèse des différents appareils chronophotographiques mis au point par les deux chercheurs ; elles nous renseignent sur la science de l'époque, sur la vie de Marey, sur ses voyages et sur son travail à Naples.
Correspondance commerciale de Léon Gaumont, 1895-1899
Ce recueil de lettres s'ouvre en 1895, lorsque le jeune Léon Gaumont reprend le Comptoir général de photographie, situé au 57 rue Saint-Roch, à Paris. La même année, il commercialise les appareils chronophotographiques de Georges Demenÿ, l'ancien collaborateur de Marey. En 1896, il lance une excellente caméra réversible à pellicule 58 mm perforée, qui lui permet de constituer son premier catalogue de films. Ce format est délaissé en 1897 pour le 35 mm, et de nouveaux ateliers et un studio de prises de vues sont alors édifiés. Le chiffre d'affaires de la société augmente peu à peu, grâce au soutien actif et intéressé des principaux commanditaires, dont Gustave Eiffel. En 1899, la société "L. Gaumont & Cie", après avoir fabriqué en série le Mutoscope, se prépare à participer à l'Exposition universelle de 1900.Les lettres et documents d'archives rassemblés ici – avec une quarantaine d'illustrations – concernent aussi bien l'histoire économique de la société Gaumont que l'évolution technique du cinéma. On pénètre ainsi dans l'intimité de l'entreprise; on découvre les locaux de la future "Cité Elgé" des Buttes-Chaumont; on savoure les arguties des contrats qui lient les inventeurs, les fabricants au distributeur Gaumont.Par ailleurs, certains appareils de photographie ou de cinématographie sont minutieusement décrits (une quinzaine d'illustrations les reproduisent). Gaumont sait s'intéresser à d'autres domaines; avec Gustave Eiffel, par exemple, il expérimente les fameux rayons X qui viennent d'être découverts.Cette correspondance apporte une somme de nouvelles informations sur l'industrie et la science de la fin du 19e siècle, et sur les débuts du cinéma français - au point de vue technique, artistique et économique.