Textes 1994-2002 en cunéiforme alphabétique de la Maison d'Ourtenou
Depuis 1973, au sud du tell de Ras Shamra, l'ancienne ville d'Ougarit, des centaines de tablettes cunéiformes ont été mises au jour en un lieu qui sera par la suite dénommé " la Maison d'Ourtenou ". Cette archive comprenant plusieurs centaines de textes alphabétiques ougaritiques et syllabiques suméro-akkadiens a déjà fait l'objet de deux publications : la trouvaille de 1973 dans Une bibliothèque au sud de la ville * (éd. P. Bordreuil, RSO VII, Paris 1991), puis les textes des campagnes de 1986 à 1992 dans Une bibliothèque au sud de la ville **, Études ougaritiques I (éd. M. Yon & D. Arnaud,RSO XIV, Paris 2001). La troisième publication : P. Bordreuil et D. Pardee avec R. Hawley, Une bibliothèque au sud de la ville *** : Textes 1994-2002 en cunéiforme alphabétique de la Maison d'Ourtenou, présente les 87 textes ougaritiques mis au jour depuis 1994 jusqu'à la fin de la fouille de la Maison d'Ourtenou en 2002. Elle complète la publication de la documentation en cunéiforme alphabétique provenant de cette maison. Un volume consacré aux textes en écriture cunéiforme mésopotamienne sera publié prochainement dans la série Ras Shamra-Ougarit.
Bien que dégagés en 1929 et en 1934, les sanctuaires de Baal et de Dagan sur l'acropole d'Ougarit n'ont jamais fait l'objet d'une publication exhaustive. Le présent travail a donc pour but de combler cette lacune, même si depuis leur fouille ces monuments ont beaucoup souffert.Le matériel recueilli lors des fouilles et dans quelques sondages plus récents montre que ces temples ont été édifiés au Bronze Moyen et qu'ils ont fonctionné sans changements majeurs jusqu'au milieu du XIIIe siècle, date à laquelle ils se sont effondrés lors d'un séisme qui a détruit la ville. Seul le temple de Baal a été reconstruit avant d'être à nouveau détruit au début du xiie siècle, en même temps que toute la cité.Du point de vue architectural, ces deux temples présentaient des similitudes frappantes. Ils sont tous deux du même type, appelé " temple-tour ". On y trouve le même vestibule bas, suivi d'un corps de bâtiment beaucoup plus haut abritant le Lieu Saint. Enfin, c'est par un réseau complexe d'escaliers qu'on accédait à la terrasse haute (plus de 20 m) où se trouvait un lieu de sacrifice essentiellement réservé au roi.
Ce volume de la série Ras Shamra-Ougarit est le fruit d'une table ronde internationale sur Le mobilier du palais royal d'Ougarit qui s'est tenue à la Maison de l'Orient et de la Méditerranée en décembre 2005. Cette rencontre marquait la première étape d'un programme de recherche pluridisciplinaire portant sur l'étude des objets mis au jour dans le complexe palatial de l'antique cité d'Ougarit (Syrie) à l'âge du Bronze récent. La ville, capitale d'un royaume levantin du même nom, représente aujourd'hui l'un des sites de référence pour l'étude de la civilisation urbaine et palatiale de l'âge du Bronze en Syrie, et le palais royal appartient à l'un des complexes palatiaux les plus importants du Proche-Orient pour cette période.