La traduction en français d'un texte castillan du XVe siècle est un bonheur offert à l'historien comme à l'hispaniste; c'est en même temps un travail délicat pour que la transposition ne perde rien des qualités de l'original et soit de lecture et d'approche aisées et non rébarbatives.C'est l'objectif poursuivi par Béatrice Leroy dans cet ouvrage, et, pour y parvenir et servir la connaissance de la vie politique et intellectuelle des XIVe - XVe siècles, l'auteur ne s'est pas contenté de traduire l'oeuvre de Rodrigue Sanchez de Arevalo, prélat de Castille, à la renommée internationale qui voulut faire de son traité une leçon de bon gouvernement pour le nouveau roi Henri IV de Castille. La Suma de Politica qui constitue une analyse très personnelle et originale de la Politique d'Aristote écrité en 1454 est accompagnée d'écrits et de témoignages portant sur le rôle des souverains précédents ou contemporains du texte analysé.Cet ouvrage permettra de faire connaître aux historiens français un Miroir au prince, témoin de la culture humaniste de la Castille du XVe siècle, d'un homme proche du pouvoir.

Au cours du XVe siècle, alors que la Castille est gouvernée par des rois criticables, tous ceux qui savent écrire dans l'entourage royal ou dans les bureaux de l'Etat, envoient à ces souverains des conseils ou même des réprimandes.Cependant, à la fin du XVe siècle, les chroniqueurs et les officiers louent l'œuvre de reconquête politique et militaire des Rois Catholiques.Ce sont ces pensées, ces réflexions d'hommes de pouvoir, traduisant les opinions générales, qu'il est possible de lire ici.

L'auteur explore les actions et leurs conséquences des princes français qui ont gouvernés la Navarre du XIIIe siècle au XVe siècle.

Majesté et souveraineté se manifestent dans les Etats de l'Espagne médiévale, se lisent dans des textes législatifs ou historio-graphiques, se traduisent par des paroles, des gestes, des couleurs et des symboles qui ponctuent les cérémonies royales. La majesté peut être parfois remise en question, le souverain est néanmoins indispensable à son peuple, à son Etat. Tout le fait savoir.Ce livre explique ce qu'on attend d'un souverain, du XIIIe siècle au XVe siècle, en Castille, Navarre et Aragon.

L'histoire de l'Église en Espagne médiévale pourrait se résumer en une suite de combats.Après saint Isidore de Séville et ses grands textes constructifs pour son royaume wisigoth du 7e siècle, les temps de l'invasion de l'Islam et des hérésies diverses, des combats militaires et sociaux de la Reconquista ont façonné dans les royaumes espagnols des visages de prélats, de moines, de chrétiens de toutes sociétés appliqués à combattre pour la prépondérance du catholicisme.Il a fallu encore disputer, par l'écrit et par la parole, puis par des mesures politiques, contre les juifs et les musulmans.Du 7e au 15e siècle, on peut suivre de tels combats en Espagne.

Aux 14e et 15e siècles, les nobles du royaume de Castille peuvent être de remarquables écrivains. Du prince Juan Manuel, du chancelier Pero López de Ayala, du juriste et militaire Diego de Valera, on a retenu ici des textes politiques, un Exemplum glorifiant la noblesse combattante, une lettre d'un mythique Maure de Grenade donnant des conseils à Pierre Ier, des lettres envoyées aux rois de Castille pour leur indiquer ce que l'auteur croit être le meilleur gouvernement et les plus efficaces opérations militaires. Ils sont tous trois les porte-parole de la noblesse de leur temps.

L'année 1492 marque un tournant essentiel dans l'histoire du royaume espagnol. C'est en effet à cette date que triomphe le catholicisme après une victoire sur les musulmans du royaume de Grenade et la décision d'expulser les juifs du royaume. De cette double initiative dépend la naissance de l'Espagne moderne, la constitution d'un pouvoir royal fort. L'auteure propose une relecture des textes fondateurs de la pensée politique espagnole annonçant la suprématie du pouvoir catholique. Textes ecclésiastiques, traités, chroniques permettent de retracer la genèse de cette pensée et de reformuler les débats d'historiens sur la période. L'ouvrage se compose de trois parties. La première est consacrée aux structures du pouvoir, la seconde aux minorités de l'Espagne chrétienne, la troisième aux développements de la "nouvelle Espagne".

Hernando del Pulgar est l'un des plus remarquables écrivains que la Castille des Rois catholiques a connu. Par son art, il retrace des carrières, dessine des hommes illustres, vivants ou morts, qu'il croise dans sa vie (1410-1498 vraisemblablement), qu'il estime importants pour l'histoire de l'Espagne. Il poursuit de la sorte un travail déjà établi par son prédécesseur Fernan Pérez de Guzmán, mais s'en écarte par le style et la pensée. Lui commente et juge les actions des hommes peints ; il compare, selon les canons de l'écriture cultivée du 15e siècle finissant, Rome et la Castille, et philosophe sur la destinée des hommes qui peuvent en infléchir le cours. Il dresse des figures de seigneurs et de prélats éteints, mais dont les membres vivants des lignages peuvent apprécier ses lignes. L'Espagne de la fin de l'époque médiévale vit sous sa plume. L'opuscule offre la traduction française du texte de R.B. Tate Fernando del Pulgar, Claros varones de Castilla (1971).

Composé de deux parties, l'ouvrage débute par une traduction de Generaciones y Semblanzas, chronique écrite au 15e siècle par l'historien castillan Fernand Pérez de Guzmàn. Dans la deuxième partie, l'œuvre est commentée et replacée dans le contexte politico-social de l'époque. L'auteur, noble érudit de Castille, est lui-même engagé dans les événements politiques de son temps, au cœur des factions rivales qui manœuvrent Jean II. Il veut écrire au plus proche de la vérité la vie, les actes et actions des hommes. Il dresse alors un ensemble de portraits (nobles, prélat et roi) qui ne manque ni d'humour ni de références pour expliquer ou justifier les événements de ces années-là.