Le sang est une substance à laquelle on prête de nombreux pouvoirs. Fluide biologique, réalité concrète de la vie qui palpite ou s'enfuit, plus ou moins épais, visqueux ou translucide, il est porteur de tout un imaginaire que les Anciens ont interrogé durant l'Antiquité gréco-romaine. Du sang du crime à celui du combat, du sacrifice à la mort du martyr, de la magie à la cuisine, un univers rouge semble ressortir de cette Antiquité fantasmée. Marqué du sceau de l'ambivalence, il a quelque chose de magique?: porteur de vie et de mort, le sang signe les saisons du corps féminin et annonce la mort quand il sourd de la blessure du guerrier : il est le baromètre de la vie qui dit aussi la parenté. Clé de compréhension des cultures antiques, considéré au travers d'un large cadre géographique et chronologique, le sang offre une lecture tant historique qu'anthropologique des corps. Plusieurs dimensions ont été retenues : les pouvoirs du sang réels ou supposés, le sang vecteur de communication, le sang communautaire qui dit la filiation et l'appartenance du groupe et enfin la violence qui le fait couler. C'est une histoire du sensible qui est menée ici par le liquide biologique vital, par la couleur, celle du sang rouge ou noir, de la pourpre. C'est aussi une histoire sociale car, par le sang c'est la transmission, la descendance et la filiation, la souillure, la pureté, les rites que l'on observe ; c'est encore une histoire de la guerre, du crime et de la justice.
Ce livre souhaite être une contribution à l'histoire de la culture équestre du monde grec. En adoptant l'angle du cheval de guerre, il vise à étudier les à-côtés de l'équitation militaire et des actions des cavaliers sur les champs de bataille du monde grec. Grâce à l'Athénien Xénophon (v. 430-v. 355), qui a souvent évoqué dans la plupart de ses livres le monde équestre, mais aussi à d'autres sources disponibles (littéraires, épigraphiques et iconographiques), il est possible de s'intéresser aux spécificités de l'élevage équin, depuis les types de montures produites jusqu'à leur intégration dans les cavaleries. Les chevaux sont pour la plupart issus de régions où se trouve une tradition d'élevage bien marquée. Leur conformation en vue des actions de guerre (reconnaissance, harcèlement, charge) nécessite une sélection consciente des éleveurs, fondée sur un savoir-faire et une connaissance de la zootechnie. Le discours de Xénophon et d'autres auteurs sur les chevaux de bonne naissance renseigne aussi sur le degré de réflexion concernant les pratiques sélectives à l'époque classique. La description du cheval idéal dans le traité d'art équestre de l'auteur athénien illustre par ailleurs le haut degré de savoir hippologique. L'organisation de la remonte est particulièrement connue dans la cité d'Athènes. Les mécanismes institutionnels mis en œuvre (par la contrainte et l'incitation) montrent que le choix et l'entretien des montures étaient exigeants et répondaient à la nécessité de disposer de chevaux prêts pour la guerre. Chaque cavalier devait donc prendre soin de son cheval, notamment en ce qui concerne l'alimentation, le pansage et l'espace qui lui était consacré dans la maisonnée. L'histoire du cheval en Grèce est ainsi une autre manière de faire de l'histoire: elle révèle en effet tout un ensemble de pratiques, de techniques, de savoirs, mais aussi l'existence d'une forme de filière dans laquelle éleveurs, gardiens de troupeaux, palefreniers ou dresseurs apparaissent comme des acteurs essentiels à la production de montures performantes pour les cavaleries du monde grec.
Actes du XIIe colloque international du CIERGA (Rennes, septembre 2007)
Pas plus qu'elle ne reconnaît un Fondateur ou qu'elle ne se conforme à un Livre, la pratique religieuse ne se réfère, en Grèce ancienne, à quelque commandement révélé ou credo dogmatique. Mais il s'en faut de beaucoup que la notion de "norme" lui soit totalement étrangère, à la condition d'éviter d'assimiler le normatif à l'impératif. La norme peut n'avoir aucun caractère d'obligation. Elle est davantage ce qui doit ou devrait être. Le concept se tient près alors d'un idéal dont l'origine se trouve dans les valeurs socialement reconnues qui forment une sorte de gabarit auquel tendent à se conformer les valeurs religieuses. Pratiques sociales et politiques, et pratiques religieuses sont entre elles comme en miroir: dans cette relation, comment définir la norme du bien penser et du bien agir en matière religieuse?Par la lecture critique des matériaux fort divers qui s'offrent à l'analyse, les contributions à ce volume mettent à l'épreuve ce questionnement sur la règle, l'usage, la tradition, la loi et, ce faisant, mettent en lumière les particularités d'un système religieux tout à la fois souple et d'une indubitable cohérence.
Depuis la publication en 1979 de la La Cuisine du sacrifice en pays grec (Detienne et Vernant), des archéologues, des iconographistes et des historiens de la religion ont produit de nouveaux objets, ont posé d'autres questions et sont sortis de certaines impasses.
Les historiens s'interrogent sur les relations établies entre les économies et les sociétés des mondes grecs, et, pourtant, il n'existe aucune synthèse récente. De nombreuses recherches dispersées ont paru depuis deux décennies, qui souvent modifient la vision sur tel ou tel champ de l'économie grecque et de ses répercussions sociales. Sans prétendre à l'exhaustivité, le présent volume rassemble quelques-unes de ces études qui ont marqué la discipline par leur approche, leurs perspectives ou leurs idées novatrices. CAPES-Agrégation d'Histoire-Géographie 2007-2009
Par les textes rassemblés ici, ce livre porte sur cette Grèce d'à côté un regard attentif, amoureux, autant que possible " compréhensif ". Ni la pensée, ni les actes, ni la matière ne sont étudiés pour eux-mêmes. Et, au-delà des thèmes traités (démographie, genre, corps, mythes, cultes, polythéisme, parenté), il n'est pas impossible que le lecteur perçoive des proximités singulières d'un thème à l'autre, surprenantes, voire étranges…
Musique et religion dans l'Antiquité grecque et romaine
Les historiens ont trop souvent ignoré la dimension sonore des religions du monde ancien. Il est pourtant banal de dire que la musique était omniprésente dans les religions de l'Antiquité d'Apollon à Dionysos, d'Athéna à Cybèle. L'enquête permet de mieux comprendre la place de la musique dans les cultes publics.
Publié pour permettre aux candidats au Capes et à l'agrégation d'histoire de préparer efficacement leur concours, ce livre regroupe quinze études fondamentales signées des meilleurs spécialistes internationaux. Mais au-delà de l'occasion des concours, il sera d'une grande utilité pour tous ceux qu'intéresse la société grecque : la guerre constitue en effet le centre de gravité de cette culture, elle en est un puissant révélateur.
L'Histoire ancienne a accompli dans les dernières décennies des avancées remarquables en renouvelant profondément son questionnement. La compréhension de l'esclavage, de la guerre et de l'économie sont au cœur de ces problématiques. Dans quelles mesures les différentes formes d'esclavage pratiquées en Grèce sont-elles comparables ? Évoluent-elles au même rythme ? Et la guerre, qui fut l'activité principale des anciens Grecs, comment structure-t-elle la société ? Que signifient les fortifications qu'elle pousse à construire ? L'économie enfin, si difficile à isoler ; faut-il et comment la retrouver dans la monnaie naissante ou la richesse d'une cité ?