Charles de Foucauld (1858-1916) fut officier de l'armée française, explorateur, géographe, religieux, ermite, ethnographe, linguiste et lexicographe. Ordonné prêtre en 1901, il décide de s'installer à Tamanrasset et se passionne pour l'étude de la langue et de la culture touarègues. Grande figure spirituelle, il a été béatifié, mais son œuvre scientifique est demeurée dans l'ombre. Les auteurs explorent ici son œuvre et sa mémoire, et interrogent ses travaux tant lexicographiques qu'ethnologiques.Les textes réunis permettent de mieux comprendre la richesse de son apport et la profondeur d'un engagement dont l'héritage réunit les deux rives de Méditerranée que l'on trouvera représentées dans ces pages.
"Je vous félicite de vos efforts pour combattre vigoureusement l'infâme superstition. Vous lui portez de rudes coups…" (André-Saturnin Morin à Maurice Lachâtre, 17 avril 1874)Les communards proscrits qui écrivent à Maurice Lachâtre, éditeur libre-penseur et anticlérical, ne sont pas résignés et n'ont rien perdu de leurs convictions. Intellectuels, écrivains, journalistes, qu'ils s'appellent Charles Longuet, Félix Pyat, Arthur Arnould ou Henri Rochefort, ils sont avides d'informations et tentent malgré les circonstances de créer des journaux, de publier, supputant leurs chances de réussite. Privés de ressources, certains offrent leurs services à l'éditeur qui gère tant bien que mal à distance quantité de projets, notamment la traduction française du Capital de Karl Marx.Cette trentaine de lettres inédites, replacées dans leur contexte, font saisir l'esprit des hommes qui ont fait la Commune, leurs idées, leur ténacité, leur foi dans le pouvoir de l'écrit.
Une correspondance inédite entre Karl Marx, Friedrich Engels et Maurice Lachâtre
Automne 1871, Charles Longuet, gendre de Marx, propose à l'éditeur Maurice Lachâtre (1814-1900) d'éditer la traduction française du Capital. L'auteur vivait à Londres, le traducteur à Bordeaux, la librairie parisienne de Lachâtre serait bientôt mise sous séquestre. Le livre fut commercialisé par livraisons et sa réalisation fut un véritable feuilleton. Cette correspondance inédite entre Maurice Lachâtre, Karl Marx, Engels et leurs collaborateurs permet de découvrir les personnages, parfois méconnus, qui participèrent à cette aventure. On suit l'avancement du travail, on mesure la rigueur éditoriale maintenue en dépit des circonstances, tout en assistant aux échanges des correspondants sur les événements politiques et leurs drames intimes. Pendant la préparation de ce livre, l'éditeur dut fuir l'Espagne pour la Belgique, puis, chassé de Belgique, se réfugia en Suisse, tandis que Marx affrontait les maladies, les deuils et reprenait la traduction sous l'œil vigilant de l'éditeur, tout en poursuivant son inlassable activité politique. Au bout du compte, Marx considérera que cette édition, qui aura pris trois ans, était d'une qualité supérieure à la version originale.
Histoire de l'Inquisition, Les Couvents, Les Jésuites (1880)
Maurice Lachâtre (1814-1900), éditeur aux multiples facettes, fut un ardent anticlérical durant sa longue carrière d'éditeur. Il publia en 1844 son Histoire des papes, en dix volumes, qui constitua un des succès des librairies qu'il dirigea. Devenue un classique de l'anticléricalisme, elle fut traduite en espagnol et en portugais. L'Histoire de l'Inquisition, Les Couvents et Les Jésuites, réunis ici, datent des années 1880. Leur ton est révélateur de l'âpreté des débats entre laïcs et cléricaux. Ils forment une trilogie dont la diffusion principale eut lieu dans le volume des Mystères du confessionnal qui s'ouvrait sur un sulfureux Manuel des confesseurs.L'auteur nous présente l'Inquisition en Espagne, en France et en Italie, ses diverses tortures sont détaillées, les faits d'armes des inquisiteurs généraux sont présentés, étayés par de nombreuses données chiffrées. C'est encore chiffres à l'appui qu'est mis en avant le côté obscur des Jésuites que sont retracés les épisodes de leur légende noire, leur influence ayant, selon Lachâtre, suscité le recul des nations placées sous leur influence. Enfin, le réquisitoire des Couvents avertit les lecteurs du danger que représentent les " légions monastiques ". Ces textes témoignent de l'engagement de leur auteur et, au-delà, des luttes de cette fin de siècle qui débouchèrent sur la séparation de l'Église et de l'État en 1905.
Ces textes, sérieux ou drôles, mais toujours sincères, dessinent en creux le portrait d'un humaniste souriant dont l'érudition se partage avec bonheur autour d'un bon plat en parlant de bandes dessinées, des langues françaises, et de poésie. Sans oublier le malin génie des dictionnaires... On y retrouve les talents et à la finesse du lexicographe renommé auquel la science des mots donne l'occasion de témoigner de son sens critique et de son amour des langues et des signes.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les langues: tel pourrait être le sous-titre de ce volume, qui propose une série de constats et de réflexions synthétiques sur les grandes questions linguistiques contemporaines. Comment l'Europe s'arrange-t-elle de la diversité de ses langues? À l'échelle du monde, qu'en est-il de cette diversité? La langue française est-elle en déclin parce qu'elle serait incapable de dire la modernité? Comment produire des dictionnaires dans un contexte de changements permanents? La bande dessinée invente-t-elle une nouvelle langue?Autant de questions auxquels répondent, de façon à la fois accessible et parfaitement scientifique, les meilleurs spécialistes. Autant d'occasions pour le lecteur de nourrir sa propre réflexion et de fonder son opinion.
Maurice Lachâtre (1814-1900), éditeur engagé, lexicographe militant, auteur anticlérical, fut aussi un ami d'Allan Kardec et un adepte du spiritisme, dont il est d'ailleurs devenu l'un des martyrs. C'est cette facette du personnage qui est mise en lumière dans ce volume qui réunit deux textes qu'il a édités : Philosophie nouvelle – Le spiritisme, de Maurice Lachâtre lui-même, et Le Divinitisme d'Henri Leboucher.Le premier consiste en une présentation, personnelle mais fidèle, de la doctrine spirite. Le second texte, dû à la plume d'Henri Leboucher et publié par Lachâtre en 1884, présente une utopie religieuse demeurée tout à fait inconnue jusqu'à nos jours, et que met en perspective la préface de Jean-Pierre Laurant, historien des sciences religieuses et spécialiste de l'histoire des courants ésotériques des XIXe et XXe siècles.
Sur un ton libre et personnel, Alain Rey nous entraîne dans les coulisses de son atelier de chroniqueur radiophonique. Dépistant les abus, les tromperies des langues de bois, il en a fait la matière de ses chroniques de langue, offrant à ses lecteurs et à ses auditeurs les outils pour une émancipation lexicale.Édition à tirage limité à 100 exemplaires numérotés, signés par Alain Rey et Pierre Franck, illustrateur, sur papier vergé ivoire.
Sur un ton libre et personnel, Alain Rey nous entraîne dans les coulisses de son atelier de chroniqueur radiophonique. Dépistant les abus, les tromperies des langues de bois, il en a fait la matière de ses chroniques de langue, offrant à ses lecteurs et à ses auditeurs les outils pour une émancipation lexicale.