Paul Claudel a écrit Au milieu des vitraux de l'Apocalypse entre 1928 et 1932. Jean Charlot dessina à sa demande les illustrations destinées à accompagner le texte. Le projet ne vit jamais le jour. Près de cent ans après, Nina Hellerstein restitue ici, sous l'égide de la Société Paul Claudel, et en s'appuyant sur des documents d'archives, l'œuvre imaginée par les deux créateurs.
Double démarche inscrite dans le projet de retrouver le vrai texte pour le restituer à la place qui lui revient. Le poète symboliste retrempe sa plume dans l'encre des Pères, l'humble voix reste audible.
Claudel, après les postes de New York et Boston, demande le Japon et obtient la Chine. Il débarque à Shangai le 14 juillet 1895 et quitte son dernier consulat, Tien tsin, en août 1909 pour celui de Prague. Il est donc le témoin actif mais sans beaucoup d'illusions de l'agonie du vieil empire. Il nous a laissé des documents précieux pour qui veut comprendre l'histoire de la Chine, mais aussi la sienne propre. Ils nous font voir quatorze années, à la charnière des deux derniers siècles, de sa vie professionnelle, avec des ouvertures particulièrement éclairantes sur sa vie privée, voire intime. Ils sont indispensables à la compréhension de l'un des moments les plus mystérieux de son existence, mais aussi plus généralement de la formation de sa pensée, voire de l'affirmation de son génie.