Ce numéro inaugure une nouvelle formule dans la mesure où le dossier qu'il publie paraît parallèlement en français dans Education et Sociétés et en anglais dans Globalisation, Education and Societies. Ce dossier est issu d'un colloque, "La sociologie de l'éducation et les recompositions de l'Etat à l'heure de la globalisation et de la construction européenne" organisé les 22 et 23 novembre 2010 par ce qui était encore en France l'Institut national de recherche pédagogique (INRP). Le but du colloque était de faire le point sur les recompositions de l'Etat éducateur, une dizaine d'années après les premières mesures qui ont amené la mise en place d'un espace éducatif européen : la déclaration de la Sorbonne (1998), la conférence de Bologne (1999), la conférence de Lisbonne en 2000. Il s'agissait bien sûr d'étudier les déplacements des échelles de gouvernement : qu'est-ce qui se joue désormais à l'échelon local, à celui des nations, des "grands espaces" comme la Communauté européenne, dans la concurrence internationale, etc. Surtout, l'objectif était de faire le point sur les recompositions de l'Etat post-providence et les différentes formes que prend la recherche d'une troisième (Giddens 1998), voire d'une quatrième voie (Hargreaves & Shirley 2009), entre libéralisme et socialisme, Etat, marché, reconnaissance des différences (Derouet & Normand 2011).
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des objectifs d'égalité gouvernent les politiques d'éducation. L'école est un des instruments sur lesquels l'État providence a appuyé sa mission de redistribution. Cette définition est en crise. Les débats montrent que l'idéal d'égalité n'est qu'une définition possible de la justice. D'autres modèles existent : l'objectif de rendre compte au citoyen de la qualité du service public ; l'obligation de résultat qui permet au pays de réussir dans la compétition internationale ; la reconnaissance des différences, celles du handicap ou des origines ethniques, religieuses et culturelles ; l'épanouissement des enfants et le respect de leurs droits, etc. L'ouvrage confronte ces revendications, en identifie les références et les situe dans la recomposition parallèle des formes de la justice et des formes de l'État liée à la mondialisation. Il propose donc un large parcours : un dialogue entre histoire, sociologie de l'éducation, sociologie du travail et psychologie; une mise en perspective internationale ainsi que l'appel à des experts proches du politique.
Depuis la conférence de Lisbonne de 2000, la Communauté européenne a pris une importance décisive dans le domaine de l'éducation. Afin d'occuper le premier rang dans une économie de la connaissance en 2010, les États européens doivent se rendre mutuellement compte des performances de leurs systèmes éducatifs. De nouvelles références telles que "la formation tout au long de la vie" ou "le pilotage par les résultats" et des notions comme celles de "compétences clés" ou de "socle commun" font leur apparition. Un nouveau fonctionnement se met en place. Quelles sont ses conséquences sur les idéaux politiques - le rôle émancipateur des savoirs, l'égalité, l'esprit civique - hérités des lumières ? L'ouvrage examine ces questions à partir de contributions de chercheurs et de responsables de l'éducation français et européens.
Cet ouvrage analyse la manière dont la diversification pédagogique, celle des structures, celle des dispositifs ou celle des méthodes, a tenté de répondre aux défis de la massification au collège. Les contributions examinent la diversité actuelle du collège unique, sous la forme non pas seulement du public accueilli, de l'environnement et des options d'organisation, mais aussi des choix pédagogiques faits par les équipes et les individus.
La décentralisation de l'éducation dans six pays autrefois communistes
Comment les pays récemment affranchis des contraintes du communisme soviétique s?ouvrent-ils aux possibilités et aux risques du libéralisme et du pluralisme scolaire ? Comment renouent-ils avec leur histoire propre ? L'ouvrage présente un éventail extrêmement large des interprétations de formules aujourd'hui universelles : autonomie des établissements, décentralisation, droits des usagers et des communautés.
Cet ouvrage a pour objectif de suivre et d'éclairer le travail des acteurs de l'éducation dans tous ses registres : celui de l'administration et de la vie des établissements, celui des savoirs et des valeurs, celui de l'évaluation et de l'orientation des élèves.