Le dossier du numéro 53-54 de la revue Décadrages. Cinéma, à travers champs se penche sur la problématique de l'inachèvement. Cette notion complexe regroupant des objets demeurés " ouverts " appelle en elle-même une grande ouverture théorique et un constant effort de définition. Films partiellement tournés et abandonnés pendant le tournage, projets demeurés à l'état de scénarios, de notes d'intention ou de continuités dialoguées, séries interrompues en cours de production ou encore univers diégétiques représentés de manière partielle constituent autant de cas de figure possibles, qui appellent chacun leur définition du concept. Les études de cas réunies ici reflètent cette diversité, avec le commentaire d'œuvres inachevées de cinéastes comme Raúl Ruiz, Hollis Frampton, Federico Fellini, Mirentxu Loyarte et Michel Soutter, mais aussi une ouverture à d'autres médias comme le jeu vidéo, la télévision et la littérature.
Depuis 1967, la Revue française de pédagogie constitue au sein de l'espace francophone un lieu privilégié de publication et de discussion scientifique pour la recherche en éducation. Elle aborde ces questions dans une perspective large, ouverte à des approches diversifiées et à plusieurs disciplines de référence: psychologie, sociologie, philosophie, histoire, sciences de l'éducation, etc.Généralement regroupés en ensembles thématiques, les articles donnent accès aux apports les plus récents de la recherche en éducation. Chaque numéro comporte également une note de synthèse qui présente et problématise les acquis, les évolutions et les questions vives de la recherche dans un domaine donné, ouvrant des horizons sur le plan national et international. Enfin, la rubrique des notes critiques apporte aux lecteurs une information et une réflexion sur les principaux ouvrages récemment parus.
" Autour de l'an 2000, j'avais pensé me servir, en guise de canevas de départ, de quelques entretiens portant sur ma vie et mon itinéraire de sociologue, l'une et l'autre en zigzags, que j'avais eus avec des amis anciens ou plus récents. " C'est donc au cours de trois entretiens exceptionnels que le sociologue et épistémologue nous donne à suivre les aventures d'un chercheur et nous lègue les idées qui ont construit son école.Jean-Claude Passeron est une figure majeure de la recherche et de la réflexion sociologique en France et son œuvre a été très largement traduite à travers le monde. Ses premiers travaux, en association avec Pierre Bourdieu, Les héritiers, Le métier de sociologue et La reproduction, ont marqué des générations d'étudiants et, plus largement, les débats sur l'éducation et la transmission culturelle.Dans un second temps, sans cesser de mener des enquêtes empiriques, Passeron s'est consacré à une réflexion sur les caractères spécifiques de la connaissance dans les sciences sociales. De cette approche épistémologique résulte sa plus grande œuvre, Le Raisonnement sociologique.L'ouvrage très personnel qu'il publie aujourd'hui donne à lire tout l'itinéraire d'un esprit exigeant, ainsi que l'histoire d'une génération intellectuelle. Au regard d'une trajectoire qui fut tout sauf linéaire, l'auteur restitue les conditions effectives de sa carrière, les choix, les contraintes, les incertitudes et les ruptures.
Chercher l'image rare dans la France fin de siècle
Cet essai entend déchiffrer l'art du nombre qui se déploie dans la pratique des collectionneurs d'estampes à la fin du XIXe siècle. L'estampe est un multiple : contrairement à un tableau ou à un dessin, elle recourt à une matrice permettant d'imprimer l'image en n exemplaires. Or, les amateurs fin de siècle - nombreux en cette période où l'estampe connaît un âge d'or - cultivent avec un raffinement frisant l'ésotérisme les critères de différenciation entre chaque exemplaire d'une série. Ce que l'on pourrait réduire à une stratégie commerciale de raréfaction, mérite une analyse prenant en compte l'imaginaire du nombre en cette fin de siècle.Emmanuel Pernoud opère des rapprochements entre le vertige des grands nombres qui étreint les contemporains - étoiles, microbes, distances astronomiques, foules modernes, produits industriels - et l'attrait des nombres infimes chez les collectionneurs d'estampes et les bibliophiles. Il interroge l'expression paradoxale d'" exemplaire unique " dont le prestige conduit certains amateurs à s'assurer qu'une matrice, instrument de la reproduction, n'aura livré qu'une seule impression - au prix de sa destruction volontaire -, détournement du principe de l'imprimé vers la pièce unique que l'on retrouve dans le monotype, procédé affectionné de Degas et de ses contemporains. Ces usages traduisent l'angoisse d'un empire sans partage de la machine industrielle, imposant la loi du nombre indistinct à la création, et la recherche d'un nombre alternatif qui conserve les propriétés du dissemblable au sein même du processus reproductif.
Des " nouveaux territoires de l'art " aux tiers-lieux culturels, vingt ans après
Vingt ans après avoir exploré les friches culturelles et les "nouveaux territoires de l'art", Culture & Musées consacre son nouveau numéro aux tiers-lieux culturels, ces espaces hybrides à mi-chemin entre lieu de création artistique, lieu de vie et espace citoyen.Portés par des collectifs d'artistes, des habitants ou des associations, les tiers-lieux culturels se distinguent par leur souplesse, leur fonctionnement collaboratif et leur ancrage territorial. Loin des institutions traditionnelles, ils expérimentent de nouvelles formes de création et de médiation, en lien avec les enjeux de transition écologique, de lien social et d'accès à la culture pour tous.Ce numéro interroge les promesses, mais aussi les limites de ces lieux parfois institutionnalisés ou récupérés par des logiques de marketing territorial. Il pose une question essentielle: les tiers-lieux culturels peuvent-ils renouveler durablement les manières de vivre, de créer et de partager la culture aujourd'hui?
L'épigraphie, ou étude des inscriptions, n'est pas une simple science auxiliaire que l'historien appellerait à la rescousse faute de mieux, mais une des sources vives de l'histoire ancienne. Si les découvertes en ce domaine viennent enrichir prioritairement l'histoire des institutions civiles et religieuses, il ne faudrait surtout pas croire qu'elles ne contribuent en rien à combler les énormes lacunes de l'histoire politique, économique et sociale. Et rien ne serait plus faux que d'imaginer que l'épigraphie n'a plus rien à apporter quand il s'agit de grandes cités comme Sparte, Thèbes et surtout Athènes.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2005 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Je suis étonné que dans le monde d'aujourd'hui l'idée même d'architecture survive. Les plans d'une grande part de ce qui se construit dans le monde depuis cinquante ans sont faits par des bureaux techniques où il n'y a pas à proprement parler d'architecte, au sens de celui qui se porte responsable devant la collectivité et l'esprit du temps. Une architecture est une petite utopie qui s'est réalisée, un morceau de futur qui est advenu aujourd'hui, à une époque où il n'y a pas de doctrine qui donne forme au temps.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2006 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Associée déjà aux plus grandes institutions du savoir en France (Institut, Académie française, CNRS, universités, Musées de France, etc.), la Librairie Arthème Fayard prête au Collège de France son concours pour faire connaître l'œuvre des grands spécialistes de toutes les disciplines du savoir humain. Des langues mortes pour certaines intelligibles aux découvertes sur la matière, de la littérature à la biologie moléculaire, voici donc, sous la forme de brefs et élégants volumes le meilleur de ce que peuvent délivrer à un public attentif l'aristocratie de nos savants et de nos penseurs. En remontant le temps et en publiant en premier les leçons inaugurales prononcées dernièrement, nous espérons faire mieux connaître une institution fondée par François Ier et rassemblant aujourd'hui encore le meilleur des élites intellectuelles français.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2003 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Que se passe-t-il lorsqu'une intimité s'établit entre la littérature et son public, lorsque le lecteur s'abandonne à l'œuvre ? Cet abandon est possible parce que les mondes de la fiction, pour étranges, fantastiques ou bourrés de mythologie qu'ils soient, demeurent toujours humains. L'œuvre " indique quelque chose au travers d'elle " (Hegel) : des éléments idéaux, dont la vérité nous fascine. Telles les confidences d'un ami, le sens d'une œuvre littéraire est remis à nos soins. Ne pas l'écouter, ne pas le saisir, ce n'est pas simplement faire erreur, c'est le méconnaître.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2006 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Il y a 40 ans, l'humanité vivait un événement unique dans son histoire : le taux de croissance de la population passait par un maximum (2 % par an) avant d'amorcer une diminution. La phase de très forte croissance qui avait précédé ce maximum a suscité une très grande inquiétude, qui s'est traduite par des souhaits de " croissance zéro " pour la population comme pour l'économie mondiales. Mais l'hypothèse d'une croissance économique zéro n'a guère été considérée sérieusement par les économistes, et l'apparition de la notion de " développement durable " a reporté le débat vers d'autres formes de croissance plutôt que vers l'idée d'un arrêt de celle-ci. Les deux objectifs restent pourtant fortement liés.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2009 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Par leur grand nombre d'atomes, les systèmes macro-scopiques peuvent facilement être assemblés à partir de pièces indépendantes, tels les horloges et leurs rouages. Quant aux systèmes quantiques, ils présentent des propriétés qui les rendent naturellement réguliers et résistants au bruit, à la différence des systèmes classiques soumis au chaos. Les systèmes mésoscopiques sont à la fois macro-scopiques par leur nombre d'atomes et quantiques par le comportement de leur degré de liberté : ils combinent les atouts de ces deux mondes.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2008 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Dans le modèle schumpétérien de l'économie, l'innovation est un moteur essentiel de la croissance. Cependant, l'histoire est jalonnée d'exemples de convergence entre découvertes, inventions technologiques et innovation. Qu'il s'agisse des travaux pionniers de Charles Babbage et d'Ada Lovelace en informatique au xixe siècle ou de la découverte des microémulsions et de leur utilisation dans le contexte des crises pétrolières, on a assisté à de fertiles allers-retours entre recherche fondamentale et recherche appliquée, les approches scientifique et technologique s'enrichissant mutuellement.Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2017 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.