Compter et classer

Histoire des recensements américains
Paul SCHOR
Collection
En temps & lieux
Date de publication
1er décembre 2009
Résumé
Pourquoi une même personne peut-elle être classée comme noire en 1900, mulatto en 1910, puis blanche en 1920 ? L'histoire des catégories utilisées par les recensements américains renvoie à celle d'un pays dont l'identité est intimement liée à une interrogation continue sur la composition même de sa population, aux contours très mouvants. Esclavage, immigration et classifi cations raciales sont autant de lignes de fracture de la société américaine qui traversent le recensement. En retraçant les évolutions des catégories pour compter et classer la population des États-Unis de 1790 à 1940, Paul Schor montre que loin d'être seulement un reflet de la société ou un simple instrument du pouvoir, les recensements sont en réalité l'objet de négociations complexes entre l'État, l ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
22.00 €
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Date de première publication du titre 1er décembre 2009
ISBN 9782713221736
EAN-13 9782713221736
Référence 112780-01
Nombre de pages de contenu principal 386
Format 16 x 24 x 2.6 cm
Poids 735 g


Introduction

Première partie
Les origines du recensement américain (179 0-1840) : du dénombrement des électeurs et des contribuables aux " statistiques sociales "

Préambule

Chapitre premier - La création du recensement fédéral par la Constitution des États-Unis. Un instrument politique
Le recensement comme instrument de l'équilibre des pouvoirs
Du statut à la couleur : libres, esclaves, Blancs et Noirs dans les débats constitutionnels
Le premier recensement national de la population américaine (1790) : hommes libres, esclaves et autres personnes

Chapitre 2 - Les premiers développements du recensement national (1800-1830)

Chapitre 3 - Le recensement de 1840 et la surprenante folie des noirs libres
L'émergence d'une communauté statistique américaine
Les débuts de la politisation du débat statistique sur l'esclavage

Deuxième partie
Esclaves, anciens esclaves, noirs et mulattoes : identification de l'individu et ségrégation statistique des populations (1850-1865)

Préambule

Chapitre 4 - Nommer ou compter les esclaves
Le refus de l'identification
Le Census Board de 1849, première victoire des experts
Les esclaves, numéros sans voix et sans mémoire

Chapitre 5 - Couleur, race, origine des esclaves et des libres
" White ", " black " et " mulatto " dans les recensements de 1850 et 1860

Chapitre 6 - Couleur et statut des esclaves. Définition légale et pratique du recensement

Chapitre 7 - Les données des recensements de 1850 et 1860 et la défaite du Sud


Troisième partie
Essor de l'immigration et racialisation de la société : l'adaptation du recensement à la diversité de la population américaine (1850-1900)

Chapitre 8 - Modernisation, standardisation et internationalisation
Des recensements de J. C. G. Kennedy (1850 et 1860)
au premier recensement de Francis A. Walker (1870)
Kennedy, Jarvis et les statistiques nationales européennes
Garfield et la réforme avortée de 1870

Chapitre 9 - De l'esclavage à la liberté. Le futur de la race noire ou le métissage comme dégénérescence
La croyance en l'inéluctable extinction de la race noire : les statistiques
comme solution naturelle de la question noire après l'émancipation
Le recensement de 1870 et le XIVe amendement : le passage du compromis
des trois-cinquièmes à la protection des droits des Noirs

Chapitre 10 - Du " mulatto " à la " one drop rule " (1870-1900)

Chapitre 11- La lente intégration des Indiens dans les statistiques de la population des États-Unis au xixe siècle
Le paradoxe des Indiens du continent : une population en déclin
mais de plus en plus nombreuse dans le recensement ritoire
et assignation des indigènes par les chiffres

Chapitre 12 - Les Chinois et les Japonais dans le recensement
Des nationalités qui sont aussi des races

Chapitre 13 - Immigration, nativisme et statistiques (1850-1900)
La lente émergence de la question des origines nationales (1790-1860)
De la naissance étrangère au " foreign stock " : " nouvelle immigration ",
" suicide de la race " et statistiques (1870-1900)


Quatrième Partie
Apogée et déclin des statistiques ethniques (1900-1940)

Préambule

Chapitre 14 - La disparition du " mulatto " comme fin des interrogations sur la composition de la population noire des États-Unis

Chapitre 15 - La question du métissage dans les possessions américaines : norme nationale et résistances locales
Les Îles Vierges
Porto Rico
Les recensements américains à Hawaii (1900-1940) : la résistance au modèle binaire américain

Chapitre 16 - Nouvelles races asiatiques, nouveaux mélanges et race " mexicaine ". L'intérêt porté aux " races mineures "
Une configuration plus complexe
L'étrange carrière de la " race mexicaine "

Chapitre 17 - Des statistiques par pays de naissance au système des origines nationales
Du pays de naissance à la langue maternelle : une étape sur la voie de l'auto-identification
Le Bureau du recensement et les quotas par origines nationales (1921-1928)
Le désintérêt du Bureau pour l'immigration après 1928


Cinquième Partie
La population et le recensement : représentation, négociation et segmentation (1900-1940)

Préambule

Chapitre 18 - Le recensement et les noirs à l'intérieur et en dehors du Bureau

Chapitre 19 - Les femmes agents et relais des enquêtes de terrain

Chapitre 20 - Le marketing ethnique des statistiques de la population
Les proclamations présidentielles : du grand public aux minorités ethniques
L'expérience des agents sur le terrain : une perception des immigrés
à rebours des préjugés des directeurs du recensement
Le Bureau du recensement contre les étrangers
et les mauvais Américains
Épilogue
Les aléas des classifications du recensement (1940-2000)


Conclusion

 

 

 

Pourquoi une même personne peut-elle être classée comme noire en 1900, mulatto en 1910, puis blanche en 1920 ? L'histoire des catégories utilisées par les recensements américains renvoie à celle d'un pays dont l'identité est intimement liée à une interrogation continue sur la composition même de sa population, aux contours très mouvants. Esclavage, immigration et classifi cations raciales sont autant de lignes de fracture de la société américaine qui traversent le recensement. En retraçant les évolutions des catégories pour compter et classer la population des États-Unis de 1790 à 1940, Paul Schor montre que loin d'être seulement un reflet de la société ou un simple instrument du pouvoir, les recensements sont en réalité l'objet de négociations complexes entre l'État, les experts et la population elle-même.Le recensement n'est pas qu'un acte administraitf ou scientifique, mais un acte politique, et son histoire pose donc la question de ce qu'est une catégorie et comment elle s'incarne dans une société particulière, les États-Unis d'Amérique." Issue d'une thèse, l'histoire des recensements américains publiée par Paul Schor montre comment cette pratique du dénombrement fut bien plus qu'un outil de rationalisation de l'Etat : un instrument violent de construction de la nation et de hiérarchisation des races et des groupes. "Le recensement, écrit cet américaniste, participe à la production d'une communauté nationale définie par l'inclusion de certains et l'exclusion d'autres." Alors que débute actuellement le 23e recensement du pays sous le mandat d'un président dont on espère un desserrement des inégalités raciales, le panorama proposé par Schor permet d'apprécier la permanence des clivages identitaires américains.Grâce à un travail d'archives important, l'originalité de sa démarche consiste à entrer dans la machinerie du dénombrement de la population afin de mesurer les écarts entre "pratiques de classement" et discours du Bureau du recensement ou des parlementaires américains chargés d'en redéfinir les principes et le questionnaire. Comme l'indique le titre de l'ouvrage en forme d'hommage à Surveiller et Punir, de Michel Foucault, l'auteur s'est situé autant que possible au niveau des opérations concrètes de catégorisation des habitants par les agents en charge du recensement. " Le Monde, 15 janvier 2010.

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