Tout ce qui est pensé peut-il se formuler linguistiquement ? Tout ce qui est formulable peut-il se transmettre indifféremment en toute langue ? Y aurait-il plus qu'une boutade dans le mot prêté au penseur qui se voulait secrétaire de l'absolu : " ces choses ne se disent pas en français " ? Quelle langue parlent donc les philosophes ? Ces questions sont au centre des investigations que poursuivent les travaux présentés dans la collection " Langage et pensée ", qu'inaugure le présent volume.L'objectif de ces recherches n'est pas de répertorier les théories constituées du langage, qui ne sont que la partie émergée de ce continent, mais, plus profondément, d'interroger les motifs pour lesquels les langues intéressent les philosophes, et aussi bien, l'orientation de ces inve ...
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Fionn Bennet – Hierophonia théophorique ou la sémantique de la mousiké dans la poésie antique ;
Véronique Le Ru – Descartes ou l'audace de philosopher en français ;
Gabrielle Radica – Théorie du style et théorie des idées : Condillac et Hume. Style et liaison ;
Catherine Chauche – Phénoménologie et grammaire ;
Charles Theret – L'auto-prédication de l'absolu dans les Recherches de 1809 de Schelling ;
Jean-Emmanuel Tyvaert – Structures des langues et élaboration de la pensée dans la durée ;
Claire Etchegaray – L'institution des dires en témoignage : éclairages humiens et reidiens ;
Michel Le Du, La compréhension du langage : de l'instinct à l'interprétation.
Tout ce qui est pensé peut-il se formuler linguistiquement ? Tout ce qui est formulable peut-il se transmettre indifféremment en toute langue ? Y aurait-il plus qu'une boutade dans le mot prêté au penseur qui se voulait secrétaire de l'absolu : " ces choses ne se disent pas en français " ? Quelle langue parlent donc les philosophes ? Ces questions sont au centre des investigations que poursuivent les travaux présentés dans la collection " Langage et pensée ", qu'inaugure le présent volume.L'objectif de ces recherches n'est pas de répertorier les théories constituées du langage, qui ne sont que la partie émergée de ce continent, mais, plus profondément, d'interroger les motifs pour lesquels les langues intéressent les philosophes, et aussi bien, l'orientation de ces investigations se voulant résolument interdisciplinaire, les écrivains, les poètes, les artistes, les linguistes ou les traducteurs : en quoi les langues révèlent-elles des problèmes qui engagent la nature même du travail de réflexion, indépendamment du projet courant consistant à saisir l'essence du langage ? En quoi les langues sont-elles philosophes ? Les études rassemblées dans ce volume se proposent d'ouvrir ce débat, en commençant à inventorier les champs problématiques que détectent les penseurs, en en soulignant aussi l'étendue et la diversité.