Isabelle Diu, Raphaële Mouren – Introduction
Première partie : Éditer et étudier les Anciens
Paola Degni – Il libro manoscritto nella Galassia Gutenberg. Qualche osservazione ;
Raphaële Mouren – Auteur, autorité, référence dans le livre humaniste (XVe-XVIe siècles) ;
Stefano Martinelli Tempesta – Stemmata editionum and the birth of the so-called vulgates of Greek texts (Plato, Plutarch and Isocrates) ;
Isabelle Diu – Corpus patristiques et éditions des Pères au début du XVIe siècle. De l'autorité patristique à la construction de la référence.
Deuxième partie : Usages de la référenceentre Moyen Âge et époque moderne
Joëlle Ducos – De l'usage médiéval de l'autorité, du latin au français ;
Martine Furno – Juxtaposition des corpus de références latin et vernaculaire : l'exemple de deux éditions du dictionnaire de Calepin (1550-1552) ;
Olivier Christin – " Je montrerai la chose au doigt " : l'exigence critique dans la controverse religieuse du XVIe siècle ;
Eliana Carrara – Pliny and the art of the Ancients and the Moderns : reading Naturalis historia (books XXXIV-XXXVI) in Florence in the sixteenth century (from the Anonimo Magliabechiano to Vasari's Lives).
Résumés
Index des noms
L'histoire du livre, située au carrefour de plusieurs autres disciplines, est fondée à s'intéresser à un champ de recherche qui préoccupe depuis longtemps l'histoire littéraire: celui de l'autorité et de l'auctorialité. Elle est donc conduite à s'interroger sur le statut et l'identité du scripteur, de l'auteur, des cercles qui l'entourent, et invitée à aborder les textes dans leur mouvance. Dans cet ouvrage, de nouvelles perspectives sont apportées, tant par la méthode suivie – l'analyse matérielle des textes, qu'ils soient manuscrits ou, en ces temps de révolution du livre, imprimés – que par le point de vue adopté à partir de la notion, centrale pour la Renaissance, de "référence".Des chercheurs spécialistes de disciplines différentes s'interrogent sur l'émergence de cette notion de "référence". Bien que de manière implicite, celle-ci régit le statut des textes, de leur édition intellectuelle et matérielle, de leurs auteurs et de leurs transmetteurs, à un moment crucial: celui où le discours médiéval fondé sur l'auctoritas fait place au dialogue humaniste, qui s'appuie sur une intense circulation des idées et des textes à travers correspondances, échanges de manuscrits, participation à des éditions collectives ou successives des sources du savoir.Avec le passage du manuscrit à l'imprimé et le développement de réseaux savants dans l'Europe de la Renaissance, l'érudition s'appuie désormais sur la notion de "référence", qui tend à supplanter celle d'"autorité". La révérence médiévale à l'égard des auctoritates légitimant le discours s'efface devant la "référence", notion emblématique de la culture humaniste.