Les Lacandons, groupe indigène du Mexique méridional, sont considérés parmi les derniers survivants de la civilisation maya. Si les archéologues, ethnologues, peintres ou photographes n'ont jamais cessé d'être présents auprès de ce groupe depuis le début du xxe siècle, la découverte des ruines de Bonampak en 1946, qui recèlent les peintures murales les mieux conservées du monde maya, a considérablement accru cet intérêt et entraîné un véritable tournant dans l'histoire récente des Lacandons. En s'appuyant sur la notion de " société ethnologisée " forgée par l'anthropologue Anne Doquet dans son étude sur les Dogons du Mali, Julie Liard analyse les multiples enquêtes et missions réalisées auprès des Lacandons et en évalue l'impact sur un groupe qui a considérablement évol ...
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Préface Introduction Sujet et contexte Le patrimoine des Lacandons Les Hach Winik : les Vrais Hommes Conditions de terrain À la recherche des derniers Mayas Touriste ou sociologue ? Méthodologie Concepts utilisés Problématique Organisation du texte
CHAPITRE 1 Les sciences sociales et le monde maya
L'archéologie en Mésoamérique Les Mayas, " Grecs du Nouveau Monde " L'archéologie et la nation mexicaine Les indigènes et les ruines archéologiques L'image exceptionnelle des Lacandons Un siècle d'études ethnographiques Le rôle politique d'un couple de scientifiques Une société " ethnologisée " ? Bonampak et l'aventure archéologique La " Sixtina de América " La découverte : récit croisé L'archéologie entre science et fiction
CHAPITRE 2 Le patrimoine : des hommes et des ruines
Du vestige au patrimoine L'oeil de l'expert Une restauration instrumentalisée Les nouveaux guides La participation locale Les excavations : une première expérience professionnelle Devenir guide Du patrimoine au produit Revivre la découverte Le tourisme à Lacanja Chansayab : entre profit et conflit
CHAPITRE 3 Patrimonialisation et reformulation identitaire
L'authenticité mise en scène Le " réservoir symbolique " des Lacandons Guide lacandon : un rôle multidimensionnel Transmettre la culture Éduquer les touristes Les représentations de l'altérité L'apprentissage identitaire Jouer sa propre histoire Branchements et reformulations identitaires La co-construction de " l'authenticité ", ou l'identité lacandon à l'épreuve des regards Conclusion Des ruines et des personnes : la patrimonialisation Science et société
Les Lacandons, groupe indigène du Mexique méridional, sont considérés parmi les derniers survivants de la civilisation maya. Si les archéologues, ethnologues, peintres ou photographes n'ont jamais cessé d'être présents auprès de ce groupe depuis le début du xxe siècle, la découverte des ruines de Bonampak en 1946, qui recèlent les peintures murales les mieux conservées du monde maya, a considérablement accru cet intérêt et entraîné un véritable tournant dans l'histoire récente des Lacandons. En s'appuyant sur la notion de " société ethnologisée " forgée par l'anthropologue Anne Doquet dans son étude sur les Dogons du Mali, Julie Liard analyse les multiples enquêtes et missions réalisées auprès des Lacandons et en évalue l'impact sur un groupe qui a considérablement évolué au contact de la discipline ethnologique. Puisant dans un riche corpus bibliographique et dans un travail de terrain qui l'a conduite durant plusieurs mois dans l'État du Chiapas, l'auteure met notamment l'accent sur le rôle des sciences sociales dans la construction de l'imagerie occidentale, sur le processus de transformation des ruines en patrimoine et sur la mise en place d'un tourisme qui apparaît davantage comme la matrice d'une reformulation de l'identité des Lacandons que comme une machine à broyer les cultures.