Proclamer, comme le font avec une rare unanimité les grammairiens de l'âge classique, la stricte équivalence des langues particulières, c'est affirmer que les lexiques spécifiques et les procédés syntaxiques particuliers mis en oeuvres par toutes les langues possibles ont la même valeur, c'est-à-dire représentent la même pensée.C'est dire aussi que toutes les langues, à travers la même mécanique fondamentale, parlent le même langage : un monde, une pensée, un langage.A l'exigence ontologique d'une nature humaine universelle peut donc répondre l'exigence épistémologique d'une science du langage comme énoncé des conditions de possibilité de toute représentation de la pensée apr la parole : la grammaire générale.Et c'est précisément cette théorie de la représentation que l ...
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L'épreuve de la représentationDaniel MercierINTRODUCTIONDu BON USAGE A LA RAISON9CHAPITRE 1LE LANGAGE COMME REPRÉSENTATION19Le langage et la pensée22Le temps et l'instant : la grammaire générale25Le langage et les langues28CHAPITRE 2L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ÉTRANGÈRES à l'âge classique : Les NouvellesMéthodes du 17ème siècle33Enseigner en français33Les nouvelles méthodes41"La difficulté des règles de Despautère"47L'Oratoire et Port-Royal : Charles de Condren et Claude Lancelot50Bilan des réformes du 17ème siècle : Rollin59CHAPITRE 3L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES ÉTRANGÈRES à l'âge classique : les réformateurs des Lumières63Dumarsais6 3L'ordre naturel des mots dans la phrase : Batteux et la construction oratoire67L'ordre naturel des mots dans la phrase : Condillac69L'ordre naturel des mots dans la phrase : sens et construction75L'Art d'enseigner les langues : l'Abbé Pluche et Pierre Chompré78Grammairiens contre rhéteurs : le sens est affaire de grammaire88Beauzée : essai de synthèse92Rhéteurs contre grammairiens : l'équivalence en question99CHAPITRE 4LA TRADUCTION À L'ÂGE CLASSIQUE105De l'équivalence à la propriété106De l'enseignement des langues à la traduction111"Des plans d'idées différents"114"Le chinois est bien difficile"120Une querelle de traducteurs123La "différence délicate" des synonymes127Valeur et monnaie : le latin comme "commune mesure"136Le tour de phrase et la figure148CHAPITRE 5LA PRATIQUE DES TRADUCTEURS159Le bon usage et le bon ton161Naturaliser166 L'air étranger175Bienséance et chasteté180Censure184Noblesse et roture189Diderot traducteur et critique195L'équivalence en question : les génies208Enrichir le style215Essai de typologie218Traduire le style226Equivalence234CONCLUSIONLE SENS ET L'ACCESSOIRE239BIBLIOGRAPHIEA.OUVRAGES CONTEMPORAINS251B.OUVRAGES ET TRADUCTIONS DES 17ème ET 18ème SIECLES253INDEX271
Proclamer, comme le font avec une rare unanimité les grammairiens de l'âge classique, la stricte équivalence des langues particulières, c'est affirmer que les lexiques spécifiques et les procédés syntaxiques particuliers mis en oeuvres par toutes les langues possibles ont la même valeur, c'est-à-dire représentent la même pensée.C'est dire aussi que toutes les langues, à travers la même mécanique fondamentale, parlent le même langage : un monde, une pensée, un langage.A l'exigence ontologique d'une nature humaine universelle peut donc répondre l'exigence épistémologique d'une science du langage comme énoncé des conditions de possibilité de toute représentation de la pensée apr la parole : la grammaire générale.Et c'est précisément cette théorie de la représentation que l'on soumet ici à l'épreuve des pratiques de l'équivalence des langues particulières : les méthodes d'enseignement des langues étrangères et les systèmes de traduction mis en oeuvre aux 17ème et 18ème siècles valident-ils sans réserve l'université proclamée du langage et de la pensée ?